Lycées et facs recommencent à bloquer contre Parcoursup (MAJ 12/12)

Une trentaine de lycées bloqués

La fac de Besançon

France Info / vendredi 30 novembre 2018

Devant un lycée de Limoges (Haute-Vienne) des lycéens crient leur colère vendredi 30 novembre. Selon le ministère de l’Intérieur, une trentaine d’établissements ont été perturbés. Dans un lycée de Poitiers (Vienne), la mobilisation a débuté tôt dans la matinée. Parcoursup, la nouvelle plateforme d’orientation post bac est particulièrement visée. « C’est un système de sélection extrêmement injuste qui vise à séparer les bons élèves des mauvais élèves », explique un jeune. Brandissant parfois un gilet jaune, les élèves ont répondu à un appel de l’Union nationale lycéenne pour protester sur les réformes en cours.
À Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), c’est la réforme du bac et l’introduction du contrôle continu qui inquiètent. Les lycéens estiment ne plus avoir le droit à l’erreur et être soumis à plus de stress encore. À Tours (Indre-et-Loire), la police a du faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les lycéens. Dans plusieurs établissements les blocages ont été reconduits pour la journée de lundi 3 décembre.

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« 30 % de ceux qui manifestent sont concernés. Les autres sont pour foutre la merde » – Vive la jeunesse !

Le Parisien / vendredi 30 novembre 2018

[…] Sur l’ensemble de la France, une trentaine d’établissements étaient perturbés en fin de matinée, de source policière. 2 600 participants auraient été recensés. Si la taxe sur les carburants n’est pas leur préoccupation première, les lycéens veulent dénoncer «la politique ultralibérale portée par le président de la République, Emmanuel Macron, au mépris des citoyens». […]

Depuis ce vendredi matin, plusieurs établissements sont bloqués comme à Poitiers (Vienne), Rennes (Ille-et-Vilaine), Marseille (Bouches-du-Rhône)… Des lycéens de Salins-les-Bains, dans le Jura, sont, eux, en grève. À Paris, sept établissements faisaient l’objet de barrages filtrants (qui laissaient donc passer élèves et professeurs) en matinée, a indiqué le rectorat, qui n’a pas relevé d’incident. En Bourgogne, quelque 200 à 250 lycéens à Cosne-sur-Loire (Nièvre), une centaine d’élèves à Tournus (Saône-et-Loire) ou encore à Avallon (Yonne), se sont rassemblés, bloquant parfois partiellement l’accès à leur lycée, selon la police.

De son côté, le lycée Bréquiny, à Rennes (llle-et-Vilaine), est bloqué par une quarantaine d’élèves qui ont placé des barrières ou encore des chaînes à l’entrée de l’établissement. Idem à Orléans (Loiret), où une centaine de lycéens se sont rassemblés devant le lycée Jean-Zay pour dénoncer la réforme du bac et Parcoursup, la plateforme d’orientation vers le supérieur. À Limoges (Haute-Vienne), les lycéens se sont retrouvés devant la préfecture. Dans les Hauts-de-Seine, cinq établissements sont aussi bloqués. À Dijon (Côte-d’Or), une quarantaine de jeunes ont enfilé des Gilets jaunes et se sont un temps installés à un rond-point, a encore indiqué la police.

En Seine-et-Marne, environ 150 lycéens de Meaux, se sont rendus dans différents établissements de la ville en marchant sur la chaussée. «30 % de ceux qui manifestent sont concernés. Les autres sont pour foutre la merde !» a témoigné l’un d’entre eux.

À la Seyne-sur-Mer (Var), la situation a dégénéré au lycée Langevin. Les CRS ont utilisé des grenades lacrymogènes pour faire face à des lycéens qui lançaient des projectiles.

Des tensions sont également survenues à Chambéry (Savoie), rapporte France bleu. Vers 11 heures, près du lycée Monge, des poubelles ont été incendiées, des panneaux de signalisation endommagés et des projectiles lancés. Un véhicule de police a été dégradé. Les forces de l’ordre ont dispersé les jeunes avec du gaz lacrymogène.

A Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, «près de 150 lycéens des établissements Renoir et Escoffier ont envahi l’A8», explique «Var-Matin». Vers 11 heures, plusieurs accès ont été coupés.

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Poitiers : Contre Parcoursup et contre le Service National Universel

Centre Presse / vendredi 30 novembre 2018

Les lycéens du Bois d’Amour, rejoints par ceux du lycée Camille-Guérin, ont pour objectif de rejoindre les jeunes du lycée Victor-Hugo en centre-ville. Le rassemblement est prévu devant cet établissement. Si beaucoup n’étaient pas au courant hier encore du mouvement en préparation et de l’appel à manifester de Union nationale lycéenne, certains ont d’instinct rejoint les cortèges et ont pris connaissance des revendications au vol.
Parmi les contestations, le service national universel, qui ne semble pas rencontrer beaucoup de succès (une offre de différentes opportunités d’engagements, civils ou militaires, souhaitée par le pouvoir en place).
 » Je ne vois pas l’intérêt de nous couper dans nos trajectoires d’études, estime Pia, une lycéenne. Il faut nous laisser du temps et je crois que le gouvernement devrait lui-même en prendre afin de nous expliquer, dans les lycées, ces grands changements à venir.  »
Dans ce climat de contestation générale en ville et dans le département, le week-end « Gilets jaunes » semble décisif dans la poursuite ou non de ces blocus dès lundi.  Pour l’heure, la mobilisation s’est dissipée dans les rues de Poitiers.
9h00.  » Le mouvement se veut pacifique et leurs revendications n’ont rien à voir avec celles des Gilets jaunes « , insiste Zoé Maraval, affiliée CGT et Génération·s, le parti politique fondé par Benoît Hamon en 2017. Avec le rond-point de Auchan sud à quelques mètres du lieu d’étude, la proximité aurait pu porter à confusion.  » Nous sommes là pour protester contre ParcourSup et la réforme du baccalauréat qui plongent beaucoup de lycéens dans l’incertitude quant à leurs désirs professionnels. Depuis ce matin du vendredi 30 novembre 2018, un blocus empêche l’accès aux bâtiments.
Nous sommes au début de l’année et je sais déjà que je vais devoir choisir des filières qui ne me plaisent pas
Ils sont nombreux vers 9 h à tourner autour de l’entrée principale. Beaucoup ne savent pas exactement de quoi il en retourne.  » J’ai cru à des Gilets jaunes au début « , confie Bastien, élève de seconde, les yeux écarquillés devant son premier mouvement lycéen.
Pourtant les inquiétudes sont claires du côté des plus vieux.  » Nous sommes au début de l’année et je sais déjà que je vais devoir choisir des filières qui ne me plaisent pas « , estime Côme, très inquiet.  » Et cette réforme du bac ne sera certainement pas là pour aider les futurs élèves « , renchérit Noémie.
Le tout nouveau bac, qui n’intervient qu’en 2021, comporte notamment une mesure phare : les épreuves comptent désormais pour 60 % de la note finale.  Ce qui ne semble pas clair dans les rangs ce matin.
Manque de pédagogie, d’approche méthodologique… Un style qui vaut au gouvernement une multiplication des crispations dont il faudra bien se préoccuper.

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Rennes : Le plus gros lycée de Bretagne bloqué

Ouest-France / vendredi 30 novembre 2018

Le lycée Bréquigny de Rennes est totalement bloqué ce vendredi matin par des lycéens protestant notamment contre Parcoursup. Et non pour se joindre aux Gilets jaunes, nous ont-ils assurés. Ils ont bloqué totalement toutes les entrées depuis 6 h du matin et comptent maintenir le blocus le plus longtemps possible. Quelques syndicats sont présents mais pour assurer la sécurité des lycéens.
Depuis l’aube, ce vendredi 30 novembre, le lycée Bréquigny de Rennes, le plus grand de Bretagne, est totalement bloqué par des lycéens qui protestent, notamment, contre Parcoursup. Et non pour se joindre aux Gilets jaunes, nous ont-ils assurés sur place. […]
Ils ont bloqué totalement toutes les entrées depuis 6 h du matin et comptent maintenir le blocus le plus longtemps possible.
Quelques syndicats sont présents mais pour assurer la sécurité des lycéens.
Des lignes de bus du Star sont impactées

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Laval : Tournée des lycées (et de la ville)

Le Courrier de la Mayenne / vendredi 30 novembre 2018

Les lycéens lavallois ont manifesté contre la plateforme Parcoursup et les suppressions de postes dans l’éducation nationale. Ils étaient 150 ce vendredi 30 novembre au matin devant la préfecture à Laval. Les lycéens manifestent contre la plateforme Parcoursup et les suppressions de postes dans l’Education nationale. Dès 8h, ils ont fait la « tournée des lycées » pour encourager leurs camarades à les rejoindre. Lycée Henri-Rousseau, Ambroise-Paré, Réaumur, Buron… Tous les lycées, ou presque, étaient représentés devant la préfecture. Les lycéens ont demandé à être reçu par le préfet de la Mayenne et par Marie-Cécile Clavreul, 2e adjointe en charge de l’éducation. Les jeunes manifestants comptent poursuivre le combat cet après-midi devant la préfecture ou l’hôtel de ville.

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Hauts-de-Seine : Blocages et affrontements avec les chtars

Le Parisien / vendredi 30 novembre 2018

[…] A Colombes, trois élèves portant des gilets fluorescents ont tenté de bloquer le lycée Anatole-France, sans succès. La situation a été nettement plus tendue devant le lycée Guy-de-Maupassant. Peu après 7 heures, des poubelles ont été incendiées tandis que certains élèves tentaient de mettre en place un barrage filtrant. Lorsque les policiers sont intervenus, ils ont subi des jets de projectiles. Ils ont répliqué en utilisant des grenades lacrymogènes. Après la dispersion des élèves, un regain de tension a été observé vers 9 heures.
Le lien entre des lycéens et des Gilets jaunes ? « Ils ne se font pas entendre et nous non plus », explique Angèle, en 1re S. « En fait, toute la rancœur contre la réforme des lycées, Parcoursup, la fatigue, le sentiment d’injustice refont surface », poursuit la lycéenne. […]
A Gennevilliers, le lycée Galilée était bloqué par une chaîne humaine dès 7h30, à laquelle quelque 190 élèves participaient. Les entrées dans l’établissement ont pu se faire, mais au compte-gouttes. La manifestation était autrement plus pacifique que vendredi dernier, où cinq interpellations avaient eu lieu après des jets de projectiles.
« Attention, notre mobilisation n’est pas liée aux gilets jaunes. Nous protestons contre la réforme du bac et Parcours Sup qui font de nous des cobayes de l’Etat. Nous avons réalisé des affiches et des tracts dans ce sens », précise Karim, en T ES.
Sur le coup de 7 heures, les lycéens ont formé une chaîne humaine devant l’établissement. « Notre but était de faire valoir nos arguments pacifiquement. Les quelques casseurs étaient vraiment minoritaires cette fois. La police était là et il n’y a pas eu de frictions… »
A Asnières, le lycée Auguste-Renoir a lui fait l’objet de trois tentatives de blocage ce vendredi. D’abord à 8 heures, sans succès. Puis un barrage filtrant qui a tenu 45 minutes autour de la récréation de 10 heures. A 13 heures, rebelote, mais dans un contexte plus tendu. Une minorité d’élèves a tenté d’incendier des poubelles, jeté des projectiles sur les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
A Nanterre, la direction du lycée Joliot-Curie n’a pas été prise de court, car elle avait intercepté un message d’appel au blocage. La tentative de mobilisation a été tuée dans l’œuf.
A Rueil, des élèves ont tenté d’incendier des poubelles devant le lycée Richelieu. Deux lycéens ont été interpellés pour possession de produits incendiaires.
Enfin, à Villeneuve-la-Garenne, l’entrée principale du lycée Michel-Ange a fait l’objet d’un blocage par une centaine de lycéens. Mais les élèves qui le souhaitaient ont pu entrer dans l’établissement en passant par le parking.

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Reims : Ici on bloquait déjà le jeudi

France Bleu / jeudi 29 novembre 2018

Le lycée Franklin Roosevelt de Reims, près de la gare SNCF, est bloqué par 200 élèves ce jeudi 29 novembre 2018 à l’heure d’entrer en cours. Des élèves, postés devant l’établissement, bloquent l’entrée du lycée mais pas la rue. Les policiers sont sur place et la circulation est difficile dans ce secteur. Les lycéens protestent contre la plateforme parcoursup, la réforme du bac, ou encore le suppressions de postes a l’Éducation nationale. Pas de soutien actif aux gilets jaunes. […]

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Drôme : Raté à Montélimar, mais réussi à Romans-sur-Isère

Le Dauphiné / vendredi 30 novembre 2018

Ce vendredi matin, plusieurs gilets jaunes et des représentants de l’Union nationale des étudiants sont allés à la rencontre des élèves du lycée des Catalins, l’idée étant d’organiser un blocage de l’établissement. Une démarche qui faisait suite à l’appel au blocage de tous les lycées de France ce 30 novembre.  Des tracts ont été distribués mais face à l’intervention du personnel encadrant de l’établissement, le blocage a été annulé.

Depuis ce vendredi matin, les lycéens de l’établissement Triboulet, en face de Marques Avenue à Romans-sur-Isère, bloquent l’entrée principale. Cependant la circulation des élèves est fluide et une porte sur le côté leur permet d’aller en cours, qui sont tous maintenus.  « Parcours supercherie », « Macron démission » étaient les deux principales revendications des élèves alors que ce mouvement national lancé par l’Union nationale lycéenne proteste contre la dernière réforme.

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Val-d’Oise : Blocages et un feu de joie

Le Parisien / vendredi 30 novembre 2018

Les lycées Jean-Perrin, à Saint-Ouen-l’Aumône, et Van-Gogh, à Ermont, ont été le théâtre de manifestations d’élèves ce vendredi matin
La grogne lycéenne rejoint le mouvement des Gilets jaunes dans le Val-d’Oise. Au moins deux rassemblements d’élèves ont eu lieu ce vendredi, devant leurs établissements.
Le lycée Jean-Perrin, à Saint-Ouen-l’Aumône, a été bloqué en début de matinée. Plusieurs lycéens se sont rassemblés devant l’établissement et un feu aurait été allumé en pleine rue, devant les grilles. Des images que certains se sont empressés de relayer sur les réseaux sociaux. Les policiers ont tiré plusieurs grenades de désencerclement pour disperser les jeunes. Un policier a été blessé au niveau du coude par un jet de pierre.
A Ermont, le lycée Van-Gogh a lui aussi été aussi le théâtre d’une manifestation des élèves. «J’ai bloqué contre Parcoursup, explique un élève de Terminale. J’ai plein d’amis qui n’ont pas eu les écoles qu’ils voulaient alors qu’ils avaient un bon dossier. Le système privilégie les bons dossiers. »

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Et à Besançon les murs de la fac prennent la parole et les extincteurs vomissent leur haine du savoir-marchandise

L’Est Républicain / vendredi 30 novembre 2018

Comme en mars dernier, la fac de lettres a subi des dégradations volontaires, dans la nuit de mardi à mercredi. Tags injurieux, matériel vandalisé… André Mariage, le directeur, condamne « des agissements inacceptables » et va porter plainte.

La triste histoire se répète. Après un premier épisode en mars dernier rue Mégevand, la fac de lettres a subi une nouvelle vague de vandalisme, dans la nuit du 27 au 28 novembre, sur le site de l’Arsenal. On ne parle pas là d’une vitre brisée dans un coin, ou d’un petit graffiti isolé, mais bien d’actes d’ampleur, caractérisés, gratuits, et uniquement destinés à nuire.
« Ces actes de déprédation aussi lâches que ceux de mars n’ont d’autre motivation que la destruction du bien commun et le saccage de l’outil de travail des étudiants et des enseignants, s’indigne le directeur de l’UFR SLHS (Sciences du langage de l’homme et de la société), André Mariage, dans un courrier diffusé en interne. De nombreux tags, dont certains à caractère injurieux, salissent nos murs et rendent inutilisables des écrans de projection comme celui de l’amphi N1. Le contenu des extincteurs a été déversé sur les meubles audiovisuels de (plusieurs) salles, mettant tout le matériel hors service : ordinateurs, matrices vidéo, câbles… »

André Mariage est clairement consterné : « Le coût financier des réparations est déjà estimé à plusieurs milliers d’euros, sur la seule base des constatations effectuées ». Sans parler de la perte de temps et de la surcharge de travail engendrés. […]

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Mise-à-jour du 12 décembre : Sur le saccage d’un bâtiment de la fac de lettres

Sans Attendre Demain / samedi 1er décembre 2018

Dans un mail adressé à la communauté universitaire de Franche-Comté mercredi 28 novembre au soir, le doyen de l’université de lettres de Besançon, André Mariage, nous fait part de son indignation quant au saccage du bâtiment N de l’Arsenal durant la nuit du 27 au 28 novembre:

« Celles et ceux qui fréquentent le bâtiment N de l’Arsenal ont pu constater les dégradations commises par un ou plusieurs individus mal intentionnés durant la nuit du 27 novembre 2018. Ces actes de déprédation aussi lâches que ceux de mars 2018 n’ont d’autre motivation que la destruction du bien commun et le saccage de l’outil de travail des étudiants et des enseignants. De nombreux tags, dont certains à caractère injurieux, salissent nos murs et rendent inutilisables des écrans de projection comme celui de l’amphi N1. Le contenu des extincteurs a été déversé sur les meubles audiovisuels des salles N4, N5, N114, N107, N207 et N209, (sous réserve d’autres salles en cours de vérification) mettant tout le matériel hors service (ordinateurs, matrices vidéo, câbles…). Les enseignements seront perturbés du fait de ne pouvoir utiliser la vidéoprojection dans les salles détériorées. Les locaux du LASA ont également été très dégradés empêchant l’accès à certains bureaux.Le coût financier des réparations est déjà estimé à plusieurs milliers d’euros, sur la seule base des constatations effectuées. […] ».

En tant que personne étudiant à l’UFR SLHS, je tenais à apporter quelques précisions quant à la version du doyen à travers son communiqué de propagande :

Parmi les slogans tracés sur les murs amiantés du bâtiment, nombreux étaient ceux qui s’attaquaient à Macron, ainsi qu’à la direction de l’université (André Mariage pour la fac de lettres et le président de l’université, Jacques Bahi) qui, pour mémoire, a traîné deux étudiant.e.s en conseil de discipline durant ces deux dernières années de lutte contre la sélection. D’autres inscriptions étaient plus générales : « Aucune ambition dans ce monde sauf celle de le détruire ; Mort au patriarcat ; la paix sociale est violente ; Demandons rien prenons tout #ChampsElysées #24novembre ; Ni berger ni troupeau, révolte ; acabadabra nous revoilà », « 1er semestre: Saccage – 2è semestre: Etudes sur le cynisme » …

Le communiqué du doyen insiste particulièrement sur les dégradations visant les bureaux du LASA, laboratoire de socio-anthropologie. Non loin des bureaux, un tag dit « LASA : Labo de la répression ». Et pour cause, ces dernières semaines, ce labo de recherche se vante partout dans la presse locale de préparer l’ouverture d’un nouveau commissariat de police dans le centre commercial Cassin à Planoise, prévu au départ pour avril 2019 et qui finalement sera inauguré en décembre 2018. Celui-ci sera l’annexe du commissariat central de la Gare d’Eau dans le cadre du nouveau plan de « Police de Sécurité du Quotidien), où quinze flics seront en poste en continu. Ainsi, le site d’infos bisontines macommune.info, la radio pontissalienne plein air, l’Est Républicain (article payant) et France 3 Franche-Comté, ont relayé le lancement de cette « étude ».

 

« Dès janvier, les étudiants et leur directeur de recherches vont commencer par recueillir la parole des habitants de Planoise, des commerçants, des enseignants, des policiers, des élus municipaux, des gardiens d’immeubles… La liste n’est pas exhaustive. Une forme d’état des lieux sans à priori qui prendra six mois. L’objectif est d’élaborer deux à trois scénarios de crise qui font référence à des actes d’incivilités ou de délinquance. Le rodéo urbain, le squat des cages d’escaliers peuvent faire partie de ces scénarios mais rien n’est défini, cela dépendra du contenu des entretiens. La deuxième phase de ce travail va durer un an. Là, il s’agit de constituer des groupes de six à huit participants. L’objectif est de confronter les comportements en cas de crise. Quelle est la logique d’actions de chacun ? Comment réagissent-ils dans telle ou telle circonstance ? Comment les réflexes et les logiques professionnelles vont se confronter en cas d’incivilités ou d’actes de délinquances ? La dernière phase de travail est prévue sur six mois. L’expérimentation sera rendue publique. Il s’agira aussi de mesurer le degré d’adhésion des publics au dispositif de cette Police de sécurité au quotidien. Des « fiches actions » seront établies pour guider les pratiques futures et ainsi améliorer les réactions en situation de crise. »

Leur but semble clair : permettre aux flics d’adapter leur sale travail selon les situations « de crise » (en cas d’émeutes et autres révoltes, notamment). Ces universitaires (étudiants de master) en charge de mener les enquêtes sous la direction de Lucie Jouvet-Legrand, ont fait le choix conscient d’aller là où les flics ne peuvent pas, c’est-à-dire récolter des informations précieuses afin de perfectionner leurs méthodes de maintien de l’ordre et de pacification sociale. Le LASA n’est ni plus ni moins que la main gauche des forces de répression. Qu’elle en paye le prix n’a rien d’étonnant, dans une fac où la répression s’est abattue sur une vingtaine de personnes en février 2017.

[Reçu par mail]

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