Paris : Affrontements à la manif (et le lycée investi devient un piège) – MAJ3, du 29/05

extrait du Monde / mardi 22 mai 2018

[…] « Un groupe de 200 individus cagoulés et violents a pris la tête du cortège » , signale la préfecture de police. De brèves échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre – qui ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène – et ces manifestants encagoulés.
Après le passage du cortège place de la Bastille, quelques dizaines de manifestants ont détruit des abribus, brisé des vitrines de magasins rue de Lyon (12e arrondissement) et jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre. A l’issue de ces brefs heurts, 24 personnes ont été interpellées pour « participation à un groupement violent », selon la préfecture de police.

Après la dispersion de la manifestation, « plusieurs dizaines de personnes ont pénétré dans le lycée Arago » (12e arrondissement), situé sur la place de la Nation, a ajouté la préfecture de police, précisant que sur « réquisition du chef d’établissement », les forces de l’ordre sont intervenues pour mettre fin à l’occupation. 101 personnes ont été interpellées, dans « un premier temps pour contrôle d’identité », selon la préfecture.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a par ailleurs été invectivé par des manifestants aux cris de « dégage, pourri », « barre-toi », « à bas le parti socialo » [et ils s’est effectivement barré sous la protection des flics chargés de sa sécurité; NdAtt.]

rebelote…

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Mise-à-jour du 23 mai :

Apparemment les personnes interpellées hier seraient encore (le 23 au soir) en garde-à-vue.

(Mais il y a pas que Paname !)
A Rennes les flics syndiqués sont dégagés du cortège

extrait d’Expansive / lundi 21 mai 2018

[…] Quel étonnement en arrivant place Charles de Gaulle à 11h de voir la CFDT en tête et le syndicat de keufs Alliance tronant en plein milieu de cortège, devant le bureau de poste des postier·ères en grève !
Face à cet affront, quelques personnes déter’ réussissent à se positionner devant le camion d’Alliance et commencent à invectiver les keufs. Un « capture the flag » est alors lancé. La maison poulaga y perd quelques drapeaux.

Une petite mêlée et quelques coups plus tard, une petite foule fait pression afin de faire reculer la dizaine de keufs qui ne demande pas son reste. Face à face tendu sous les cris de « tout le monde déteste la police » et « Babacar, on n’oublie pas, on pardonne pas ». Le camion recule sous les huées des manifestant·es, et les membres d’Alliance sont expulsés du cortège sous la protection de la BI qui arrive à toute allure. […]

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Mise-à-jour du 25 mai :

Bilan de la répression pour le jeudi 24 mai

extrait de Paris-luttes.info / jeudi 24 mai 

[…] Si la plupart des personnes interpellées sorties aujourd’hui de GAV (environs 50, après 24 heures de garde à vue et 20 heures au dépôt du palais ) se sont vues notifier un « rappel à la loi », on dénombre près de 25 personnes mises en examen (avec des contrôles judiciaires notamment) !

[Le vendredi 25 ça sera le tour d’] à peu près le même nombre de personnes, cette fois-ci après 48 heures de garde à vue et le même temps au dépôt, qui se retrouveront dans les mêmes situations, et sans doute quelques unes jugées en comparution immédiate.

Rendez-vous à 13h devant et dans le Palais de justice – Métro Porte de Clichy ligne 13 – pour soutenir les personnes en comparution immédiate et entourer nos camarades ou proches.

NdAtt. : Les personnes interpellées dans le Lycée Arago seraient poursuivies, selon les journaflics, pour « participation à un attroupement en vue de commettre des dégradations ou des violences » et pour « intrusion non autorisée dans un établissement scolaire ».

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extrait du Parisien / jeudi 24 mai

A la suite des heurts qui ont émaillé mardi, à Paris, la manifestation des fonctionnaires, et des 128 gardes à vue décidées mardi, 73 personnes – dont 33 mineures — ont été déférées en vue de leur présentation ce jeudi devant un juge. Le parquet a également prolongé une cinquantaine de gardes à vue. […]

Vingt-trois personnes avaient été interpellées lors de ces heurts. En début de soirée, 102 autres personnes avaient été interpellées après avoir tenté d’occuper le lycée Arago (XIIe arrondissement) dans lequel elles avaient pénétré après la dispersion du cortège place de la Nation, selon la Préfecture de police (PP) et le parquet.

Parmi les 40 mineurs arrêtés, un jeune homme a été remis en liberté mercredi et un autre a reçu une convocation pour être jugé ultérieurement. 33 doivent être présentés ce jeudi à un juge pour enfant qui décidera d’éventuelles poursuites à leur encontre, pour intrusion dans l’établissement scolaire. Cinq étaient toujours en garde à vue jeudi matin, qui a été prolongée. […]

Sur les 88 majeurs interpellés, âgés pour la plupart de moins de 30 ans, 40 ont été déférés mercredi soir en vue d’une présentation devant le parquet et 43 ont vu leur garde à vue prolongée. Quatre ont été remis en liberté et un dernier fait l’objet d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), une mesure alternative au procès.

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A Lille aussi on déteste les flics, syndiqués ou pas

France3 / mercredi 23 mai 2018

Le syndicat Alliance Police défilait hier après-midi dans le centre de Lille au sein de la manifestation pour la défense de la fonction publique, quand plusieurs de ses membres ont été pris à parti, selon le secrétaire régional adjoint d’Alliance Police nationale Arnaud Boutelier [sa gueule ci-contre, ça servira pour d’autres fois; NdAtt.], qui confirme une information de 20 Minutes.
« Le cortège a quitté la Porte de Paris à 15 heures » raconte ce dernier. Puis vers 15h15, survient « une population très hostile à la présence du syndicat. Ils ont vu nos drapeaux bleus Alliance ». Entre trente et quarante personnes, précise-t-il.
Arnaud Boutelier ajoute que leur groupe, d’une vingtaine de personne a été encerclé, « pris en étau ». « Ils nous ont traités de sales flics, de violeurs d’enfants » relate le policier, « outré » par ces insultes. « Je me suis trouvé désarmé ».
« Il y avait des femmes dans le cortège, toutes menues, 1m60, du personnel administratif qui pour certaines étaient grand-mères » précise-t-il. « Elles sont choquées ! »
« J’ai reçu quelques coups, mais j’ai pu m’extirper pour aller demander de l’aide auprès de collègues ». Par la suite, « j’ai déposé plainte au nom du syndicat Alliance Police Nationale » ajoute le n°2 du syndicat dans la région, qui précise que « le directeur départemental a été avisé et la hiérarchie suit l’affaire de très près ».
« C’est intolérable » s’émeut le policier qui, « en douze ans de syndicat, [n’a] jamais vu ça. » « Il inadmissible qu’on soit pris pour cible ! »
À l’issue de la manifestation, deux personnes sont interpellées et placées en garde à vue, précise-t-il. Une information confirmée auprès du commissariat de Lille, qui évoque « deux individus interpellés pour des menaces proférées à l’encontre de membres du syndicat Alliance ».

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Mise-à-jour du 29 mai :

Au moins 2 détentions provisoires et des interdictions de séjour

extrait de Paris-Luttes / vendredi 25 mai 2018

  • 2 personnes en détention provisoire (procès 29 juin) ;
  • 6 personnes sous contrôle judiciaire (CJ), interdites de XIIè et de communiquer entre elles en attente de leur procès le 15 juin ;
  • 2 personnes sous CJ avant leur procès (15 juin), l’une avec interdiction totale de pénétrer en Ile-de-France avec pointage en province ; l’autre avec interdiction de XIIè et de se « montrer » en manif d’ici là ;
  • 2 personnes en attente de leur procès en septembre et octobre.

A noter que pour les 6 personnes interdites de rentrer en contact, procureurs et juges les ont chargé pour avoir refusé de cracher au bassinet pour donner leur ADN ; le proc voulait même, pour ce seul délit, des détentions provisoires !

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