La révolte continue malgré la répression

actu.fr / dimanche 2 juillet 2023

[…] Ce dimanche 2 juillet 2023 à 8h, un nouveau bilan chiffre à au moins 719 le nombre d’interpellations sur le territoire. Soit moins que la veille à la même heure, où plus de 1 300 personnes avaient été interpellées par les forces de l’ordre.
Pour la troisième nuit consécutive, 45 000 policiers et gendarmes seront déployés dans toute la France pour faire face aux émeutes annonce Gérald Darmanin […]
[…] Pour la deuxième nuit consécutive, le ministère de l’Intérieur avait reconduit un dispositif de 45 000 policiers et gendarmes mobilisés, dont 7 000 à Paris et en proche banlieue. Une stratégie qui a porté ses fruits, selon Gérald Darmanin.
Sur décision du ministère, des renforts conséquents ont été envoyés à Marseille et Lyon, les principales agglomérations touchées la veille par les heurts, destructions ou pillages. Peu d’incidents ont été signalés dans ces deux villes. […]

[…] Sur la célèbre Canebière de Marseille notamment, d’importants effectifs de forces de l’ordre, épaulées par les unités d’élite du Raid et du GIGN (gendarmerie) sont parvenus à disperser les groupes de jeunes qui avaient semé le chaos la veille, ont constaté des journalistes de l’AFP.

[…] A Paris, un important dispositif a été déployé le long des Champs-Elysées, où des appels à se rassembler circulaient depuis vendredi sur les réseaux sociaux, a constaté une journaliste de l’AFP.
Tout au long de l’avenue, des petits groupes de jeunes vêtus de noirs ont déambulé sous les yeux de CRS devant les commerces, dont les devantures étaient protégées de planches de bois. Derrière des grilles noires, le célèbre restaurant Le Fouquet’s a accueilli normalement ses clients pour le dîner. Les derniers groupes ont été évacués avant 02H00.
Peu d’incidents sérieux ont été rapportés en banlieue parisienne, point de départ des émeutes. Des policiers ont été toutefois la cible de tirs de mortiers d’artifice à Vigneux (Essonne). […]

En région aussi, les forces de l’ordre ont dû intervenir. À Montpellier (Hérault), neuf mineurs et six adultes encagoulés, dont certains armés de couteaux, ont été interpellés ce samedi soir par les forces de police. Ils sont en garde à vue, note notre rédaction Metropolitain.

Au Mans (Sarthe), quelques poubelles, véhicules et un canapé se sont retrouvé en feu durant cette nuit du samedi 1er juillet au dimanche 2 juillet, rapportent nos journalistes d’actu Le Mans. Après les 38 interpellations de la veille, les gendarmes et policiers n’ont eu qu’une personne à interpeller en lien avec les violences urbaines.

Dans l’Eure – Louviers, Gaillon et Évreux notamment -, la préfecture a annoncé cette nuit 13 interpellations et la saisie de feux d’artifices en vente malgré l’interdiction administrative. « Des poursuites administratives seront engagées et une amende sera infligée au commerçant », a indiqué la préfecture de l’Eure, citée par notre rédaction locale La Dépêche d’Evreux.

Plus loin en Normandie, au Havre et à Rouen (Seine-Maritime), la préfecture constatait moins de violences au petit matin, mais encore beaucoup d’incivilités. 76actu recense une quarantaine d’interventions des sapeurs-pompiers (dont 16 pour des incendies de véhicules) et des jets de projectile ciblant les forces de l’ordre.

La préfecture déplore un policier blessé. Au total, au Havre et à Rouen, 16 interpellations ont été effectuées suivies de 13 gardes à vue.

À Toulouse (Haute-Garonne), de l’aveu même des policiers, la nuit du samedi au dimanche a été « plus calme » que les trois précédentes dans la Ville rose. Un calme relatif, nuance actu Toulouse, puisque des incidents ont été signalés dans plusieurs quartiers : 15 véhicules ont été incendiés la nuit dernière, et la police a procédé à 19 interpellations.

Dans l’Orne, « aucun fait de violence urbaine n’a été constaté sur Alençon et Flers », a indiqué la préfecture de l’Orne ce dimanche, comme le relèvent nos journalistes de l’Orne Combattante.

« Six feux de poubelles ont été allumés à Argentan. Des tirs de mortier ont visé les gendarmes du peloton d’intervention de la gendarmerie (PSIG) à L’Aigle », énumère encore la préfecture. 11 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre sur Alençon (3), L’Aigle (7) ainsi que sur Vimoutiers (1).

À Lannion (Côtes-d’Armor), la nuit de samedi à dimanche est restée agitée, rapporte notre rédaction locale Le Trégor. Des feux de poubelles ont été allumés et un engin de chantier a été détruit. C’est la première nuit de violence à Lannion depuis le début des événements en France ces derniers jours.

Le Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne), 1er juillet 2023

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extraits du Parisien / dimanche 2 juillet 2023

[…] Depuis le début des émeutes liées à la mort de Nahel, mardi, les forces de l’ordre ont procédé au total à 3 143 interpellations, précise un bilan du ministère de l’Intérieur, dont 1 240 à Paris et en petite couronne.
Plus de 10 000 incendies sur la voie publique, 5 000 incendies de véhicules et 998 dégradations ou incendies de bâtiments ont été rapportés, alors que 737 membres des forces de l’ordre ont été blessés. […]

[…] Une trentaine de prévenus impliqués dans des émeutes, dans la nuit de vendredi à samedi, ont commencé à comparaître au tribunal judiciaire de Grenoble (Isère) ce dimanche matin, rapporte France Bleu. Les trois premiers émeutiers, âgés de 18 à 22 ans, ont été condamnés à trois ou quatre mois de prison ferme.

[…] La caserne de gendarmerie de Rumilly, près d’Annecy en Haute-Savoie, a été visée par une attaque lors d’émeutes, rapporte la préfecture locale. La protection des lieux sera « renforcée » dans la nuit de dimanche à lundi, « notamment grâce à la captation d’images par drone », indique la préfecture. […]

[…] À Albi, la porte de la préfecture incendiée. La préfecture du Tarn annonce sur Twitter que la porte de son siège a été incendiée dans la nuit de samedi à dimanche par des émeutiers. […]

[…] Des audiences spéciales de comparutions immédiates tenues en plein week-end par les chefs de juridiction, des renforts de magistrats mobilisés en urgence. Dans les tribunaux d’Île-de-France, la justice est en surchauffe face à l’avalanche de procédures pénales.
Les arrestations d’émeutiers par la police pleuvent et imposent un rythme infernal à un système judiciaire déjà à la peine : 150 gardes à vue pour la seule nuit de jeudi à vendredi en Seine-Saint-Denis, 200 pour celle de vendredi à samedi. Et une multitude de mineurs à présenter à un juge pour enfants. Même pour un tribunal comme celui de Bobigny, rodé et dimensionné pour des cadences industrielles, les chiffres sont vertigineux. […]

[…] Cinq communes des Hautes-de-Seine concernées par les survols de drones
L’arrêté de la préfecture de police de Paris détaille que cinq communes des Hauts-de-Seine sont visées par l’autorisation du survol par des drones, dans l’optique d’une captation d’images. Il s’agit d’Asnières-sur-Seine, Meudon-la-Forêt, Montrouge, Nanterre et Villeneuve-la-Garenne. […]

[…] La voiture du maire de La Riche ciblée
Le véhicule de fonction du maire de La Riche (Indre-et-Loire), Filipe Ferreira-Pousos, a subi un début d’incendie, alors qu’il était garé dans le jardin du domicile de l’élu.
« C’est la fonction qui est visée j’imagine », avance-t-il, au micro de France Bleu. « J’essaye de le prendre calmement, mais j’ai du mal. »
L’élu, qui a déjà été victime de jets de projectiles dans son jardin et de menaces de mort dans la nuit de mercredi à jeudi, a porté plainte. […]

[…] Deux policiers de la BAC ont été blessés à la carabine à plomb dans le XIIIe arrondissement de Paris dans la nuit de samedi à dimanche, confirme au Parisien une source policière.
L’un d’eux a été touché dans le dos, l’autre au niveau du ventre, sous son gilet pare-balles. Légèrement blessé, il a été transporté à l’hôpital. […]

Paris

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Nîmes : Touché, mais pas (encore) coulé

20 Minutes / dimanche 2 juillet 2023

Un policier de la BAC (Brigade anticriminalité) de Nîmes a sans doute été sauvé par son gilet pare-balles, samedi, durant les violences urbaines qui se sont déroulées cinq jours après la mort de Nahel, à Nanterre. C’est en rentrant chez lui, samedi matin, qu’il a découvert une balle de 9 millimètres logée dans la protection. « Sur le coup, il pensait avoir été atteint par un pavé évoque le syndicat de police Alliance Gard. Mais à l’issue de son service, il a constaté un impact sur son gilet qui n’a pas été traversé. »
Les faits se sont produits dans la nuit de vendredi à samedi dans le quartier Pissevin à Nîmes, dans le Gard. Ils viennent d’être confirmés ce dimanche par la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, qui annonce « l’ouverture d’une enquête en flagrance du chef de tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique ».
Une radio du gilet pare-balles confirme la présence de l’ogive
Une radiographie du gilet pare-balles « a permis de confirmer la présence d’une munition dans le gilet pare-balles. » La police judiciaire de Montpellier et son antenne de Nîmes sont saisies de l’enquête. « En l’état du dossier, personne n’est interpellée », précise la procureure. Sauvé par sa protection, le policier ne souffre que d’une contusion au niveau du flanc.

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Marseille

Le Monde / dimanche 2 juillet 2023

[…] Le cœur de Marseille vient de vivre deux soirées de violents incidents marqués par la mise à sac de plusieurs centaines de commerces et s’apprête à entrer dans une troisième nuit de pillages. L’atmosphère est pesante. Comme la veille, les transports publics ont été arrêtés à 18 heures, les manifestations sont interdites et les opérateurs de « mobilité douce » fermement priés de faire disparaître vélos électriques et trottinettes, potentielles « armes par destination » pour défoncer des vitrines. Mais cette fois, des dizaines de camions de CRS bloquent les accès des rues commerçantes, ravagées quelques heures plus tôt.
La nuit n’en sera pas moins explosive. Bilan : soixante et onze interpellations et sept policiers blessés, dont un touché à la tête par un tir de mortier d’artifice. La veille, quatre-vingt-quinze personnes avaient été arrêtées et trente et un membres des forces de l’ordre blessés, selon la préfecture de police.

Epargnée par les émeutes des quartiers populaires en 2005, touchée marginalement par des débordements pendant les manifestations des « gilets jaunes » ou plus récemment contre la réforme des retraites, Marseille entretenait sa légende de ville unie en toutes circonstances. Le poids des réseaux de vente de stupéfiants était souvent évoqué pour expliquer le calme relatif des quartiers populaires.
Faire « aussi bien » qu’en Ile-de-France
Autant d’éléments mis à mal par le vent de révolte qui suit l’affaire Nahel M., adolescent tué par le tir d’un policier mardi 27 juin à Nanterre. Les grandes cités du nord de la ville n’ont pas flambé, mais les centres commerciaux du Merlan (14e arrondissement) et de Grand Littoral (15e) ont été visés par des raids d’émeutiers. Un supermarché Aldi a été pillé et incendié aux Flamants (14e). Une concession Volkswagen a été attaquée, elle, dimanche 2 juillet […]

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Cergy : Tentative de s’en prendre à la mairie

La Gazette du Val d’Oise / dimanche 2 juillet 2023

Dans le cadre des émeutes suite au décès de Nahel, vendredi 27 juin 2023 à Nanterre, la mairie de la commune du Val-d’Oise a subi une attaque dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet.
L’attaque repoussée par le RAID et les policiers
Une attaque qui a été repoussés par le RAID, les policiers municipaux et nationaux. […]

[…] Pour rappel, deux mairies ont partiellement été détruites par des incendies volontaires dans le Val-d’Oise depuis les cinq nuits d’émeutes. Celle de Persan, dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet et celle de Garges-lès-Gonesse, dans la nuit du mercredi 28 au mercredi 29 juin.

La mairie de Persan (Val d’Oise), samedi 1er juillet, 2023

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Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) : En attendant les JO…

extrait de RMC Sport / vendredi 30 juin 2023

Grosse frayeur à Aubervilliers pour une installation sportive destinée aux Jeux olympiques de Paris 2024. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la façade d’une piscine en construction dans le quartier du Fort d’Aubervilliers et qui servira de piscine d’entraînement l’an prochain pour les JO a partiellement été brûlée, victime collatérale des violences dans la ville de Seine-Saint-Denis suite à la mort de Nahel. C’est le centre de bus en face du chantier qui était visé. Les 12 bus stationnés dans le centre ont tous été complètement détruits.
L’incendie s’est propagé sur le chantier voisin de la piscine olympique. Et la moitié de la façade, dont une partie en verre, a été détruite par les flammes. Après une « vraie inquiétude » dans la nuit de jeudi à vendredi, la mairie d’Aubervilliers indique en début d’après-midi ce vendredi que « la structure du bâtiment n’a pas été touchée ». Mais la moitié de la façade doit être remplacée. […]

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Les fascistes pavanent

Libération / dimanche 2 juillet 2023

Alors que la mouvance d’extrême droite radicale se chauffait en ligne depuis le début des violences urbaines consécutives à la mort du jeune Nahel, mardi 27 juin, des descentes de militants racistes ont été signalées dans plusieurs villes françaises ce week-end. D’Angers (Maine-et-Loire), où ils étaient armés de battes de baseball notamment, à Chambéry (Savoie), où ils ont arpenté les rues en criant des slogans racistes, des violences ont éclaté sur leur chemin. […]

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En Suisse aussi

RTS / dimanche é juillet 2023

Plus d’une centaine de jeunes se sont rassemblés samedi soir au centre-ville de Lausanne, en écho aux émeutes en France, et ont provoqué des déprédations à des commerces. Mais les motifs ne semblent pas militants et la Municipalité parle de « pillages ». Sept personnes ont été arrêtées.

Plusieurs vitrines de magasins ont été brisées notamment dans le quartier du Flon et à la rue de Genève, a précisé la police dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche. La porte d’entrée d’une grande enseigne a été brisée.

C’est suite à des appels sur les réseaux sociaux, pour faire écho aux événements de Nanterre, qu’une centaine de jeunes se sont réunis à 20 heures, au centre-ville de Lausanne.

Les forces de l’ordre lausannoises y voient « un mimétisme » avec les événements de Nanterre et les émeutes qui font rage ces dernières nuits dans plusieurs villes de France. Mais à ce stade de l’enquête, il semblerait que les messages diffusés sur les réseaux sociaux n’avaient rien de militant. […]

Une cinquantaine d’agents de la police municipale de Lausanne, de la police cantonale vaudoise et d’autres polices communales ont été déployés. Ils ont dispersé à plusieurs reprises des jeunes encagoulés qui leur jetaient des pavés. Un cocktail Molotov a même été lancé contre des policiers. Aucun agent n’a été blessé.

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