Madrid (Espagne) : Guerre aux compagnies d’électricité

Guerre aux compagnies d’électricité : des agences de plusieurs compagnies d’électricité attaquées et deux véhicules d’Iberdrola incendiés

ContraMadriz / vendredi 15 janvier 2021

La neige sur Madrid… et une caisse brûlée

Nous ne sommes pas resté.e.s à la maison, ces derniers jours. Comme beaucoup d’autres, nous ne nous résignons pas à regarder passivement la gestion de la catastrophe de la part de l’État. Nous n’acceptons pas avec complaisance la consolidation d’une réalité remplie de militaires, de policiers, de caméras de vidéosurveillance, de drones, d’applications de suivi… pendant que la pauvreté et l’exploitation augmentent, pendant que la répression frappe celles qui se battent et les milieux politiques qui n’acceptent pas la pacification démocratique et continuent à s’opposer au Pouvoir.

Ces nuits-ci, nous sommes sorti.e.s pour faire une petite visite à certaines agences des principales compagnies d’électricité, des représentants importants de ce capitalisme national, lié, bien entendu, aux hautes sphères politiques du pouvoir exécutif. Des tags et des vitres brisées comme forme d’attaque contre ceux qui tirent des bénéfices du le vol et de l’exploitation de nos besoins primaires. L’incendie de leurs véhicules comme métaphore renversée du froid qu’ils font littéralement subir à de nombreuses personnes.

Ces entreprises destructrices de la terre, avec leurs activités d’extraction, et qui perpètrent le colonialisme espagnol, puent la guerre. Mention spéciale pour Naturgy et Iberdrola, co-responsables, avec le gouvernement espagnol (oui, ce gouvernement de coalition, progressiste et de gauche), d’avoir coupé l’électricité aux habitant.e.s de Cañada Real [bidonville dans la banlieue de Madrid ; NdAtt.], ainsi qu’à des milliers d’autres personnes dans toute la péninsule [ibérique ; NdAtt.], tout en faisant augmenter les prix d’une manière difficile à supporter pour une grande partie de la population.
Nous avons choisi un peu de vandalisme comme manière de leur montrer que nous ne nous résignons pas. Même si nous savons qu’endommager des vitrines n’est rien, comparé aux bénéfices millionnaires que ces vampires empochent grâce à la misère des autres. Le vandalisme n’est qu’une possibilité, il y en a beaucoup d’autres. Les grèves des factures, les boycotts, le vol d’électricité… sont d’autres possibilités, tout aussi intéressantes. Ces formes et d’autres, comme par exemple les squats, qui remettent en cause la propriété privée, sont un encouragement nécessaire afin de remettre en question la société dans laquelle nous vivons. Des voix s’élèveront, pour proclamer la nécessité du contrôle de l’énergie par le monstre étatique, comme si celui-ci ne se limitait pas à servir l’intérêt du maintient de l’ordre établi qui nous soumet, comme si un changement de propriété et d’administration de cette industrie signifiait plus qu’un échange entre « copains », pour le contrôle de quelques uns des besoins imposés par la réalité travail-consommation. Tout ce que nous pouvons arracher au capital et à ses structures, ça sera par la lutte et par l’action direct. Toute activité offensive contre les responsables de notre misère et les piliers qui la soutiennent est légitime.
Peu importe le nombre de pandémies et de tempêtes qui nous tomberont dessus, nous n’oublierons pas que le capitalisme et son plus grand champion, l’État, sont directement responsables de l’exploitation et de la destruction de la vie, dans des formes multiples et variées : les morts sur le lieux de travail en échange des miettes que sont les salaires, pour enrichir les patrons ; les morts de migrant.e.s dans le détroit [de Gibraltar ; NdAtt.] et ailleurs, comme conséquence directe de la machine d’expulsions des États, dans des flux humains directement provoques par des intérêts de classe des leader locaux et internationaux ; les morts dues la guerre ; les morts dans les commissariats, les établissements pénitentiaires pour mineurs, dans les prisons et le CRA, tous ces lieux maudits que l’État utilise pour gérer la pauvreté et pour frapper et intimider ceux qui ne se mettent pas à genoux ; la destruction de la terre, l’artificialisation de l’existence, la tyrannie des écrans…

Il se peut, par exemple, que la situation se dégrade à nouveau et que les respirateurs manquent. L’élite de gouvernement et économique recevra des soins. Vous peut-être pas. Le capitalisme, même s’ils essaient de lui sonner un visage humain, numérique, démocratique, libéral, moderne, scientifique, smart, inclusif… est comme-ça, et il se construit sur la faim, sur la pauvreté, la répression, le dogmatisme et sur des piles de cadavres à travers la planète et l’histoire.

Dans chaque révolte, dans chaque lutte qui recèle la possibilité du dépassement, nous rechercherons de la complicité et de la solidarité. Tout en exprimant cette dernière par l’attaque. On se voit dans les rues.

Quelques anarchistes

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