Hambourg (Allemagne) : Switch Off! Sabotage décentralisé de l’infrastructure capitaliste

de.indymedia.org / vendredi 8 septembre 2023

Dans la nuit du 7 septembre, à Hambourg, nous avons saboté quelques artères de l’infrastructure capitaliste. Pour cela, nous avons choisi plusieurs points névralgiques du transport de marchandises ; nous avons décidé, dans ce cas, de nous limiter aux tronçons qui ne sont pas utilisés pour le transport de passagers. Quelques litres d’essence dans les puits des câbles près des rails avaient pour but d’entraîner, le plus longtemps possible, des pannes ou des réduction de service dans le transport, par exemple, de matières premières liées à l’exploitation néocoloniale et à l’extractivisme destructeur de la terre.

Chaque année, des millions de tonnes de marchandises et de matières premières sont transbordés à Hambourg, ce qui augmente la richesse des exploiteurs du Nord global, au préjudice de l’ainsi-dit Sud global. Nous voulions avoir un effet réel sur cette machinerie. En même temps, nous montrons ainsi notre solidarité avec les communautés qui, partout dans le monde, sont touchées par la destruction industrielle et avec ceux/celles qui sont derrière les barreaux pour leur combat contre le capitalisme et l’État. En outre, nous rejoignons la lutte grandissante contre le projet d’infrastructure Tren Maya [un projet de ligne ferroviaire au Yucatan, qui provoquerait des ravages pour l’environnement et les communautés locales ; NdAtt.], au Mexique, qui joui de la participation d’entreprises allemandes comme la Deutsche Bahn [la SNCF allemande ; NdAtt.], dont nous considérons l’infrastructure comme une cible appropriée, pour montrer notre solidarité, ici aussi.

La voie ferrée du port, dans le sud de Hambourg, les rails du terminal DUSS, dans le quartier de Billwerder et le tracé nord de la voie ferrée de contournement du fret ont été sabotés. Ce sont toutes des infrastructures critiques pour le transbordement du bateau au rail, du rail à la route et pour le transfert des matières premières et des marchandises vers l’extérieur ou l’intérieur du pays.

Pour différentes secteurs du port de Hambourg, le chemin de fer interne de la Hamburg Port Authority (HPA) représente la seule liaison avec le réseau ferroviaire national. À ce propos, on peut porter l’exemple du port de Sandau et du terminal attenant, Hansaport. Dans ce terminal, conçu pour les matériaux en vrac, des millions de tonnes de charbon ou de minerai de fer sont transbordées chaque année, pour être ensuite transportées vers différentes centrales électriques à charbon ou aciéries, comme par exemple celle de Salzgitter AG. Le 70 % de ce transport ultérieur est effectué par le réseau ferroviaire. Il est bien connu que la production d’acier est une nuisance énorme pour le climat et que l’approvisionnement en minerai est lié à des rapports d’exploitation néocoloniaux. Il en va de même par exemple pour le charbon venant de Colombie ou pour le pétrole importé au port pétrolier. Avec les combustibles fossiles importés via le port de Hambourg, les groupes du secteur de l’énergie, entre autres, réalisent des chiffres d’affaires de milliards et profitent des crises et de la destruction de l’environnement.

Par ailleurs, le terminal pour conteneurs Burchardkai (CHB) – le plus grand de l’entreprise de logistique HHLA – et le gigantesque terminal Europort sont eux aussi raccordés au chemin de fer interne du port. Le chemin de fer du port de Hambourg transporte actuellement environs 50 millions de tonnes de marchandises par an. Parmi celles-ci se trouvent bien entendu aussi des pièces pour l’industrie des armements et des transports liés au nucléaire. Normalement, un train de fret passe par là toutes les dix minutes, jour et nuit. Comme par hasard, le tronçon concerné a déjà été bloqué pendant quelques heures l’été dernier, dans le cadre d’un camp pour le climat, et en partie recouvert de ballast.

Le terminal de transbordement de la DUSS (Deutsche Umschlaggesellschaft Schiene – Straße, Société allemande de transbordement rail-route), qui appartient à Deutsche Bahn est le plus grand de l’Allemagne septentrionale. Plusieurs centaines de milliers de conteneurs ou d’autres unités de chargement sont transbordés chaque année des trains aux camions ou vice-versa. Situé de manière stratégique, avec un bon raccordement à la fois avec l’autoroute et avec la ligne ferroviaire de fret de Hambourg, ce terminal est un élément important dans la chaîne d’approvisionnement pour l’importation et l’exportation de différents marchandises. Toutes sortes de marchandises sont chargées ici, pour être ensuite transportées dans des pays européens ou asiatiques, y compris naturellement des pièces pour l’industrie des armements, des voitures ou des fringues de la fast-fashion.

L’objectif de la voie de contournement de Hambourg est de convoyer le trafic de marchandises par la périphérie nord ou sud de Hambourg, de façon à provoquer moins d’interférences avec le transport de passagers sur la ligne de raccordement. Nous avons donc décidé d’attaquer ici, car il s’agit d’un goulet d’étrangement dans le réseau ferroviaire de Hambourg.

Hambourg est une métropole capitaliste, où convergent plusieurs chaînes de distribution. Si nous voulons supprimer le capitalisme, pourquoi ne pas commencer ici, par l’infrastructure qui le soutient ? Avec des moyens très simples, qui parfois ont des effets étonnement importants, sur un réseau qui peut difficilement être protégé dans son intégralité ? Nous concevons le sabotage comme une attaque réelle contre le système de l’exploitation, comme une expérience mais aussi comme une proposition pour intensifier les luttes locales contre le néocolonialisme et la destruction du climat.

Le capitalisme global continuera a détruire cette planète, que ce soit avec les sources d’énergies fossiles actuelles ou avec la nouvelle exploitation « verte » de la terre. Il continuera à défendre l’injustice de ses richesses, avec les armes et les barbelés, contre les exclus. En tant que révolutionnaires, nous considérons comme notre responsabilité d’attaquer la richesse du Nord global. Nous devons saboter l’avancée de l’industrie capitaliste, dans son cœur même, chaque fois que c’est possible.

Fight the system of destruction!

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