Thessalonique (Grèce) : Attaques explosives contre deux maisons d’assassins en uniforme

Dark Nights / dimanche 21 novembre 2021

Thessalonique (Grèce) : Attaques explosives contre deux maisons d’assassins en uniforme, de la part des Cellules d’Action Directe – Organisation d’Action Anarchiste

Le 22 octobre, des assassins en uniforme du DIAS [unité de police à moto ; NdAtt.] détectent un véhicule volé dans un quartier du Pirée et le prennent en chasse. Quand le véhicule est piégé et immobilisé, entouré de nombreux policiers avec des gilets pare-balle, les flics lèvent leurs pistolets et abattent de sang froid Nikos Sambanis, 18 ans, touché par 38 balles. Comme d’habitude, les 7 flics impliqués dans ce meurtre sont mis dans les bras la justice qui, avec la bénédiction et les éloges du ministre des Assassins en uniforme lui-même, Theodorikákos [Tákis Theodorikákos, membre de Néa Dimokratía, ministre de l’Intérieur depuis 2019 ; NdAtt.], les libère. L’opération est un succès total. Résultat : un mort pour un véhicule volé.

De la propagande à la praxis

La justice est une affaire révolutionnaire et elle arrive comme une épée de Damoclès sur vos têtes. Comme première rieponse, minimale, au meurtre de Niko Sambanis, dont nous avons parlé, nous revendiquons les attaques explosives, avec des engins de faible puissance, aux premières heures du 15 novembre, contre les maisons de deux assassins en uniforme : celle de Lefteris Gatos, au 19 rue Graziou, et celle de Dimitrios Daggli, au 45 rue Olympiad, à Thessalonique. Nos attaques ont eu lieu quelques heures après qu’une nouvelle affaire scandaleuse a été révélée : l’arrestation d’ encore un autre homme en uniforme, pour l’agression sexuelle de sa fille de 4 ans. Nous avons indiqué clairement que rien ne reste sans réponse, encore moins un meurtre. Et pendant que les cas de brutalité policière augmentent de jour en jour, l’attente passive ne fait pas partie de nos caractéristiques. Nous passons à nouveau à l’offensive, en déclarant publiquement qu’à ce jour notre liste compte 19 autres salauds non encore punis (sans garantie que les deux dont on a parlé plus haut ne soient pas visés à nouveau, à l’avenir).

Pour couper court aux rires…

En juillet dernier, nous avons dénoncé publiquement 21 tueurs à gages de la police grecque, en montrant un petit mais non négligeable échantillon de notre dossier, face à votre impunité. Et nous avons vu la peur et la terreur dans vos yeux, quand vous avez fait passer Tsairidis [peut-être Theodoros Tsairidis, chef du syndicat des fonctionnaires de police de Thessalonique ; NdAtt.] de chaîne en chaîne, à la télé, en pleurant et en demandant protection à la Justice. Quelques mois plus tard, nos actes complètent nos paroles. Tant que vous êtes impunis, vous êtes sans protection. L’histoire elle-même a montré que les meurtriers et les tortionnaires rencontreront toujours la main vengeresse de la violence révolutionnaire, de la vraie justice. C’est pourquoi nos attaques contre les héritiers politiques des tortionnaires de la Junte, quelques heures avant l’anniversaire du soulèvement de 73, sont un hommage à la mémoire des morts de Polytechnique.

« … A tous ces défenseurs de la normalité sociale et de la paix entre les classes qui, dans chaque soulèvement social, petit ou grand, essaient de marginaliser la partie la plus dynamique et politiquement avancée, qui à leurs yeux est toujours « minoritaire » et « agit contre la majorité pacifique », nous devons signaler que l’histoire des luttes sociales et de classe est écrite par des personnes déterminées à aller à l’affrontement pour leurs convictions. Par des personnes qui, même lorsqu’elles sont peu nombreuses, parviennent à créer des liens, à inspirer, à mobiliser beaucoup de monde, qui arrivent à définir les termes politiques de la lutte et à créer des héritages pour de nouvelles luttes, plus grandes et plus décisives. »
Lutte révolutionnaire – Revendication de l’attaque armée contre le poste de police de Perissos

Compas de lutte, l’époque où nous vivons ne nous offre pas le luxe du repos et encore moins celui de la trêve. L’État a reconstitué ses mécanismes de répression et de violence et il attaque en permanence, politiquement et militairement, les couches sociales inférieures. Nous devons mener une lutte qui doit être combattue par nous tou.te.s, collectivement. Une lutte qui érigera des remblais devant la répression étatique, pour construire l’autodéfense de masse des opprimé.e.s. Une lutte qui doit changer les rapports de pouvoir et de force, aux dépenses de la minorité qui nous attaque, représentée par l’élite politique et militaire des dirigeants. Et cette lutte sera violente, illégale, militante et radicale, sans pitié ni compassion pour aucun d’entre eux, utilisant tous les moyens appropriés afin de donner des réponses exemplaires et vengeresses à la tyrannie.

Compas de lutte, nous faisons appel à vous pour soutenir dans la pratique la guerre révolutionnaire qui fait rage. Améliorez les outils pour défier concrètement la domination de l’ennemi. Créez de nouveaux groupes, des organisations, des cellules de violence révolutionnaire et de formation radicale. Redynamisez le dialogue public né de la rencontre agressive des résistances militantes et soutenez activement les réseaux de violence révolutionnaire qui mènent des batailles incessantes, avec leurs petites et grandes forces. Avec une mémoire insurgée aux côtés de chaque personne morte dans les mains des unités en uniforme et avec de la force ardente aux côtés de chaque prisonnier.e de la guerre sociale/de classe, nous vous invitons sur les chemins de la confrontation et de la guerre. Là où la vie devient vraiment chargée de sens, répondant à sa responsabilité envers sa tâche historique. La tâche de la subversion et de la révolution.

Nous avons le droit, la colère et la détermination. Et tout cela suffit. Au Pirée, il s’appelait Nikos Sambanis ; à Wuppertal, Georgos Zantiotis ; à Minneapolis, George Floyd. Ailleurs, il n’avait même pas de nom, c’était juste du sang sur les mains des flics. Dans les centres de détention, les prisons et les hôpitaux psychiatriques, aux frontières et sur les barrières en Biélorussie, dans la mer Égée… Pour cette liste sanglante de victimes de la République en uniforme, qui s’allonge chaque jour par des cas d’abus, de torture et d’exécutions, un seul mot résonne comme un cauchemar : VENGEANCE !

Attaque sans pitié contre les forces de sécurité.
Maisons, commissariats, ministères en feu.

 

PS : Le 2 novembre 2018, le compagnon anarchiste Kevin Garrido Fernández a été assassiné par un codétenu à l’intérieur de la prison privée/entreprise Santiago 1, sans aucune intervention de la part des matons, qui l’ont emmené à l’hôpital une heure après qu’il était déjà mort. Kevin avait été condamné à 17 ans de prison pour trois attaques incendiaires, contre l’école de la gendarmerie [le corps des gardiens de prison, au Chili ; NdAtt.] de San Bernardo, contre le 12ème poste de police de San Miguel et contre une sous-station électrique. Pendant 3 ans, il est resté cohérent et inflexible dans ses idées. Depuis les chemins fougueux de Thessalonique, nous envoyons notre solidarité incendiaire à chaque cellules enragée de violence révolutionnaire au Chili, à l’autre bout du monde, en contribuant ainsi à la diffusion du Novembre Noir en défense de la mémoire et de la lutte. Pour justifier la perte de chaque compa qui a donné sa vie pour la Liberté Incontestée.

Cellules d’Action Directe – Organisation d’Action Anarchiste

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