Réponse à un imposteur

Mon très, très cher Aviv,

J’ai eu le plaisir de découvrir ton dernier travail, d’un profond niveau théorique (et oui, un beau chef-d’œuvre de mauvaise fois ! ), au titre pompeux de « A propos de l’instrumentalisation de la question de l’attaque et de la dissociation pour régler des comptes personnels » (on le trouvera dans les égouts d’Internet, relayé par les quelques avatars virtuels de son triste auteur – en effet il y a toujours aussi peu de concret).
En réalité je ne pensais même pas répondre à tes mensonges, pour ne pas rentrer dans ton petit jeu malsain et ne pas donner, avec un semblant de dialogue, une quelconque crédibilité à ta petite personne. Il est évident que ton seul but, comme d’hab’, c’est de te mettre en avant, « qu’on en parle ». Cependant, là j’ai un peu de temps à perdre et il me semble que c’est quand même pas complètement inintéressant de souligner quelques-unes des petites mesquineries et des grosses saloperies que tu débites (et pas que dans ce texte). Ne serais-ce que pour éviter que des personnes qui ne te connaissent pas (et oui mon cher, il y en a !) prennent tes mensonges pour la vérité.

J’avais été mis au parfum du prochain retour du revenant de Des Ruines, trois ans et demi après le dernier numéro. Ah, je m’en souviens comme si c’était hier, des anciens numéros. Dis-donc, dans les anciens numéros il y avait quand-même un peu ma main (et celle de plein d’autres compas – y sont passé où, tous?) Bref, j’en haletais d’impatience de voir ce nouveau Des Ruines. Ça faisait un peu plus de six mois que cette dernière issue (et double!) était annoncée, je crois pour en faire baver les fans, en tout cas moi j’en dormais plus la nuit… plus efficace encore que la pub’ du nouveau Iphone ! Et évidemment, comme personne n’aime travailler et que toi t’es opposé au vol, il ne te restait qu’à faire la manche pour en financer l’impression.
Eh bien, on s’attendait à quelque chose de percutant, pour ce troisième numéro (troisième et quatrième, rien que ça !). Et on n’a pas été déçu ! Forcément, après des années… (forcément, après que les personnes qui ont contribué aux autres deux numéros, moi et d’autres, se sont éloignés de ce crétin prétentieux que t’es !).

Et voilà donc, pour bien commencer, une prise de position on ne peut plus claire contre les actions directes destructrices visant des structures de ce monde (l’exemple choisi est l’antenne-relais d’Orbeil, mais ton discours porte sur des nombreuses attaques du même, type qui ont eu lieu ces dernières années).

Et dommage que l’État, le capitalisme et les différentes formes de domination ne soient pas parmi les premières de tes préoccupations. Autrement, comment l’Élysée lui-même en tremblerait ! Dommage que, pendant que les structures du capital brûlent un peu partout, lors d’attaques nocturnes ciblés, toi, à part en condamner les revendications, tu… Et bien, on découvre avec une certaine déception que ce double numéro de Des Ruines n’est rien de plus qu’un simple collage de textes auto-promotionnels déjà parus sur internet et de publicités d’autres projets – mais enfin, mon coquin, en bon taulier que tu es, un petit peu de pub ne fait pas de mal, non ?

De cette œuvre qui passera à l’histoire, Des Ruines (mais passer à l’histoire ce n’est pas ce que t’as toujours rêvé ? Allez, ne fais pas le modeste !), aux attaques ad personam contre le blog Attaque, on ne peut pas dire que tu chômes en ce moment…
Et oui parce qu’il y aussi l’œuvre « A propos de l’instrumentalisation… etc. etc. ». Dis-donc, quatorze pages, et rien que des crachats, et presque tout pour le blog Attaque et pour ma modeste personne ! Quel honneur ! Merci de tout cœur ! Une si grande exhibition de sagesse, pour faire oublier ton avant-dernier chef-d’œuvre de politique, ce tout petit paragraphe de l’édito de Des Ruines 3 ! Mais ne sois pas trop modeste : un tout petit paragraphe peut bien changer un monde. Dans ton cas, en effet, c’est un signe supplémentaire d’un retournement de veste complet par rapport à l’action directe, un des axes fondamentaux de l’anarchisme.
Et puis, mon grand, ta crise de fin d’une assez longue adolescence se couple d’assez confortables troubles de mémoire ? Parce que, bien entendu, je ne crois pas un instant que tu sois un sacré dissocié, une ordure de politicien, un imposteur et une girouette patentée ; quelqu’un qui aurait troqué l’anarchisme pour une famille et des idées de plus en plus fumeuses, mais de plus en plus autoritaires, où les seules invariances sont ton envie d’apparaître et de « compter » socialement, ainsi que le fait que ta guerre tu ne la fais pas contre l’État, mais contre le « milieu ». Pas du tout, je ne le crois pas un instant. Mon pauvre chou, ça doit simplement être qu’avec tous ces satanés revirements de veste, un méchant tournis doit t’avoir un peu confondu les idées.

Et puis, tout de suite les gros mots… Dissociation, rien que ça ! Faut bien que t’apprennes quelques bon vieux dogmes révolutionnaires à ces irréductibles qui pensent que la pensée ne peut pas être détachée de la pratique, non ? Et justement, quelques bonnes leçons de théorie (et quelle Théorie) révolutionnaire (et quelle Révolution) ! Parce que t’as beau dire que tu serais un « anarchistes » (nous de majesté) « de tradition individualiste et illégaliste » (rien que ça ! A part la défense de la propriété privée contre les voleurs, bien entendu !) mais là tu me sembles avoir plutôt rejoint le collectivisme le plus bancal, cette pourriture (dans tous les sens du terme, aussi celui de marxisme faisandé à son stage suprême) qu’est l’Autonomie.

Bon, pour ce qui est de la petite histoire du blog Attaque, que de beaux souvenirs, n’est ce pas ? Te souviens-tu, mon très cher… Quand toi et une autre “personne” (un.e compagnon.ne au fait, pourquoi une telle modestie t’as pris ?) avez lancé le blog Attaque, au début j’ai refusé d’y participer, parce que la montagne de travail à faire me laissait sceptique (ah, toujours fainéant, celui-là ! Mais heureusement que t’es là – le Grand Timonier !). Mais quand tu t’es (au bout d’une petite année, en fait) ennuyé de ce travail effectivement trop anodin pour ta grande personnalité, et comme on faisait un autre site ensemble (il a un peu pris du plomb dans l’aile ces derniers temps non ? Ou t’es en train d’élaborer une nouvelle magnifique théorie de synthèse anarcho-autonome ? Un retour aux sources? À propos de sources, vu que tu fais le moraliste quand aux appropriations indues… et les personnes avec qui tu faisais ce journal/site au début, elles/ils sont où ? Et toi, t’as continué ? Tu n’as pas ouvert un autre site ? C’est du vol, mon fripon !). Et comme il y avait plusieurs autres projets communs en cours… ah, que de beaux souvenirs… j’ai pris le relai, avec Attaque. Enfin, le blog est devenu un outil collectif, avec pas mal de compas qui y ont participé et y participent, de près ou de loin, et cela justement à partir du moment où tu l’as lâché.
Et voilà que, depuis quelques années (bien trop tard : je fais des erreurs, mois aussi) nos chemins se sont bien éloignés et il ne te reste que rancune et jalousie… Et tu sais, les mots de passe on été changés bien avant cela (et bien des fois). Ah… ça t’étonne qu’on change régulièrement des mots de passe ? Effectivement, dans les hauteurs de ta pensée révolutionnaire, dans ton exhibition de radicalité assez chic, on devrait, selon toi, s’en foutre des toute mesure de sécurité concernant les instruments qu’on utilise. Mais même toi dans toute ta splendeur (vanitas vanitatum !), tu utilises Internet – et pas qu’un peu. En sont témoins tes nombreux avatars sur Twitter, ou les identités multiples avec lesquelles tu pourris la partie interne de Paris-Luttes, ou encore les dizaines de commentaires de trollage – très facilement reconnaissables – sur Indymedia Nantes.

Et puis, oui… tu t’en es bien sûr aperçu, on ne peut vraiment rien te cacher ! Mon français est toujours aussi rafistolé (t’as raison, j’aurais dû travailler plus au lycée). Il heurte ta délicate oreille chauvine, ton attachement à l’exception culturelle française ? Je m’en excuse platement et, pendant que je révise mes cours du soir, je te conseille de regarder du côté du Figaro – ça devrait te convenir mieux qu’Attaque. Et tu sais ils ont un service International qui assure une sacrée continuité, eux !

Mais enfin, ça te vexe d’avoir été oublié ? T’aurais préféré un blog anarchiste fermé, mais par toi, plutôt qu’un blog anarchiste qui vit (et au passage chie sur tes virevoltes politiques?). Tu veux quoi, des royalties ? Une page « bienfaiteurs » sur Attaque, avec ta tronche ? Vas-y, envoie ta photo, on verra bien.

Et puis, et puis, mon cher, la vie est dure, comment arriver à suivre le Sentier Lumineux que tu traces à toute vitesse, non pas vers une petite et misérable anarchie, mais vers les lendemains qui chantent, vers la Révolution ! Cependant, mon très cher, franchement tu vieillis mal. Ça ne serait pas que tu deviens collectiviste sur les bords ? Tu sais, « anarcho-autonome » c’était une foutaise sortie du bureau d’Alliot Marie, pas le programme à suivre pour ta vie.
Et moi, en vieux con figé, attaché à l’anarchisme, attaché à la praxis (à la tension vers le rêve d’une liberté qui ne se quémande pas, mais qui vit dans la lutte concrète contre toute autorité, avec les moult compromis pour lesquels on se plie, vivant dans ce monde – à la certitude qu’on peut mettre quelques bâtons dans les rouages de cette société). Tandis que toi, depuis ta hauteur, tu fais ton bout de chemin, et voici que dans ton obsession… oups, je voulais dire… ta haute mission de faire la guerre au “milieu”… oups, encore, sorry… ta haute mission de porter la lumière au milieu, on arrive à lire des condamnations des revendications d’incendies d’antennes-relais (et plus largement de toute une série d’attaques qui ne sont pas revendiquées selon ton goût).

Pour info, je ne suis pas l’auteur du bon texte « A propos d’attaques contre des nœuds sensibles de ce monde ultra-connecté ». Tu l’as dit toi-même (dans les moult commentaires de trollage sur Indy), non ? Je ne sais pas écrire en français. Donc je ne l’ai pas écrit. Et puis, tu sais, c’est marqué sous le titre : “reçu par mail”, il suffit de lire. Et puis c’est vrai que certains détails de ce bon texte ne sont pas très précis. Par exemple que t’as toujours gardé tes (prudentes) distances avec le projet FAI/FRI et la Conspiration des Cellules de Feu, en participant activement au silence hostile qui leur a été opposé jusqu’à récemment en France (avec la louable exception de ContraInfo). Au passage, t’expliqueras à toi-même pourquoi pour toi un groupe de guérilla urbaine comme la CCF c’est une Méchante Organisation, tandis que d’autres groupes du passé, comme par exemple la Angry Brigade ou la George Jackson Brigade (parmi les dizaines d’exemples possibles) trouvent tes faveurs. Passons, ta confusion ne me regarde pas.
Mais, à quelques broutilles près, je suis bien entendu d’accord avec ce qui est écrit dans “A propos d’attaques contre des nœuds sensibles… ».

Mais arrêtons les facéties… Au final je me fous bien de ce que tu peux raconter comme âneries à propos de l’histoire d’Attaque. Ce n’est pas ta mythomanie qui compte, mais le fait qu’un petit instrument d’information anarchiste, avec toutes ses limites, puisse vivre et relayer des infos et des idées. Et je suis parfaitement conscient du fait que ce n’est pas avec des arguments rationnels qu’on peut répondre à un menteur invétéré, qui a fait de toute sa vie, de toute la « figure » qu’il croit avoir construit dans le milieu, un grand mensonge – et autant pour moi d’y être tombé dedans, à un moment donné. À ce propos, je te laisse donc avec ta hargne d’imposteur.

Par contre il y a des éléments qui peuvent être graves dans les conséquences de ton imposture, de ton revirement de veste que tu n’assumes pas (encore?), en gardant ton cul entre deux chaises et servant ainsi de pont pour pourrir l’anarchisme français (qui déjà ne brille pas) avec des positions collectivistes.

Ta toute récente tentative de justifier ta condamnation de l’incendie d’Orbeil, en prétextant la position prise par le site « Cette Semaine » par rapport à l’attaque du siège national de la CGT en juin 2016, est fallacieuse. Tu sors l’exemple de 2016 seulement pour brouiller les pistes. Tu argumentes en disant que Cette Semaine parlait d’une attaque qui avait eu lieu la veille, dans le même secteur géographique, tandis que dans Des Ruines tu parles d’une attaque qui a eu lieu dans une autre région, il y a un peu plus d’un an et demi de tes divagations à ce sujet.
Pour ce qui est de Cette Semaine (et je me suis déjà exprimé à ce sujet à l’époque), la critique explicite et publique de la revendication de l’attaque de la CGT de Montreuil disait fort et clair à tout le monde (donc aussi aux enquêteurs) « non, messieurs, ce n’est pas moi, ni des amis à moi ». Et la tienne, elle dit quoi ? Tu nous dis que ta dissociation serait différente parce que t’as mijoté ta rancune pendant un an et demi ? Mais tu prends les flics pour des abrutis ? Penses-tu que les enquêtes sur l’incendie de l’antenne-relais d’Orbeil sont finies ? Que les keufs ont lâché ? Tu dis qu’il n’y a personnes en cavale… en fait, qu’en sais-tu ? Crois-tu que les compas qui ont allumé ce feu ne risquent plus rien ? Et le fait que cela s’est passé à quelques 450 km de notre belle ville de Paris… penses-tu, parce que toi tu es cloué devant ton ordinateur, que les gens ne bougent jamais de leur quartier ? Ou que les compas bougent seulement pour des vacances au soleil ?

Mais il y a a mon avis une différence bien plus grave entre la dissociation de Cette Semaine de l’attaque à la CGT et la tienne par rapport à Orbeil.
En effet, cette sortie à toi dans l’édito de Des Ruines me paraît plutôt l’énième pas dans ton parcours de distanciation de l’anarchisme. Ça te regarde et je m’en fous de ta vie, si ce n’est que ton reniement des idées anti-autoritaires ne t’empêche pas de garder l’habitude de donner des leçons, comme toujours, mais en t’en prenant aux anarchistes.
Tu sais, c’est cousu de fil blanc. On commence par mettre en doute la pertinence de s’organiser entre individus qui partagent la même tension vers la liberté, qu’on nomme « anarchisme ». Avec un glissement sémantique qui pourrait passer inaperçu (mais qui est criant) de « anarchiste » à « révolutionnaire », on cherche à justifier ses alliances politiques plus que douteuses. On réduit l’anarchisme à un « courant circonscrit de l’aire révolutionnaire » (lire : on justifie son propre déménagement, armes et bagages, chez les communistes). On soulève des critiques quant au bien fondé de l’organisation par affinité, qui risquerait de dériver dans le sectarisme (et toi t’en connais un bout là dessous – le sectarisme, je veux dire, pas l’affinité). Foin de la libre association, jamais figée, entre des individus qui se choisissent librement pour vivre ensemble un peu de cette liberté pour laquelle ils luttent, tu veux la Révolution, que viennent donc les masses, non ? On s’intéresse donc par exemple à l’histoire de la Première Internationale, peut-être avec le rêve secret d’en reproduire l’alliance entre marxistes et anti-autoritaires, ce qui par ailleurs a été la raison de sa fin (mais à cette époque là on ne pouvait pas le savoir, tandis qu’aujourd’hui…).

Pour trouver d’autres exemple de cette confusion à toi, tellement « anarcho-autonome »… Vu que dans le petit texte dont tu honores le blog Attaque, tu cites (lors des deux minutes de publicité) la brochure « Le Vaisseau des morts a brûlé », j’imagine que ça ne t’a pas échappé que la perspective qui est défendue dans l’introduction (qui trace un panorama des luttes des sans-papiers de la fin des années 90, jusqu’à la lutte contre la machine à expulser – deux perspectives différentes, même en contradiction complète quand on regarde certains éléments) est celle d’une organisation centralisée, politique, de la lutte (avec son corollaire d’ « actions » spectaculaires qui sentent bon la politique – mais de gauche). Le contraire exact d’une approche anti-politique, qui veut dire que se battre contre ce monstre qui est l’autorité c’est une pratique de liberté déjà ici et maintenant. Une lutte destructive qui reste toujours ouverte pour chacun.e, chacun.e par ses moyens, mais toujours dans une perspective conflictuelle ? Je cite : « [c]’est dans la perspectives d’appuyer ces révoltes [des personnes emprisonnées dans les CRA] depuis l’extérieur des CRA que se développe cette mobilisation qui, outre les rassemblements plus ou moins conflictuels devant les centres, adopte des formes d’action plus directes et décentralisées, notamment le sabotage à l’encontre des banques et institutions  […]. Si ces modes d’actions supposent des formes d’organisation difficilement rejoignables et peu propices à l’élargissement […] » [« Le vaisseau des morts a brûlé… et après ? », juin 2017, p. 7]. Adieu la proposition anarchiste de l’action directe, individuelle ou en petits groupes (coordonnées ou pas, là n’est pas la question). Adieu l’auto-organisation sur la base de cette forme de reconnaissance mutuelle qu’est l’affinité. Adieu la conflictualité réelle avec le pouvoir, en refusant toute médiation politique et tout spectacle. Parce que dans le passage cité on dit que les « gens normaux » ne seraient pas capables de s’organiser pour mener des actions destructrices (un peu d’humilité face à la réalité, que toi avec ton grand cœur tu demandes, apprendrait le contraire aux auteurs anonymes du « Vaisseau des morts… » – qu’on pense, pour rester sur le sujet de l’enfermement des sans-papiers, à l’incendie du CRA de Vincennes le 22 juin 2008).
Mais au-delà des arguments fallacieux qui y sont employés, je trouve que la démarche même de la brochure « Le Vaisseau des morts… » pose problème, d’un point de vue anarchiste. Les auteur.e.s y mettent au centre de la critique le fait que certaines méthodologies d’action/d’organisation ne seraient pas élargissables à tout et un chacun.e (au fait, aux « masses »). Mais pour moi, j’espère aussi pour nombre d’anarchistes, la question fondamentale n’est pas celle, purement technique, du possible élargissement d’une pratique (organisation/action). Plutôt celle, éthique, de la recherche de cohérence entre la pratique et la tension (individuelle, aussi dans le sens qu’elle peut appartenir à tout individu) vers la liberté. Je ne m’en prends pas à un aspect de ce monde parce que j’ai évalué stratégiquement que ça peut donner naissance à une lutte (qu’on peut élargir aux masses, ajouterais-tu). Je le fais tout simplement parce que je pense que c’est juste, pour ma propre dignité et, en perspective, ma propre liberté. Et évidemment la tension vers la liberté, elle, c’est la chose la plus « élargissable » qui soit. Cette façon de poser la question « à l’envers » par rapport à une vision anarchiste souligne bien vers où les auteurs du « Vaisseau des morts… » veulent arriver. A une récupération de la lutte contre la machine à expulser (comme elle a été posée entre 2006 et 2011) dans un sens collectiviste. Mine de rien, ce sont des bases de l’anarchisme qui sont bazardées ici. La volonté de chacun.e de nous et son importance fondamentale pour l’autonomie de l’individu, la possibilité pour chacun.e de lutter à la première personne pour sa propre liberté (et par ricochet aussi pour celle des autres – mais je lutte toujours pour moi-même avant tout – voilà pour ton allergie à l’expression des ressentis individuels), l’hypothèse de l’organisation affinitaire et la coordination de différents groupes et individus comme forme d’auto-organisation qui ne limite pas la liberté individuelle, mais en démultiplie les possibilités.

Et en 2019, sur Des Ruines, mon cher Aviv, toi, toujours novateur, tu va encore plus loin que les auteurs anonymes du « Vaisseau des morts… ». Voilà que tu nous apprend que les actions destructives ont un sens seulement quand… Quand, au fait, selon toi ? Parce que là, ce que tu repousses (absurdité, morosité!) c’est l’individu, qui est fait peut-être aussi de projectualités, mais certainement aussi de sentiments. Exit l’individu, remplacé par les masses (mais Révolutionnaires!). Exit la liberté individuelle, remplacée par les programmes (mais Révolutionnaires!). Exit la possibilité de vivre déjà ici et maintenant des bribes de liberté, par exemple en se vengeant de toute l’oppression de ce monde, l’oppression que chacun.e de nous, sous des formes différentes, vit chaque jour, mais place au collectif, avec sa charge de devoirs. Non, selon ton édito, on ne lutterait pas avant tout pour nous-mêmes, pour la liberté individuelle, mais au final pour un Programme. Te souviens-tu de Stirner ? Il appelait ça des « revenants ».
Donc, cramer des antennes-relais, t’es d’accord (enfin, dans « A propos de l’instrumentalisation… etc. etc. », texte qui voudrait corriger les bêtises les plus crasses de l’édito de Des Ruines 3), mais seulement quand c’est autorisé ? (Autorisé politiquement, stratégiquement ? On attend avec hâte la réponse, peut-être dans un prochain numéro de Des Ruines ?) Pour l’instant, dans « A propos de l’instrumentalisation… etc. etc. », tu grimpes sur des miroirs jésuitiques en disant que le communiqué de ceux/celles qui ont allumé l’incendie d’Orbeil prend « donc lui-même bien plus de distance avec l’acte et ce qu’il représente en terme d’attaque contre ce monde que quiconque ».
Donc c’est toi qui détient la vérité, la bonne interprétation de cette action, et non les personnes qui l’ont réalisée ? Si tu le dis…

T’essayes donc de nous expliquer encore une fois, à nous humanité vulgaire, que tu n’es pas contre les incendies d’antennes-relais, mais que tu es contre les incendies d’antennes-relais qui ne sont pas faits en suivant ta vérité révolutionnaire (du moins la plus récente). Que tu es solidaire des actes. Mais au fait, tu sais, ce ne sont pas les actes, mais leurs auteur.e.s, qui finissent en taule s’ils/elles se font choper. Au fait, tu n’aimes pas quand les incendiaires ont la prétention de l’ouvrir au lieu de laisser les prophètes de la Révolution parler à leur place. Ok, mon cher Avivladimir Ilitch, là j’ai peut-être compris ta position (fallait le dire plus simplement si tu voulais que je comprenne tout de suite).
Au fait, tu dis que tu aimes les incendies, mais ce que tu n’aimes pas, toi, ce sont les incendiaires. Ce que tu veux ce sont des petits soldats, pour ta Révolution bien à toi (et en attendant, c’est la paix sociale). Dommage, c’est raté.

Ce que tu es en train de faire ces dernières années c’est brader ton anarchisme avec des idées et des pratiques communistes (et les modes d’organisation qui vont avec). De plus, tu profites du fait d’avoir évolué parmi nous pour garder une image d’anarchiste, ce qui ressemble bien à une opération politique de « siphonnage » : tu gardes ton cul sur deux chaises seulement pour tirer le plus possible de ce qui est du milieu anarchiste « français ».

Abordons maintenant un autre sujet, mon grand, veux-tu ?
Je ne vois pas trop ce que viennent faire, dans ton dernier chef-d’œuvre, « A propos de l’instrumentalisation… etc. etc. », tes condamnations de deux attaques qui ont eu lieu à Pantin en octobre 2016 et à Montreuil en janvier 2017 (« non, messieurs, ce n’est pas moi, ni des amis à moi» – décidément, tu persistes et signes !). Mais si tu veux en discuter, soit. Remarquons juste le fait que si Orbeil est à 450 km de notre belle Ville Lumière, Montreuil et Pantin sont littéralement les portes à côté.

Mais faisons d’abord un petit pas en arrière.
On peut voir des revendications d’attaques postées sur les Indymedia ou sur les sites Mutu, des revendications envoyées à Attaque ou à d’autres blogs anarchistes, des revendications envoyées au journaux. Des revendications qui développent de la théorie, des revendications très courtes, des revendications poétiques, décalées ou rigolotes… c’est cette variété qui est belle et vivante. Est-ce que je pense que tous ces choix s’équivalent ? Non, bien évidemment. J’ai mes idées, mais je me garde de les exprimer en prenant de la distance avec ce que quelqu’un.e aurait pu faire (l’exposant ainsi, par défaut, à l’œil des enquêteurs). Tu n’es pas d’accord avec une action donnée ou sa revendication ? Il te suffit de garder le silence, qui se laisse comprendre, sans alimenter des dossiers de flics. Ou bien, parfois on pourrait aussi penser qu’on peut répondre à une revendication d’action directe qu’on ne partage pas avec… une autre action directe ! Ça aurait l’aspect positif de donner un peu de « concret » au débat, au lieu de brasser de l’air !Ne me comprend pas mal, mon chou, tu sais que je tiens à toi, à ta santé et à ta liberté : je n’attends rien de toi et je ne suis pas en train de te conseiller quoi que ce soit de dangereux (juste quelque chose de sain : apprends à fermer ta gueule).

Et il y a des revendications qui critiquent aussi des choix, idées ou pratiques du « milieu ». Acta non verba, tu te souviens, on le disait souvent à l’époque ? Ah, pardon, j’avais oublié tes trous de mémoire (sélectifs). Et puis, les revendications d’actions qui critiquent des prises de position d’un tel ou un tel n’ont pas toujours existé ? Ça t’énerve seulement quand on critique tes potes ? Par exemple il y en a plein depuis quelques années qui critiquent – justement – les autoritaires qui ont mis la main sur la ZAD. Mais, fidèle au deux poids deux mesures, celles-là tu ne les critiques point, n’est ce pas ?

Au passage, tu sais une chose cocasse ? À part toi, la seule autre personne qui, en des temps récents, a donné des leçons expliquant ce que ça doit être une revendication, c’est le Procureur de la République de Grenoble, M. Éric Vaillant, dans un entretien au Daubé, fin janvier. Il disait, lui, que l’incendie des locaux de FranceBleu Isère était bien réel et bien dommage, mais que la revendication qui l’accompagnait, elle, était peut-être fausse, parce que ce n’est pas comme ça qu’on revendique. Toi, tu dis que les incendies d’antennes relais sont bien, mais pas la volonté exprimée des personnes qui ont allumé ces incendies… Absurdité, morbidité!

Mais revenons aux deux incendies qui ont eu lieu en région parisienne que tu condamnes (oui, oui, tu me diras que tu ne condamnes pas les incendies, mais les incendiaires… toujours comme les juges, quoi!). Donc, en ce septembre 2016, on a pu voir une petite opération politique minable, de la part de quelqu’un qui s’est précipité, du haut d’un site internet et du bas du néant réel, pour être le premier à pondre un texte en « solidarité » avec des compas arrêté.e.s en Italie suite à l’opération Scripta Manent. Tiens-toi bien, ce politicien anonyme qui se signait (nous de majesté) « quelques anarchistes parisiens » se solidarisait avec ces compas, tout en ayant toujours gardé ses (prudentes) distances de ce dont ils/elles étaient accusé.e.s : la « constitution d’une association avec finalité de terrorisme ou de subversion de l’ordre démocratique », en l’espèce la Fédération Anarchiste Informelle. Ironie du sort, c’est le contraire de ce que tu voudrais faire avec l’incendie d’Orbeil : tu dis partager l’acte, mais pas les intentions des incendiaires…
Pour ma part, ce que j’ai bien aimé dans la revendication de l’incendie d’un utilitaire d’Engie à Pantin (et pas d’Autolib : tu fais confusion avec une autre revendication que t’as également trollé, à l’époque, sur Indymedia Nantes – mais t’inquiètes, ces Autolib là ont également bien brûlé – il suffisait de passer voir la gueule des bornes, après avoir lu la revendication). Je disais… ce que j’ai aimé dans cette revendication, c’est qu’elle sabote ce jeu truqué. Expliquons-nous. Quelques lignes « solidaires » signé « quelques anarchistes parisiens » apparaissent sur internet. Faisons l’hypothèse que des attaques, de la solidarité réelle, aient lieu. On pourrait y voir un lien, non ? Facile comme de la politique de très bas niveau. Tu sais, il y en a pour postuler que les actions doivent être anonymes, de façon à être plus facilement appropriables. Par tout le monde ? Foutaises, allons. Appropriables par les maîtres à penser et leurs cliques. Par les politiciens – même anarchistes – ceux et celles qui ont un plus fort pouvoir discursif, qui ont réussi à construire leur petite « hégémonie » sur un milieu. Ceux et celles qui se sont creusé.e.s leur petite niche « radicale », les spécialistes de la parole enflammée (à laquelle j’ai toujours préféré les flammes qui parlent). Ou leurs ex-bons-élève-desormais-transfuges, ceux qui essayent d’être les premiers à se montrer…solidaires… mais surtout à se montrer !
Mais visiblement les auteur.e.s de la jolie attaque de Pantin ont bien flairé l’entourloupe et, en plus de de porter un petit coup à Engie, en plus de réaffirmer que la solidarité c’est avant tout les actes (il n’est pas question de montrer qui a « la plus grosse », fixé que tu es sur ta vision phallocentrée du monde !, mais de faire quelque chose de plus que du bavardage), elles/ils ont aussi clairement marqué leur distance avec ces pratiques politiques, tout en dédouanant complètement notre politicien de service de tout soupçon policier.

Une façon claire de marquer les distances que j’ai vu, corrige-moi si je me trompe, aussi dans la revendication de l’incendie de quelques Autolib à Montreuil en janvier 2017. Et ce que j’ai trouvé génial c’est que la revendication de cette action fait, avec sa signature, un joli pied de nez (t’es trop sérieux mon garçon, laisse-toi aller parfois : un peu d’ironie ne peut que te faire du bien!) à une certaine bande d’autoritaires (cela tout en les dédouanant complètement de tout soupçon policier).
Si ma mémoire ne m’abuse, les dits autoritaires présentaient, cette même soirée-là, un livre. Livre qui n’est rien d’autre que le sommet d’une campagne de machiavélisme politique qui, sous couvert de s’en prendre au idées du Parti des Indigènes de la République, est une machine de guerre pour mettre au pas le « milieu ». Bien sur, la critique de la plaie que sont les politiques d’identité est nécessaire. Mais ce qui est encore plus nécessaire c’est de proposer quelque chose d’autre (tu te demandes quoi ? La tension vers la liberté individuelle totale, par exemple ?). Dommage que quelqu’un a transformé cette critique nécessaire en une croisade et, bien entendu, le but de toute croisade est d’imposer des dogmes et les prêtres qui les ont crées et les propagent. Une imposition non pas à un ennemi extérieur (le PIR), mais avant tout aux ennemis intérieurs (au « milieu »), avec le chantage idiot à « choisir son camp ». Le tout dans une « lutte » (intestine, et garnie de menaces, agressions, coups de pressions…) dont les lignes de front sont définies par un comité central de cinq personnes et qui, à n’en pas douter, ne dérange nullement l’État, au contraire.

Au passage – tu ne te prives pas d’accuser la revendication de l’incendie de Montreuil (des incendies bien réels, disons-le encore, malgré tes trollages répétés sur Indymedia) de donner des leçons, parce qu’elle répond à ce qui est dit dans une autre revendication. Non, mon cher, donner des leçons c’est ce que tu fais, depuis la position confortable d’un ordinateur ou d’un bout de papier. Bien évidemment tout peut être critiqué, aussi les actions directes et les mots qui les accompagnent (venant de toi c’est de la malveillance permanente, mais la discussion entre pairs est tout à fait possible). Mais justement, assis devant un écran c’est trop facile. Et, tiens-toi bien, j’ai bien aimé aussi cette petite tentative de discussion à distance, à travers les faits.

Ou c’est peut-être la référence à Jules Bonnot, que tu n’as pas aimé, toi qui est un grand admirateur de ce Rétif au parcours si tordu mais si « révolutionnaire » ?
A propos : il ne faut quand-même pas trop charcuter les textes, mon coquin ! Te souviens-tu, mon très cher, on en avait déjà parlé à propos de la brochure de Lawrence Jarach « L’essentialisme et le problème des politiques d’identité », à laquelle, grâce à une traduction disons « peu fidèle », l’éditeur fait dire le contraire de ce qui y est écrit en anglais… Ou bien, mais je m’en suis aperçu bien plus tard, le texte « Faisons sauter la dernière arche ! » de Novatore (Abele Ricieri Ferrari, non pas « Rizieri Ferrari » !), mais signé avec le pseudo Mario Ferrento, dont le titre a été changé (l’original est : « L’individualisme anarchiste dans la Révolution Sociale ») et la moitié du texte a comme par magie disparu… Tu pourrais certes dire que ces petites “erreurs” ne sont pas de ta main, mais que ça fait partie des nombreux travaux, notamment de traduction, faits par d’autres et que tu t’es accaparés (et j’en sais quelque chose !)…

Quoi dire par contre des conseils de sécurité que tu distribues, dans ta grande générosité (quoi dire à part « occupes-toi de tes oignons »), pour terminer ta toute dernière œuvre littéraire ?
Toi qui est toujours si prompt à accuser tout le monde de « balancer », qu’entends-tu par « organisation et entente » dans la phrase (dont la gravité est amoindrie seulement par le fait que même les flics doivent avoir compris que t’es juste une grande gueule qui parle comme un moulin) : « Dans d’autres pays, des revendications s’envoient par mail sur certains sites, mais il y a de l’organisation et de l’entente derrière » ? Remarque que là aussi tu parles comme un Procureur : Roberto Sparagna, accusateur dans le procès Scripta Manent, pour lequel l’ « entente » et l’ « organisation » dont tu parles auraient justifié l’incarcération de certains compas qui administrent ou administraient des sites internet anarchistes…
Enfin, d’où causes-tu de sécurité ? Depuis ta grande expérience, tandis que les quelques compas que tu critiques ne sont pour toi que des « esprits frappeurs du net » ? Et c’est bien vrai ! En effet, tu t’es fait chopper, il y a bien longtemps, pour des tags, à Belleville… et dans tes poches il y avait le programme d’une bibliothèque anarchiste et un billet avec le numéro de téléphone d’un.e. compagnon.ne (c’est dans le dossier d’instruction, public, d’une affaire déjà jugée). Certes, à posteriori toute interpellation semble stupide et je ne veux pas juger la « faute à pas d’chance », mais les affaires dans les poches c’est de la grande finesse… Bref, cette arrestation t’as valu trois mois en taule, pour non respect d’un contrôle judiciaire, et ça nous a valu des années de posture, de frime, de « attention, je suis sous enquête pour terrorisme » (ce qui est faux, la qualification terroriste étant tombée assez rapidement). Ça nous vaut encore aujourd’hui que tu crois pouvoir juger (pour les autres,!) ce qui est « sûr » et ce qui ne l’est pas.
Et si tu laissais juger de leur sécurité les personnes qui agissent et que tu retournais aux films que tu te fais dans ta tête ?
Enfin, je ne veux pas nier ton ressenti de victime du malfonctionnement de la Justice française, mais je te conseille quand-même de relativiser : tu n’as pas été pendu, comme ça a été le cas de nombreux compas par le passé (par exemple les quatre de Chicago, plus Lingg, qui s’est suicidé pour ne pas monter à l’échafaud). Au passage, pourquoi, au lieu de parler d’antennes-relais tu ne te consacres pas à ton autobiographie ? Aux anarchistes, ça nous épargnerait du temps et de l’énergie et toi je suis sûr que tu peux viser une bonne carrière littéraire (et puis, tu sais que j’ai toujours aimé la SF !).

Pour finir, vu ton habitude de donner des leçons et des jugements à la volée, laisse-moi te donner quelques conseils aussi. Arrête de passer ton temps à cracher sur tout ce que les autres font de mieux que toi. Arrête de jouer un rôle, arrête cette imposture, ton film sur « moi l’anarchiste ». Tu sais, l’anarchisme est bien plus que faire le Proc’ d’un milieu… surtout si c’est pour aller ensuite à vitesse grand V vers le collectivisme le plus rassis et le plus autoritaire.
Et si vraiment tu n’y arrives pas, si tu ne peux pas te passer de la figure de ce Toi qui n’existe que dans ta tête, si tu ne peux pas t’éloigner d’un écran, alors je te conseille le jeu ANNO 1800. On peut y jouer le rôle de l’« anarchiste ». Tu pourras y prendre ton pied tout en laissant l’anarchisme, celui dans la vraie vie, aux anarchistes.

Bonne continuation. Mes pensées distinguées à Madame.

2 juillet 2019,
Bernard

P.S. bon, pour pas que tu sois fâché (au final, t’as bien le droit d’abandonner l’anarchisme, si ça te chante) je vais te filer un bon tuyau. J’ai lu sur le blog de Des Ruines que tu cherches un site pour héberger les PDF de ta revue. T’as raison, non seulement noblogs.org (selon toi) n’est pas assez sécurisé pour y publier la revendication d’une attaque, mais en plus il n’y a pas pas assez de place pour charger tes volumineuses œuvres graphiques. Voilà donc mon idée : t’as pensé à demander à Non Fides ? Je suis prêt à parier que l’administrateur anonyme de la (feu-)base-de-données-anarchistes sera heureux d’héberger cette perle de post-anarchisme qu’est Des Ruines 3.

 

 

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