Solidarité avec Abtin Parsa et les anarchistes d’Iran

Anarchist Bure Cross / samedi 24 juillet 2021

Note de l’Anarchist Bure Cross : dans cet article, on relaie (trop tard) l’appel pour une semaine de solidarité (12-19 Juillet 2021) avec l’anarchiste Abtin Parsa, publié par la Federation of Anarchism Era. On relaie aussi un texte d’Abtin Parsa publié le 8 Juillet 2021 sur sa situation actuelle. Enfin, on relaie une série d’articles d’Abtin Parsa de 2018 à propos des expériences de torture et d’emprisonnement des anarchistes en Iran.

Vous pouvez trouver plus de nouvelles de la Federation of Anarchism Era sur :

  • Leur site web asranarshism.com. Il ne semble pas être accessible par Tor au moment d’écrire cet article – si vous utilisez Tor, vous pouvez passer par un proxy web gratuit pour y accéder.
  • Leur compte Twitter @asranarshism, qui diffuse actuellement des informations sur les soulèvements et émeutes en cours en Iran et la répression très dure qui a lieu dans la rue.

Cet article est également disponible en anglais.

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Appel international pour une semaine de solidarité avec Abtin Parsa (12-19 Juillet 2021)

Publié initialement sur https://asranarshism.com/1400/04/18/international-call-for-a-week-of-solidarity-with-the-anarchist-abtin-parsa-12th-19th-of-july-2021

L’anarchiste Abtin Parsa est un ancien prisonnier politique iranien athée emprisonné par le régime islamique pendant un an et demi en 2014. Abtin Parsa, âgé de 16 ans à l’époque, a été arrêté par l’IRGC [1] pour un discours public anti-islamique et anti-étatique dans son lycée, « Shahid Chamran », dans la ville de Zarqan. Même après sa sortie de prison, Abtin a continué à subir des pressions et des contrôles par le régime islamique, ce qui l’a obligé à s’enfuir en Grèce en 2016.

Les menaces de mort du régime islamique ont accompagné Abtin Parsa lors de son arrivée en Grèce. Il a reçu à plusieurs reprises des menaces de mort de la part de diverses organisations et personnes affiliées au régime islamique iranien. En 2017, alors que les manifestations anti-étatiques se déroulaient dans tout le pays, Abtin Parsa a montré sa solidarité avec les protestations dans un message vidéo. Quelques jours plus tard, le régime iranien a manipulé et modifié ce message vidéo et l’a diffusé à la télévision nationale pour accuser l’anarchiste persécuté Abtin Parsa d’enseigner aux manifestant.e.s comment fabriquer des explosifs.

L’anarchiste persécuté Abtin Parsa a obtenu un asile politique de 3 ans en Grèce en 2017. La même année, Abtin Parsa a rejoint le mouvement de résistance en Grèce et a commencé à lutter contre l’oppression systématique perpétrée par l’État grec contre la classe ouvrière, en particulier les migrants. Au cours de ces luttes, Abtin Parsa a été arrêté et même torturé à plusieurs reprises par l’État grec, notamment :

En juillet 2018, il a été torturé par la police grecque pour ses activités politiques contre l’État grec, au cours desquelles plusieurs parties de son corps ont été gravement endommagées, et des vertèbres de son dos ont été brisées.

En août 2019, il a été arrêté près de son domicile par la police grecque et accusé de porter une arme alors qu’il n’avait qu’un petit coupe-papier. Abtin a refusé de fournir ses empreintes digitales à la police pour protester contre la façon dont la police le traitait, lui et d’autres migrants, et le tribunal l’a condamné à trois mois de prison et à une amende de 180 euros. (prison avec sursis)

En novembre 2019, alors que la police antiterroriste lance une opération de grande envergure pour trouver des indices sur une organisation révolutionnaire (Autodéfense révolutionnaire), sa maison et quelques autres camarades sont perquisitionnés par la police antiterroriste. Pendant l’opération de la police anti-insurrectionnelle, un anarchiste et une autre personne ont été emprisonnés, et deux autres anarchistes ont été arrêtés puis temporairement libérés. Lors de la descente de la police contre-insurrectionnelle au domicile de l’anarchiste persécuté Abtin Parsa, tous les documents de son asile politique, qui se trouvaient dans la maison, ainsi que ses autres biens, ont été confisqués par la police contre-insurrectionnelle.

En février 2020, l’anarchiste persécuté Abtin Parsa a été contraint de quitter Athènes par décision politique, afin de mener une vie plus secrète dans une autre ville et d’échapper au contrôle de la police, en raison du contrôle excessif exercé par la police contre-insurrectionnelle sur son domicile, ses déplacements et même ses relations personnelles.

En mars 2020, l’anarchiste persécuté Abtin Parsa a été arrêté par la police anti-insurrectionnelle pour terrorisme.

Alors que l’asile politique de l’anarchiste persécuté Abtin Parsa arrivait à la fin de sa durée de trois ans, divers journaux grecs ont cité le ministère grec de l’Immigration qui a déclaré que l’asile politique de l’anarchiste persécuté Abtin Parsa avait été révoqué en raison de son arrestation le 30 mars 2020.
Après que l’État grec a révoqué l’asile politique de l’anarchiste persécuté Abtin Parsa, celui-ci a fui la Grèce et a demandé l’asile politique aux Pays-Bas.

En avril 2021, Abtin Parsa a été arrêté par des policiers néerlandais et accusé d’avoir organisé un soulèvement de migrants contre l’État néerlandais. (Ici vous pouvez trouver des infos sur la communauté anarchiste de migrants dans l’AZC Echt [2] : https://www.indymedia.nl/node/49617). Suite à son arrestation en avril 2021, l’anarchiste persécuté Abtin Parsa risque 5 ans de prison.

Aujourd’hui 8 juillet, l’État néerlandais a rejeté la demande du camarade Abtin Parsa concernant l’arrêt de sa procédure d’extradition vers la Grèce et a formellement décidé de l’extrader vers la Grèce. Lisez la déclaration du camarade Abtin Parsa ici : https://asranarshism.com/1400/04/17/bourgeois-justice-wants-to-extradite-me-anyway [Note de l’Anarchist Bure Cross: vous pouvez aussi lire la déclaration dans cet article]

En tant que fédération anarchiste locale d’Iran et d’Afghanistan, nous appelons à une semaine de solidarité internationale avec l’anarchiste Abtin Parsa (12-19 juillet 2021).

Federation of Anarchism Era

[1] Note de l’Anarchist Bure Cross: Islamic Revolutionary Guard Corps, branche des forces armées iraniennes.
[2] Note de l’Anarchist Bure Cross: Asielzoekerscentrum Echt, centre de rétention administrative pour migrants dans la ville d’Echt, au sud des Pays-Bas

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La justice bourgeoise veut m’extrader de toute façon – Abtin Parsa, 8 Juillet 2021

Initially published on https://asranarshism.com/1400/04/17/bourgeois-justice-wants-to-extradite-me-anyway

Aujourd’hui, jeudi 8 juillet 2021, l’État néerlandais vient de rejeter ma demande concernant l’arrêt de la procédure d’extradition à mon encontre en y joignant par e-mail, une ordonnance officielle d’extradition. J’ai la ferme intention de faire appel, de porter l’affaire devant les tribunaux, mais il est clair que la justice bourgeoise a de toute façon l’intention de m’extrader vers la Grèce.

Si je suis extradé vers la Grèce, mon plus gros problème ne sera pas d’y faire de la prison, car au-delà de ça, je suis aussi et surtout accusé de terrorisme par le régime théocratique iranien (en 2017, lors du soulèvement étudiant, j’ai été accusé d’avoir enseigné aux manifestant.es la fabrication de bombes artisanales, accusation diffusée à la télévision nationale iranienne), mon principal problème est donc le risque de me faire extrader de la Grèce vers l’Iran. J’ai déjà été torturé et emprisonné dans les prisons du régime théocratique d’Iran en 2014-2015, cette fois les adeptes d’Allah me tueront très certainement. C’est aussi ce que veut la justice bourgeoise européenne, parce qu’elle se sera ainsi débarrassée de moi par la même occasion.

Où est la solidarité ? Est-ce ainsi que les camarades occidentaux traitent leurs pairs venu.e.s du Moyen-Orient ? La vie d’un immigrant non-blanc, queer et anarchiste vaut-elle moins que cela ? N’avons-nous pas combattu côte à côte pendant des années contre l’ennemi commun dans les rues d’Europe ? Alors pourquoi la majorité des mouvements politiques occidentaux restent-ils silencieux sur cette affaire, dont la décision déterminera bientôt mon sort, ma vie, ma mort ? Pourquoi les mouvements LGBT occidentaux restent silencieux ? La vie d’une personne queer et non-binaire ne vaut-elle pas qu’on la soutienne ? Camarades, ce silence restera inscrit dans l’histoire des luttes de gauche et anarchistes, et restera sans aucun doute une honte historique sur le front des mouvements politiques occidentaux.

Abtin Parsa
8 juillet 2021

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Expériences de torture et d’emprisonnement des anarchistes en Iran

Publié initialement comme une série d’articles par la Federation of Anarchism Era sur:

Avertissement de l’Anarchist Bure Cross : ce texte aborde les sujets de torture et de viol.

Première partie

Pendant des heures, ils ont poussé ma tête sur une table en fer. Dans cette pièce, il y avait un baril d’eau suspendu au plafond. Du tonneau, de petites gouttes d’eau coulaient sur la table en fer. Je devais me taire et écouter les gouttes d’eau avec agonie.

À l’époque, j’avais 16 ans avec des opinions anarchistes et des croyances athées. J’ai été torturé à cause de mes opinions athées et de ma position anti-gouvernementale alors que j’étais étudiant à l’école Shahid Chamran à Zarghan, en Iran.

Le nom de la personne qui m’a torturé était Seyed Jaáfari ; du moins, c’est comme ça qu’ils l’ont appelé.

Pendant l’interrogatoire, la plupart du temps, une bouteille en verre vide était sur la table ; je n’avais pas d’autre choix, je devais tout accepter, même des choses que je n’avais jamais fait ; ils m’ont dit si vous n’acceptez rien de ce que nous vous disons, nous vous violerons avec cette bouteille vide. Nous nous sommes battus pour la liberté, pour l’égalité, nous avons été torturés, sous la menace. J’avais à peine seize ans en tant que prisonnier politique anarchiste en Iran. Il y avait beaucoup de gens là-bas dont certaines étaient des filles, les responsables des Gardiens de la Révolution les violaient chaque jour ; quand j’étais au centre de détention, ma chambre était près de la chambre de torture, je pouvais entendre leurs voix et leurs gémissements ; mon moral était totalement anéanti, j’ai voulu me suicider plusieurs fois, mais je pensais que je devais survivre pour pouvoir raconter que ce qui s’était passé là-bas ; j’ai dû survivre pour me venger. Maintenant je suis en Grèce mais je n’oublierai pas et je ne pardonnerai pas.

Abtin Parsa / 6 octobre 2018

Deuxième partie

Bien qu’ils m’aient permis de continuer ma scolarité à cause de mon âge, j’étais constamment sous contrôle à l’école, parfois même certaines personnes m’ont attaqué à l’école, m’ont battu et ont menacé de me violer moi et ma famille.

Après environ un an et demi et après de nombreux types de torture mentale et physique, alors que j’avais environ 17 ans et demi, il me semblait que ma période de condamnation avait expiré ; je voulais vraiment partir de Zarghan parce que j’en avais marre de cette ville ; même s’ils m’ont permis de partir, ils m’ont averti et menacé de beaucoup de choses, y compris de révéler ce qui m’était arrivé. Bref, dès que possible, j’ai quitté Zarghan pour Shiraz pour vivre dans une nouvelle ville, en fait c’était comme l’exil.

J’ai commencé une nouvelle vie à Shiraz sous les faux noms Dariush et Yashar, même si je savais que le changement de nom n’allait pas suffire à ce qu’ils me perdent de vue. Je souffrais gravement de maladie mentale à cause de la torture qui s’était passée. Après un certain temps, je suis entré dans une nouvelle école à Shiraz pour une courte période, mais en fait, mes pensées étaient très éloignées de ce que le système écrivait dans les livres d’école. Tout ce qui existait dans mon esprit était la lutte et la révolution pour la liberté et l’égalité. À Shiraz aussi vite que possible, j’ai essayé de trouver de nouveaux camarades intéressés par la lutte. Nous avons finalement créé un groupe politique de cinq personnes (mobarezaneh shiraz), mais cela n’a pas bien fonctionné. De plus, à cause des préoccupations de certains camarades sur des questions de sécurité, nous avons dissous le groupe, après certaines activités, dont la publication d’une déclaration anti-gouvernementale.

Cette mauvaise expérience d’activité politique avec le collectif dans un contexte pratique m’a forcé à avoir activité politique sur Internet mais moi, en tant qu’anarchiste, j’ai préféré le contexte pratique. Alors je pensais brûler l’un des centres gouvernementaux, l’une des idées était de faire exploser le quartier général de l’Imam Jomeh qui se trouvait dans la rue Karimkhan Zand.

Abtin Parsa / 16 octobre 2018

Troisième partie

À l’été 2016, la municipalité a clôturé la place située en face du quartier général de l’Imam Jomeh. Le travail était devenu beaucoup plus difficile car la clôture occupait l’espace nécessaire à la réalisation d’une attaque explosive ; en fait, il n’y avait pas d’autre choix que d’attaquer avec des Molotov, mais cela n’aurait fait aucun dégât donc inévitablement l’opération a été arrêtée.

La leçon que j’ai apprise ce jour-là était le pouvoir de la patience. Parfois, vous devez attendre des années et surveiller la cible.

Presque toutes les semaines, j’ai vérifié l’objectif, afin de mettre à jour les coordonnées dans mon esprit.

Lors de l’un des jours où je vérifiais mes cibles, à proximité de l’une des cibles – un magasin fasciste – j’ai trouvé une personne qui vendait des livres sur la place Karimkhan Zand.

En faisant plus attention, je compris que la plupart des livres étaient des livres dont la vente et la possession étaient interdites en Iran, je suis passé sans manifester mon intérêt, mais le lendemain j’y suis retourné pour parler avec lui et acheter des livres.

Après quelques semaines, nous sommes devenus amis, et il m’a dit qu’il avait plus de livres qu’il ne pouvait pas apporter ici parce qu’ils étaient plus illégaux.

À cette époque, j’avais une petite boutique devant le centre d’enregistrement de Shiraz, je comptais y vendre des livres parce que j’avais besoin d’argent pour faire des choses plus sérieuses ; maintenant que j’y pense, ça a été l’une de mes plus grosses erreurs car ça a été le début d’une boutique de livres interdite, ce qui m’a par la suite obligé à fuir l’Iran.

Par contre, l’activité que j’ai eue sur Internet m’a fait faire la connaissance d’une fille communiste-féministe qui vivait à Téhéran, au bout d’un moment, on s’est rendu compte qu’on s’intéressait l’un.e à l’autre, mais on avait vraiment pas beaucoup d’informations l’un.e sur l’autre, à part quelques discussions politiques.

Abtin Parsa / 16 octobre 2018

Quatrième partie

Rencontre avec un camarade révolutionnaire à Shiraz. Puisqu’il est toujours en Iran, on ne va publier aucune information personnelle, je l’ai connu, et je lui ai demandé une rencontre en face à face pour parler.

Mais pour une telle réunion et pour échapper aux agences de renseignement du régime iranien, il fallait une opération de contre-espionnage. Donc, après qu’il ait accepté l’invitation à se rencontrer, j’ai imaginé deux moments et lieux différents ; premier moment et lieu pour la première rencontre, et deuxième moment et lieu pour que, si on n’arrive pas à se rencontrer lors de la première occasion, on puisse se rencontrer au deuxième moment et lieu (parc Azadi dans le centre de Shiraz à 16:00).

J’ai donné une photo de moi à notre ami commun et lui ai demandé de m’envoyer une photo de lui car c’était très important pour nous qu’on puisse se reconnaître facilement.

Ensuite, je lui ai envoyé les détails de la réunion, via notre ami commun.

La personne qui arrive la première au point de rencontre ne doit pas rester au même endroit ; elle doit bouger.

Une fois qu’on s’est repéré, on doit établir un contact visuel.

On ne se rapprochera jamais trop l’un de l’autre.

On doit s’assurer que personne ne nous poursuit, il doit donc commencer à marcher et je le suivrai après m’être assuré que personne ne l’a poursuivi, je toucherai mes vêtements plusieurs fois comme si j’avais chaud, puis il devra faire la même chose.

En cas de danger, la réunion sera annulée et on se retrouvera au deuxième moment et lieu.

La réunion était bien faite, mais mon évasion forcée de Shiraz à Téhéran ne nous a jamais permis d’avoir un projet commun.

Abtin Parsa / 17 octobre 2018

Cinquième partie

Fuite de Shiraz vers Téhéran.

La question a toujours existé dans mon esprit : pourquoi celleux qui se disent pacifiques ne considèrent pas la violence du système contre les gens comme des attaques terroristes, alors que si nous retournons la violence au système, ils nous traitent de terroristes.

En fait, ils font partie de ce système, ce système qui parle de paix car il veut que l’usage de la violence ne soit que son monopole.

Oui mes camarades révolutionnaires (je ne connais pas beaucoup d’entre vous), quand on a volé des riches pour obtenir de l’argent pour continuer la lutte des guerillas, ils nous ont traités de violents et de voleurs mais ils n’ont jamais dit que les vrais voleurs sont ceux qui ont des biens et ne les partagent pas avec des gens qui sont dans le besoin, ils ne disent jamais que les vrais violents sont les banques qui violent notre communauté avec l’argent tous les jours, quand il y a eu des morts parmis les fascistes et les autorités du régime iranien, ils nous ont appelé terroristes, mais ils n’ont jamais dit que les vrais terroristes sont ceux qui ont tué notre liberté et notre égalité, alors continuons jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’autorité.

Pour effectuer des opérations plus sérieuses j’avais besoin de plus d’argent, je pensais voler un des magasins du quartier Mali Abad de Shiraz qui est un quartier bourgeois, mais une maladie au cours du dernier mois de ma présence à Shiraz m’a empêché de mener à bien toute opération, je ne pouvais même plus vendre les livres interdits.

Et dans ces circonstances j’ai remarqué quelques mouvements autour de moi. Ça a commencé une nuit où j’étais rentré de ma petite boutique de la rue Koye Zahra à Shiraz quand j’ai réalisé que j’étais poursuivi par une personne intangible, je suppose que c’était un agent du renseignement, alors je voulais en être sûr, et aussi si c’était nécessaire, avoir la capacité stratégique d’attaquer, pour cette raison j’ai rapidement bifurqué vers d’autres rues. La personne concernée a bifurqué également, mais à cause de ma maladie, j’ai préféré fuir que de l’affronter, puis, le plus tôt possible, grâce un téléphone portable j’ai contacté l’un des camarades révolutionnaires de Téhéran je lui ai expliqué ma situation autant que possible, très vite pour protéger les informations j’ai détruit mes notes et dans un bus je suis allé à Téhéran, on s’est rencontré à Téhéran dans certaines conditions de sécurité et il a été décidé de quitter l’Iran ensemble.

Abtin Parsa / 11 novembre 2018

Sixième partie

Après quelques jours d’errance au niveau de la frontière entre l’Iran et la Turquie, nous avons finalement réussi à nous échapper par une nuit froide. Nous étions sûrs que si nous ne pouvions pas nous échapper rapidement, ils nous trouveraient.

La situation politique en Turquie n’était pas meilleure qu’en l’Iran avec un dictateur stupide comme Erdogan, j’ai préféré ne pas y faire d’activités politiques, alors nous avons décidé de nous enfuir en Grèce.

Enfin, nous avons atteint la petite île de Samos en Grèce dans les environs d’Izmir.

Pendant le séjour dans le camp de Samos, le régime iranien, qui a été informé de mon évasion, a déclaré avoir arrêté mes deux camarades de lutte.

Ils ont dit que j’étais responsable d’eux, en fait ils prévoyaient indirectement de me ramener en Iran en me mettant la pression.

Ils ont même publié certaines informations sur mes camarades pour me prouver leurs intentions.

Mais j’ai décidé de ne pas retourner en Iran car je savais que mon retour ne les aiderait pas, et que je ne ferais que me livrer au régime iranien.

Finalement, ils ont émis ma fatwa (meurtre), ce qui signifie que tous ceux qui me tuent iront au paradis. Peu de temps après, nous avons été attaqués au camp, mon camarade a été blessé par un couteau et j’ai été battu.

On a demandé de l’aide au UNHCR [1]. Finalement, après avoir pris conscience de la gravité de l’affaire, l’UNHCR m’a proposé de parler avec Interpol. Mais aucune réponse ne m’a été donnée sauf que la Grèce est un pays sûr.

Abtin Parsa / 17 janvier 2019

[1] Note de l’Anarchist Bure Cross: Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés

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