Montivilliers (Seine-Maritime) : Le centre commercial crame (MAJ du 15/09)

Paris-Normandie / vendredi 7 septembre 2018

Hier matin, le centre commercial de la Belle-Étoile à Montivilliers a été victime d’un important incendie criminel. Cinq des dix commerces sont partis en fumée. Impactés, quatre autres ne sont pas exploitables


Une forte odeur de fumée à l’approche du centre commercial de la Belle-Étoile à Montivilliers près du Havre. Une soixantaine de pompiers. Et surtout des commerçants atterrés et désemparés. Hier au petit matin, ils ont appris ou constaté que le bâtiment qui hébergeait leurs commerces avait brûlé dans la nuit. «Je me rendais à ma charcuterie à 4h pour travailler, quand j’ai vu des policiers qui barraient la route. J’ai vite compris ce qu’il se passait», explique Rémi Grevrent, patron de la charcuterie Grevrent père et fils depuis vingt-cinq ans.

C’est un feu de poubelle qui s’est propagé au compteur à gaz installé sur le bâtiment. Une fuite de gaz enflammée s’est ensuite propagée à la toiture du centre commercial. Les secours ont dû faire face à un important incendie difficile à éteindre au regard d’une toiture en zinc. Les flammes se sont en effet immiscées sous le toit. Le commerce de Rémi et d’Edith Grevrent n’est pas le seul à avoir été détruit. C’est le cas de quatre autres cellules commerciales : la boulangerie, la supérette Vival, le salon de coiffure et le cabinet médical. Présente sur les lieux du sinistre, Hermine Le Monze, la patronne du salon de coiffure craque : «J’ai deux apprentis et un salarié. Je me suis installée il y a quatre ans, et il ne va y avoir plus rien». Quatre autres boutiques sont largement détériorées par la suie, la fumée et l’eau nécessaire à l’extinction. C’est le cas du kebab, de l’auto-école, du cabinet d’infirmiers et du tabac-presse. La pharmacie aurait été épargnée. Avec trois enfants à charge ainsi qu’un mari et un fils salariés de son auto-école, Eliane Patenotre qui a «monté son entreprise toute seule » il y a huit ans ne sait pas comment elle va s’en sortir. Non impactée par l’événement, l’école maternelle et primaire Marius-Grout à proximité a renvoyé ses 330 élèves chez eux. Ceux qui le souhaitaient pouvaient rester, encadrés par des enseignants. Les cours reprennent lundi. La résidence pour personnes âgées située en face du centre commercial a été privée de gaz hier. Le maire, Daniel Fidelin, a invité les commerçants à se réunir à la mairie ce matin «pour les écouter et pour voir ce qu’il peut être fait pour les aider». Pendant ce temps, la police a interpellé et placé en garde à vue un homme de 19 ans qui a alerté les secours, puis filmait le départ du feu avant de diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux [comme quoi, encore une fois, nique la dépendance de facebook, twitter, etc…; NdAtt.].

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Mise-à-jour du 15 septembre : Misère du spectacle…

Le Parisien / mardi 11 septembre 2018

Un jeune homme de 19 ans a été condamné, lundi soir par le tribunal correctionnel de Rouen (Seine-Maritime), à une peine de trois ans de prison dont dix-huit mois ferme pour avoir depuis novembre dernier allumé quatre incendies volontaires.

Tout commence dans la nuit de jeudi à vendredi vers 3h30 à Montivilliers dans la banlieue du Havre. Les pompiers sont appelés pour mettre fin à un incendie qui s’est emparé d’un centre commercial. Après leur intervention les huit boutiques sont ravagées. Le feu a été allumé sur une poubelle posée contre un mur. Les flammes sont entrées par une trappe avant de gagner la toiture du bâtiment.

Lors de l’intervention des policiers remarquent un jeune homme qui filme le sinistre. Ils contrôlent son identité et les enquêteurs réalisent qu’il est non seulement l’homme qui a prévenu les pompiers mais qu’il a aussi appelé les pompiers en novembre et juillet dernier pour signaler des feux de poubelle.

Le suspect a été convoqué au commissariat du Havre et placé en garde à vue. Dans un premier temps, il a nié et même assuré qu’il souhaitait aider les pompiers en surveillant la ville. Puis il a rencontré un expert psychiatre qui a estimé qu’il ne présentait pas de troubles mentaux. Le jeune homme est ensuite passé aux aveux reconnaissant quatre faits au total. Le tribunal lui a ordonné de se soigner et a prononcé une interdiction de se rendre à Montivilliers durant cinq ans.

 

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