Slovaquie : Un petit entretien avec Ladislav Kuc

Unoffensive Animal / lundi 4 mars 2024

Lado est sorti de prison il y a environ deux mois, après avoir purgé une peine de douze ans de prison, pour avoir placé un engin explosif devant un McDonald’s. Il essaye de se réadapter à la vie dehors et de rattraper les rendez-vous médicaux que la prison a complètement négligé pendant son incarcération. Il a pas mal de problèmes de santé et il trouve la vie à l’extérieur assez compliquée, surtout parce qu’il navigue entre les différents médecins et les obstacles avec les hôpitaux. Il est aussi préoccupé à cause de l’énorme dette qu’il doit encore payer et il essaye de recueillir des fonds à ce but.

Grâce à l’Anarchist Black Cross de Philadelphie, il y a un site de collecte de fonds où tout le monde peut envoyer quelques pièces pour soutenir Lado, du coup si vous le pouvez, faites un don, s’il vous plaît (parce qu’il doit trouver 10 000 euros), et si vous ne pouvez pas, relayez-le en long et en large, parlez-en avec vos ami.es et essayez de trouver d’autres méthodes pour le soutenir ! Aux autres groupes de soutien des prisonnier.es, aux collectifs de contre-information et aux comités anti-répression : considérez s’il vous plaît la possibilité d’aider pour cette collecte de fonds. Un concert pour collecter des fonds, de la vente de merchandising, tout ce qui fonctionne le mieux pour vous, mais faisons en sorte que Lado s’en sorte avec cette dette, de façon qu’il puisse se concentrer sur sa santé mentale et physique et qu’il sache que le monde ne l’a pas oublié.

Pour envoyer vos contributions :
https://fundrazr.com/027Cec

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– Avant tout, parle-nous de toi !
Je m’appelle Ladislav Kuc. Notre village est à six kilomètres de la deuxième ville de Slovaquie, qui s’appelle Košice. J’ai passé douze ans en prison.

– Comment était la vie en prison ?
Les matons m’appelaient « foutu terroriste ». « Foutu fils de pute ». Les matons m’ont tabassé. Les autres prisonniers m’ont fait vivre un enfer parce que, quand ils me tabassaient, les matons les permettaient de me blesser. J’ai beaucoup souffert en prison, je déteste les bâtards à cause desquels j’ai tant souffert.
Quand je suis arrivé à la prison, le directeur adjoint m’a fait appeler et il m’a dit que, puisque j’étais un terroriste, il allait faire de ma vie un enfer. Je dois admettre que ce bâtard a tenu sa promesse. Je devais laver les toilettes trois fois par jour. Les prisonniers déféquaient sur le sol exprès et ils frottaient les murs avec de la merde et je devais nettoyer derrière.

– Cela semble horrible, tu t’es au moins senti soutenu par des gens à l’extérieur ?
Quand j’étais en prison, des gens ont commencé à m’écrire en anglais. Je ne connaissais pas l’anglais, alors j’ai demandé à ma mère des manuels scolaires et j’ai commencé à apprendre l’anglais. J’ai appris l’anglais tout seul. C’est pourquoi je sais écrire et lire assez bien en anglais, mais je ne sais pas le parler. Des personnes voulaient m’envoyer de l’argent, mais le directeur de la prison m’a dit que si je trouvais des soutiens pour m’envoyer de l’argent, on me transférerait dans une section où les autres prisonniers me violeraient. Le directeur de la prison a vraiment abusé de ses pouvoirs.

– Quelle a été ta première pensée, quand tu es sorti de prison ?
Quand je suis sorti, ma première pensée a été de manger bien. En prison, la nourriture était bonne, mais les portions petites. Ma mère m’a apporté une douzaine de gâteaux, que j’ai mangés sur le chemin du retour.

– Veux-tu parles des accusations à ton encontre ? Parmi d’autres chefs d’inculpation, tu a été accusé d’avoir placé un engin explosif devant un McDonald’s vide, qui n’a pas provoqué de blessé.es.
Je suis une personne sensible, qui éprouve de la sympathie pour les animaux ; voilà pourquoi McDonald’s. Je n’aime pas quand les faibles et ceux/celles qui sont sans défense sont blessé.es. Les animaux ne peuvent pas se protéger. Il est juste de protéger les animaux contre les mauvais traitements.
J’ai constaté qu’une action directe a cent fois plus d’effets que, par exemple, une manifestation publique.

– Comment les gens peuvent-ils/elle te soutenir, maintenant que tu es dehors ?
Après la prison, j’ai une grosse dette, en partie avec les avocats, en partie à cause des amendes. Le total est de 9 792 euros. J’ai cherché du travail, mais, après la prison, il est difficile de trouver du travail. J’ai besoin de dons pour m’aider.

– Y a-t-il autre chose que tu voudrais dire à celles/ceux qui nous lisent ?
Merci à chaque personne bien, pour chaque euro.
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