Sarcelles (Val-d’Oise) : Tout le monde déteste Pôle Emploi !

Le Parisien / Jeudi 9 novembre 2017

« Il y a une psychose en train de s’installer. Tout le monde a peur », indique une conseillère de l’agence Pôle emploi de Sarcelles. Cette antenne était fermée exceptionnellement ce jeudi 9 novembre, après un nouvel incendie survenu cette semaine. Selon un représentant de la direction, une conseillère aurait été menacée par un homme alors qu’elle fumait une cigarette pendant sa pause, mardi. Mercredi soir, les employées de l’agence ont été prises d’effroi en constatant que trois de leurs véhicules qui étaient stationnés au parking des Flanades avaient été vandalisés. Des actes qui correspondent aux menaces proférées la veille.


« De toute façon, je vais tous vous faire la peau. Je sais qui prend le tram, qui vient en voiture et j’ai tout ce qu’il faut », aurait déclaré l’agresseur en montrant un objet dans sa poche. Cet homme, les salariés de l’agence le connaissent. Selon un membre de la direction régionale, il aurait déjà menacé des agents en novembre 2016, et aurait été condamné à une peine de prison avec sursis.

« Les agents ont peur, ils craquent, ils n’en peuvent plus, souligne Manon*, une conseillère. Il menace de tous nous tuer. Jusqu’où ira-t-il ? » Elle décrit une ambiance de service où chacune va travailler avec la peur au ventre. Cet incident est d’ailleurs loin d’être une première. Le mois dernier, un homme avait déjà proféré des menaces de mort à l’encontre du personnel. Mardi, un prévenu compassait devant le tribunal de Pontoise pour les avoir menacés en leur envoyant des photos d’armes et de bombes par SMS, le 14 septembre. Et en juin, un homme avait promis de les brûler vifs, avant d’être interpellé et placé en garde à vue. À bout, plusieurs salariés de l’agence ont demandé à exercer leur droit de retrait, estimant leur vie menacée. La direction l’a refusé mais a consenti à fermer le service une journée pour accompagner le personnel. « On a un dispositif pour gérer ce type de situations », souligne Laurent Kazmierczak. Une procédure est en place pour signaler les agressions et une ligne d’écoute psychologique est à leur disposition. « Par ailleurs, nous avons ajouté une deuxième vigile », ajoute-t-il.

« C’est de la poudre aux yeux », rétorque Manon. Elle estime que le vigile présent habituellement ne les rassure pas et que ce sont surtout la disposition et l’emplacement des locaux qui sont inadaptés. « Il y a un climat de violence dans le quartier », confie-t-elle. « C’est l’organisation qui rend la situation difficile, ajoute Philippe Barriol, délégué syndical SNU. La ressource en agents n’est pas suffisante. Les gens s’entassent à l’accueil. On a abouti à des situations tendues avec des gens agressifs ». Il réclame le retour du deuxième niveau d’accueil qui avait été supprimé en septembre.

*Le prénom a été modifié

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