Héraklion (Grèce) : Solidarité avec Errol

Act for Freedom Now! / vendredi 29 mars 2024

Liberté pour Errol, prisonnier politique anarchiste, retenu dans les cellules de rétention de la prison de Diavata, à Thessalonique, dans l’attente d’une nouvelle audience pour son expulsion du territoire de l’État grec, parce qu’il est anarchiste.

Mercredi 13 mars, deux banderoles en solidarité avec l’anarchiste Errol ont été accrochées à Héraklion, sur l’île de Crète.

Le banderoles ont été placées à l’une des portes de la vieille ville de Héraklion (Kommeno Bedeni), l’autre à l’entrée d’une maison abandonnée dans le secteur de Lakkos.

Les positions exprimées sous forme de slogans, comme « Liberté pour ceux/celles qui sont dans des cellules » et « Jusqu’à la démolition de la dernière prison » sont plus impératives que jamais, intemporelles et non négociables.

Force et solidarité pour Errol, qui, pour la énième fois au cours de la dernière décennie, se trouve dans le collimateur de l’État grec, au moyen des services de la « Sûreté Nationale » et de la « Sûreté de l’État », à cause de son action énergique et de sa participation au milieu anarchiste grec. Les mécanismes de la répression ont activé l’option de son expulsion du territoire contrôlé, de manière autoritaire, sous le nom de « République hellénique », dont Errol n’a pas la nationalité.

Depuis le 28 février, quand il a été arrêté à Thessalonique, après la manifestation pour le crime étatique/capitaliste de Tempé*, il se trouve en captivité et risque d’être déporté, encore une fois, vers le territoire contrôlé sous le nom de « République française ».

Sa situation de détention est, et c’est une forme de vengeance, celle de la rétention, ce qui signifie qu’il est privé de tout droit (parloirs, appels téléphoniques, accès à la promenade, activités, etc.) qu’il aurait eu s’il avait été classé comme condamné ou prévenu en détention préventive.

Voici sa dernière lettre publique :

« Mercredi 28 février, après la manifestation pour l’anniversaire de l’assassinat capitaliste de Tempé, j’ai été bloqué par la police alors que j’essayais de m’approcher l’université. Ils m’ont arrêté à cause d’un ordre de déportation à mon encontre, avec l’interdiction d’entrer sur le territoire grec, à cause de mon identité politique d’anarchiste.

Lors de la fouille corporelle, une lame de scie à métaux a été trouvée sous les semelles de mes chaussures trouées. Quiconque ressent une menace pour sa liberté garde sur lui/elle les outils pour la retrouver. J’ai « mangé du bois », tellement ma rage contre l’État et l’autorité a grandi et j’ai été accusé de possession d’armes à feu et d’intrusion et on m’a aussi demandé de donner mes empreintes digitales, ce que j’ai refusé.

Je vis dans l’illégalité depuis des années, avec la menace quotidienne d’une déportation et d’un emprisonnement, tout en continuant à participer à la lutte anarchiste, jusqu’à la destruction de l’État et du capitalisme, en gardant dans mon cœur le désir d’une société égale et libre, sans abattoirs, sans pauvreté ni autorité. Une condition quotidienne à laquelle de plus en plus de compas sont susceptibles de devoir se confronter, avec l’application du nouveau code pénal. Déjà, dans les tribunaux, les juges préviennent les inculpé.es qu’à partir du mois de mai ils/elles iront en prison beaucoup plus facilement. Et, comme nous le savons, en prison il y a toujours de la place pour les anarchistes.

Les conditions de détention dans la sous-direction des expulsions, sur la rue Pontou, à Menemeni, pour moi comme pour mes codétenus, sont d’être enfermés 24 heures sur 24 dans la cellule, sans pouvoir en sortir un seul instant. Des conditions qui, après quelques mois de captivité, provoquent des difficultés même pour marcher.

Quant à moi, j’attends une nouvelle décision d’expulsion de la part de la Direction des étrangers de Thessalonique, afin de pouvoir m’opposer à une procédure administrative qui devra décider si je serai mis en cellule et envoyé comme un paquet à l’autre bout de l’Europe, ou si je serai libéré, avec l’obligation de devoir quitter le pays par mes propres moyens, dans un délai d’un mois. La décision sur mon opposition sera prise dans les deux semaines suivantes.

Quoi qu’il arrive, je continuerai à rester et à me battre ici en Grèce. Je ne laisserai aucun flic ni aucun juge me dire quoi faire de ma vie. Je ne les laisserai pas m’éloigner des ami.es et compas que j’aime. Parce que la soif de justice et de libre arbitre individuel est plus dure que le fer et plus forte que tout État et « elle ne se vend nulle part au marché, aucun commerçant ne la négocie et elle ne se mesure pas avec de l’or sur la balance ».

FORCE À CEUX/CELLES QUI SONT DANS LES CELLULES
VIVE L’ANARCHIE

Errol
Direction des expulsions
rue Pontou, Menemeni
Thessalonique
3 février 2024

FORCE ET SOLIDARITÉ POUR ERROL
PERSONNE NI RIEN DANS LES MAINS DE L’ÉTAT
SQUATTONS LES VILLAS ET LES MAISONS VIDES

ami.es

 

* Note d’Attaque :  le 28 février 2023, dans cette localité près de Larissa, il y a eu une collision entre un train de voyageur.euses et un train de marchandise, qui a provoqué la mort de 57 personne et des dizaines de blessé.es.

Ce contenu a été publié dans Anticarcéral, Contre les frontières, International, Nique la justice, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.