Prison de Domokos (Grèce) : Quelques mots sur la « chasse aux sorcières » de l’antiterrorisme

Dark Nights / mardi 5 mars 2024

Je n’arrête pas d’être surpris et de me demander ce que la police et les journalistes peuvent bien inventer pour les affaires qui perturbent leur paix. Ces jours-ci, j’ai vu et lu beaucoup de choses sur la supposée grosse opération de la DAEEV [Direction de la répression des crimes violents spéciaux, ΔΑΕΕΒ : l’antiterrorisme ; note de Dark Nights] et le démantèlement d’un dangereuse organisation terroriste.

Des ignobles absurdités ont été proférées, des scénarios de science-fiction. Ils sont même allés jusqu’à dire que les personnes impliquées étaient payées, dans le but de créer le récit d’un affaire de criminalité organisée et d’individus dangereux. Des fausses informations ont été publiées à propos de six détenu.es, en utilisant des anciennes conversations entre des personnes qui n’avaient absolument aucun lien entre elles, en créant ainsi une atmosphère de confusion et de désorientation.

J’ai été décrit comme une personne obsessionnelle, dangereuse, qui fluctue entre deux mondes : la politique et la criminalité, comme ils l’appellent, dans le seul but de trouver une vengeance contre les autorités judiciaires. Ce que je veux dire à tous les Pretenderis et les Evangelatos* de ce monde est que, en plus d’être ridicules, vous êtes aussi stupides, parce que vous êtes en train d’essayer de convaincre le monde qu’un homme a un certain profil, parce que cela vous est utile, et en même temps que le gouvernement, qui vous nourrit depuis toutes ces années, fait bien son travail. Vous êtes les mêmes ordures qui couvrent les meurtres d’État, comme celui de Tempé**, et vous essayez de couvrir les responsables parmi vos amis, surtout le ministre des Transports de l’époque, Karamanlís, par tous les moyens, ridicules, à votre disposition. Vous ne vous êtes pas souciés un instant des enfants qui ont été tués à cause de vous et, de manière provocatrice, vous rejetez la responsabilité à droite et à gauche, alors que nous connaissons tou.tes les nominations d’amis, sans concours public, la corruption à Serrès, etc. Les larbins de votre ancien ministre. Nous nous rappelons tou.tes le ministre disant qu’il était honteux de parler de problèmes de sécurité dans le transport férroviaire, et huit jours après nous avons été témoins du crime capitaliste-étatique de Tempé.

Vous êtes ceux qui restent en silence quand la police expulse des pauvres de leurs maisons à cause des dettes envers vos patrons, les banquiers. Vous êtes ceux qui dînent avec des cuillères en or, à côté de la vraie mafia de ce pays – les politiciens et les hommes d’affaires – en riant de la souffrance des opprimé.es.

Je suis donc heureux et content de ne pas vous ressembler du tout. J’ai appris à regarder le monde dans les yeux et à ne pas plaisanter, à prendre soin des gens et à prendre position sur ce qui se passe. Je suis fier d’avoir grandi avec des valeurs que vous ne connaissez même pas.

Je suis peut-être prisonnier dans vos taules, mais mon âme et mon esprit sont et resteront libres. Alors, continuez votre chasse aux sorcières, inventez des scénarios qui puissent vous servir et écrivez ce que vous voulez, comme cela vous chante.

Vous êtes nés lâches et vous vivrez comme des voyous.

« Je veux suivre mon chemin,
en dépassant qui hésite,
et ceux qui marchent lentement ».

P.-S. Le texte ci-dessus n’est rien d’autre que quelques mots pour remettre les pendules à l’heure et critiquer la situation actuelle. Je fournirai une explication plus détaillée quand j’aurai été appelé pour la procédure d’interrogatoire et j’aurai l’acte d’accusation.

Fotis Tziotzis
prison de Domokos
4 mars 2024

 

Notes d’Attaque :
* Yannis Pretenderis, journaliste à l’important quotidien Ta Nea, et Nikos Evangelatos, journaliste-présentateur à la chaîne télé Mega Channel ;
** le 28 février 2023, dans cette localité près de Larissa, il y a eu une collision entre un train de voyageur.euses et un train de marchandise, qui a provoqué la mort de 57 personne et des dizaines de blessé.es.

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