Paris : Les petits-enfants des Versaillais reçoivent l’accueil qu’ils méritent

HuffPost / lundi 31 mai 2021

Des fachos, eux ? Nooon…

Ils étaient quelque 300 personnes à défiler ce samedi 29 mai dans une procession catholique dans les rues de Paris afin de rendre hommage à leurs martyrs morts pendant le massacre de la rue Haxo, le 26 mai 1871 [c’est à dire au beau milieu de la « semaine sanglante », quand les classes populaires de Paris étaient massacrées (les estimations vont de 15000 à 30000 morts) par les troupes de la naissante Troisième République ; NdAtt.]. Ce jour-là, 40 gendarmes, 10 ecclésiastiques et quatre civils furent exécutés par décret de la Commune.
Le rassemblement a été violemment pris à partie et une plainte contre X est en cours de préparation, ainsi que le confirme au HuffPost le diocèse de Paris.

Comme le précisent Le Parisien et Le Figaro, la marche a été compliquée dès son départ rue de la Roquette. Aux invectives et moqueries lancées depuis les terrasses se succède la rencontre houleuse avec d’autres manifestants, au niveau du cimetière du Père-Lachaise. Ces derniers étaient venus célébrer la mémoire de la Commune dans un rassemblement autorisé quelques heures plus tôt.

Comme le pointe La Croix, l’association Les Amies et amis de la Commune de Paris 1871 avait justement organisé dans le quartier une grande journée pour le 150e anniversaire de la Commune.

La tension a continué de monter au fur et à mesure que la procession avançait. En arrivant non loin de la station de métro Ménilmontant, un groupe d’une vingtaine de personnes identifiées comme des antifascistes a alors poursuivi le défilé. “Ceux-là voulaient clairement en découdre, c’étaient des antifas”, assure un organisateur de la procession au Parisien, évoquant des dégradations de rétroviseurs, de bannières, et d’une sono.

Après les slogans “Tout le monde déteste les Versaillais! À mort les fachos!”, des jets de projectiles et des bousculades s’en sont suivis. Selon Le Figaro, deux sexagénaires ont été jetés au sol et une troisième personne a dû être hospitalisée après une blessure au crâne.

Le policier désigné pour accompagner la procession finit par s’interposer alors que la préfecture, prévenue, envoie des renforts [les BRAV-M ; NdAtt.]. Insuffisant, selon Le Parisien puisque le cortège sera de nouveau interrompu par un groupe de plusieurs dizaines de personnes peu après. Les manifestants catholiques sont alors forcés de se réfugier dans l’église Notre-Dame-de-la-Croix dont ils finiront par être exfiltrés deux par deux. […]

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Mise à jour du 26 juillet : Une personne passera devant la tribunal

Le Parisien / lundi 26 juillet 2021

Un homme doit être jugé en septembre à Paris pour des violences et des dégradations commises contre les participants d’une procession religieuse organisée en mai en mémoire des catholiques tués en 1871 pendant la Commune, selon le parquet de Paris.

Le prévenu, âgé de 38 ans environ, a été convoqué par le parquet devant le tribunal correctionnel le 15 septembre pour des faits d’« entrave concertée par violences à la liberté de manifestation », « violation de la liberté de culte », « violences aggravées », « dégradations en réunion » et « vol », a-t-on précisé.

Le 29 mai, un pèlerinage organisé par le diocèse pour le 150e anniversaire des exécutions de religieux et de fidèles pendant la Commune de Paris avait été pris à partie par des personnes hostiles, dans l’est de la capitale, faisant deux blessés légers.

« Un groupe nous a lancé des insultes A bas les Versaillais et a proféré des menaces de mort puis lancé des projectiles », avait raconté à Stéphane Mayor, curé de la paroisse Notre-Dame-des-Otages, dont le nom fait référence à une cinquantaine d’entre eux tués rue Haxo le 26 mai 1871.

De source policière, « il s’agissait d’un petit groupe qui venait de se disperser à la fin de la manifestation » au mur des Fédérés du cimetière du Père Lachaise, là où des combattants de la Commune furent fusillés lors de la répression par l’armée du gouvernement de Versailles. L’archevêque de Paris Michel Aupetit et Stéphane Mayor avaient ensuite porté plainte.

Ces événements avaient suscité de nombreuses réactions au sein du monde catholique, dans les médias et sur les réseaux sociaux, certains désapprouvant le principe d’une telle « marche des martyrs ». Cette initiative se voulait « spirituelle et non pas militante » avait répondu l’archevêque, tout comme d’autres manifestations prévues les jours précédents par le diocèse.

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