Montpellier et Rouen / Vengeance pour Théo : Tentative de blocus de lycées, perturbation du trafic du tramway et caillassages

Midi Libre / Mardi 21 février 2017

Un rassemblement spontanée en soutien au jeune Théo, blessé par la police en Seine-Saint-Denis, a entraîné des dégradations devant plusieurs lycées de Montpellier ce lundi 20 février. Quelques dizaines d’étudiants du lycée Georges Clemenceau de Montpellier se sont retrouvés ce lundi 20 février vers 7 h 30 pour une manifestation spontanée en soutien à Théo, le jeune homme blessé gravement par un policier en Seine-Saint-Denis le 2 février dernier.

Selon nos informations, un amas de poubelles récupérées dans le quartier a été constitué afin d’empêcher les élèves d’accéder à l’établissement. La tentative de bloquer l’autre accès emprunté par les automobilistes a, en revanche, tourné court après l’intervention de la police. « Le lycée est resté ouvert et les cours ont pu se tenir tout à fait normalement »‘, précisaient ce lundi les services du rectorat.

Les containers ont été évacués de la voie publique. L’intervention de la police et des véhicules chargés d’enlever les poubelles a provoqué d’importantes difficultés de circulation dans le secteur. Quelques minutes plus tard, un groupe d’une cinquantaine de jeune, selon les témoins de la scène, s’est présenté devant le lycée Jean Mermoz, dans le quartier des Aubes. Là encore, des containers ont été utilisés pour barrer les accès alors que deux poubelles étaient en feu. La police est rapidement intervenue sur les lieux pour disperser les agitateurs. Vers 11 h 30, le groupe de jeunes a été vu dans le quartier Antigone. Plusieurs containers ont été brûlés tandis que les commerces voisins, notamment ceux du polygone, ont renforcé leur vigilance. Une partie des grilles a été partiellement baissée pour mieux contrôler les accès.
D’après les services de police, près de 150 jeunes graviteraient autour de ce mouvement de foule.

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Trafic des trams perturbé

La Tam a temporairement dévié les trams de la ligne 1 entre la gare et l’arrêt Moulares ce lundi 20 février vers 11 h. Quelques minutes auparavant, c’est la ligne 4 qui avait été perturbée dans le secteur des Aubes. A 11 h 30, le trafic était redevenu normal sur l’ensemble des lignes.


Rouen : Manif vénère contre la police / le collectif citoyen pro-palestinien « Intifada 76 » vole au secours de la flicaille

Normandie Actu / Mercredi 22 février 2017

Les manifestants se sont donnés rendez-vous au Théâtre des arts, à Rouen (Seine-Maritime), mercredi 22 février 2017. Objectif ? Soutenir le jeune Théo, âgé de 22 ans victime présumée de violences et de viol par des policiers, lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois, le 2 février 2017. Il s’agissait du quatrième rassemblement après ceux des 11, 15 et 17 février 2017. Cette nouvelle manifestation s’est de nouveau déroulée dans un climat de tension. Elle s’est soldée par 18 interpellations et la blessure d’un policier. […] Ils étaient plus d’une centaine à venir pour protester contre les violences policières. Le mouvement était largement encadré par de nombreux policiers. Après un moment à attendre au point de rassemblement, les manifestants ont négocié un parcours avec les policiers qui leur ont proposé de rejoindre la rive gauche de Rouen. Sans prise de parole préalable au mouvement, le groupe a donc emprunté le pont Jeanne-d’Arc aux cris de « Tout le monde déteste la police ! ».

Alors que les manifestants parcouraient les quais hauts rive gauche, en direction du pont Flaubert, les premières tensions sont apparues. Les policiers se sont fait copieusement insulter avant de recevoir des jets de pierres d’une poignée de jeunes particulièrement remontés. Les forces de l’ordre ont répliqué par des jets de gaz lacrymogènes qui ont dispersé une partie des manifestants. Une partie du groupe a néanmoins poursuivi sa route vers le 106 mais peu à peu les rangs des manifestants se sont éclaircis. Après de nouveaux jets de projectiles et la dégradation d’un abri bus, auxquels ont répliqué les policiers par des nouveaux tirs de lacrymogènes, le groupe s’est retrouvé acculé avant l’entrée du pont Flaubert. Là, policiers et jeunes ont négocié la fin de la manifestation, vers 17h30, une heure à peine après le début du rassemblement. Les quelques jeunes restants sont donc repartis par petits groupes.

Après le mouvement, Normandie-actu a pu constater au moins une interpellation d’un jeune. Selon la police, 18 personnes au total auraient été interpellées et un policier a été blessé. Selon nos informations, il aurait été blessé au genou lors d’une interpellation. […]

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Normandie Actu / Jeudi 16 février 2017

Les organisateurs de ce deuxième rassemblement, vendredi 17 février 2017, ne souhaitent pas que la manifestation dégénère à nouveau [Merde, les appels au calme des organisateurs ont encore foiré en fait!, NdA].

Nous interpellons les organisations présentes quant à la légitimité qu’ont ceux qui se réclament des victimes en semant de manière délibérée le trouble dans Rouen, écrit ainsi l‘Intifada 76 dans un communiqué. Nous estimons avoir été dépossédés de ce pourquoi nous étions présents par des personnes complètement indignes des victimes.

Pour l’Intifada 76, « ces violences sont totalement illégitimes et nous estimons qu’elles ont gravement nui au message premier que nous voulions faire résonner en ville ». Le collectif veut un nouveau rassemblement constructif pour échanger et discuter : « Venez témoigner, échanger, venez simplement pour dire votre soutien et votre ras-le-bol ». »Si insurrection il y a, elle doit, selon nous, venir des premiers concernés par les violences, par l’impunité policière, par les contrôles au faciès, par les pressions subies une fois ces injustices révélées… »

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