Berlin (Allemagne) : Attaque en solidarité avec les personnes emprisonnées et recherchées dans l’affaire des « antifas de Budapest »

de.indymedia.org / lundi 29 janvier 2024

Tout près de la Museuminsel – l’endroit où l’on fait passer pour un héritage culturel les trésors volés par l’Allemagne – la nuit du 26 janvier, nous avons rendu visite au Collegium Hungaricum (CHB). Nous avons tagué « #sanshonneur » sur le bâtiment et brisé des nombreuses vitres.
Le CHB fait partie du réseau des instituts culturels hongrois, avec le but de favoriser les échanges entre l’Allemagne et la Hongrie. La propriété située sur la Dorotheenstraße, dans le quartier berlinois de Mitte, a été cédée à l’Hongrie en tant que donation. On se demandera pourquoi nous avons cassé les vitres d’une institution scientifique.

Le Collegium Hungaricum n’est pas un lieu pour séminaires ou un espace culturel quelconque, mais on y tient des conférences sur les politiques de sécurité, dans le but de définir les objectifs de l’Allemagne et donc aussi de l’Europe, en ce qui concerne la fermeture systématique des frontières extérieures. Par exemple, en 2015 il y a eu un congrès sur la sécurité informatique, avec le ministère de l’Intérieur et le politicien des Verts Konstantin von Notz, expert en expulsions.

La Deutsch-Ungarische Gesellschaft [Société germano-hongroise, DUG], une association nationaliste qui est étroitement liée au Haus des Deutschen Ostens [Maison de l’Est allemand], une association, tout aussi nationaliste, de personnes expulsées [après la Seconde guerre mondiale ; NdAtt.] y a organisé différentes manifestations.

En octobre dernier, Gergely Gulyás, ministre-chef du cabinet du Premier ministre hongrois, a assisté à un événement au CHB, sur invitation de la DUG. Il a été question, comme on pouvait s’y attendre, de la politique migratoire de l’Allemagne et de l’Europe.
En plus de la discussion sur une approche plus dure à l’encontre des demandeur.euses d’asile et sur une fermeture plus stricte des frontières européennes, il a été question du discours raciste, que l’on trouve ici aussi, sur l’« antisémitisme importé » et de la prétendue menace que les migrant.es représentent pour l’Europe. Il n’est pas étonnant si les médias invités était Junge Freiheit [hebdomadaire d’extrême droite ; NdAtt.] et Tichys Einblick [mensuel et site internet d’extrême droite ; NdAtt.]. Selon Junge Freiheit, c’est le président de la DUG, Gerhard Papke, qui a inauguré la soirée. Il a dit, à propos de Budapest : « Là bas, il n’y a pas de cris assassins « Allahu akbar ! » dans les rues. Les Hongrois ne laissent pas entrer des telles personnes. Ils sont plus judicieux ! ».

L’État hongrois est une force motrice et un partenaire important quand il s’agit d’accélérer les meurtres aux frontières de l’UE et la fermeture de ces dernières et il mène depuis longtemps une campagne raciste contre les Sintis et les Roms dans son propre pays. En comparaison avec le reste de l’Europe, des manifestations faisant ouvertement l’apologie du nazisme, comme l’annuel « Jour de l’honneur », y sont particulièrement acceptées et favorisées par l’État.

Notre solidarité, que nous exprimons par l’attaque, va aux antifascistes emprisonné.es au cours de la dernière année pour cette raison et aux personnes recherchées dans ce contexte.

Dans cette situation de chasse aux sorcières internationale, d’intimidations de la part des autorités répressives et d’extraditions probablement imminentes, nous ne pouvons pas rester à regarder en silence, mais nous devons nous impliquer activement dans ce qui se passe. Il ne suffit pas d’attaquer les nazis et leurs structures : les groupes de réflexion de droite et ceux qui travaillent à faire accepter médiatiquement la prétendue supériorité de la culture européenne sont des cibles légitimes.

Le procès à Budapest commence le 29 janvier – montrons aux inculpé.es qu’ils/elles ne sont pas seul.es et montrons à la justice allemande et à l’État hongrois que nous ne resterons pas sans rien faire !

Liberté et bonheur pour Maja (arrêté.e le 11 décembre à Berlin), Gabriele (aux arrestations domiciliaires à Milan depuis le 21 novembre) Tobi et Ilaria (qui sont en détention préventive à Budapest depuis un an) !

Antifa

Le texte dans l’image :
« Le ministre-chef du cabinet du Premier ministre hongrois à Berlin, auprès de la DUG.
Gergely Gulyás, ministre-chef du cabinet du Premier ministre du gouvernement hongrois a assisté, le 19 octobre 2023, à la conférence de la DUG « Fondements et objectifs de la politique du gouvernement hongrois », au CHB. Voici deux reportages de la revue d’opinion Tichys Einblick et de l’hebdomadaire Junge Freiheit. »

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