Atlanta (USA) : « Si les flics me tuent, je veux que vous fassiez des émeutes »

Scenes from the Atlanta Forest / vendredi 5 janvier 2024

« Si les flics me tuent, je veux que vous fassiez des émeutes
Brûlez leurs postes et incendiez leurs voitures
Sachez que je suis allé.e me battre et que je voudrais que nous tou.tes
Puissions juste être en paix et être libres

Nous ne pourrons pas être en paix tant que cet empire ne sera pas tombé. Même alors, la paix demandera des efforts et la liberté sera une lutte constante. Si les flics me tuent, je veux que vous fassiez des émeutes, que vous en tuiez le plus possible. »
journal de Tortuguita, p. 121

Tortuguita a vécu et est mort.e en luttant pour les dépossédés, le monde sauvage et indompté, contre le monde de l’empire, des prisons et de la police. Il/elle était un.e vrai.e guerrier.e, qui a fait de la forêt sa maison, a consacré sa vie à la lutte et était disposé.e à mourir d’une mort de révolutionnaire, plutôt qu’être capturé.e. Nous invitons tou.tes celles/ceux qui ont connu Tort, et tou.tes ceux/celles qui, ailleurs, ont été touché.es par sa vie, à faire de l’anniversaire de sa mort une occasion pour réfléchir sur nos propres engagements et approfondir notre détermination, de façon à revigorer et intensifier notre conflictualité.

Plutôt que de nous retirer dans les limites du confort et de la sécurité, laissons notre souvenir de Tort nous rappeler ce que cela signifie d’agir vraiment en accord avec nos valeurs ainsi que nous mettre au défi d’aller jusqu’au bout. Nous devenons inoffensif.ves seulement quand nous laissons que notre peur de l’ennemi éclipse nos désirs de défendre la terre et de réduire en cendres cet enfer capitaliste. Rappelons-nous que les mécanismes de la soumission et du contrôle sont tout autour de nous. Où que vous soyez, vous n’avez pas besoin de vous aventurer loin pour trouver les veines de l’industrie ; sortez et coupez-les.

Nous ne devons pas nous soucier du point de vue des médias et des représentations qu’ils donnent de nous. Nous n’avons aucun intérêt à chercher l’approbation, la reconnaissance ou la compréhension de la part de ces mêmes médias – des agents de la société que nous voulons détruire – qui appellent Tortuguita par son ancien nom, lui assignent un genre qui n’est pas le sien et blanchissent sans cesse sa vie, comme si elle avait été une vie de non-violence et de passivité. De plus, défigurer nos actions pour les rendre acceptables au grand public revient inévitablement à les émousser au point de les rendre inutiles. Travailler seulement dans les limites de l’existant signifie nous désarmer complètement. En tant qu’anarchistes, nous sommes capables de nous parler dans une langue à nous. Quand nous redécorons des murs, brisons des vitres et allumons des feux, nous nous parlons les un.es aux autres dans des manières que les médias et le grand public n’ont pas besoin de comprendre ; nous devenons magnifiques. Quand nous refusons d’être compréhensibles, quand nous refusons d’être sympas et de faire des requêtes, nous refusons d’être coopté.es, d’être récupéré.es et nous cherchons la vie.

VENGEONS TORTUGUITA – VENGEONS LA FORÊT

 

[Le texte dans l’image :
18 janvier 2024
Tortuguita a été tué.e par l’État à cette date, l’année dernière.

Passer à l’action, peu importe où et partout sur l’Île de la Tortue [le nom donné au continent nord-américain dans certaines langues autochtones ; NdAtt.] et partout dans le monde.
Commémorer sa vie. Chérir son souvenir. Etre ingouvernables. Vous savez quoi faire.]

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