Athènes (Grèce) : La police attaquée, en solidarité avec Fotis D. et Iasona R.

Dark Nights / mercredi 20 avril 2022

Il y a six mois, deux de nos compagnons sont tombés aux mains de l’État. Le 14 novembre 2021, [il y a eu] une attaque au cocktail Molotov contre la police de la circulation, au Pirée. A quelques kilomètres de là, dans la zone de Fáliro, les flics ont mis en place un barrage, en essayant d’arrêter une moto avec nos compagnons à bord ; ils ont refusé de s’arrêter. La réaction immédiate des flics en uniforme a été de prendre en chasse la moto et, quelques mètres plus loin, de les percuter avec la voiture de police, à une vitesse élevée et tout en mettant en danger leur intégrité physique. Ensuite, après avoir été arrêtés, les compagnons ont été amenés au GADA (le commissariat central d’Athènes), où ils ont été maintenus en captivité, sans aucune possibilité de contacter un avocat ou leurs familles. Le lendemain, tôt dans la matinée, les policiers sont entrés dans leurs maisons pour essayer de trouver des preuves qui démontreraient qu’ils sont liés à l’attaque citée. Bien entendu, les voyous de la police n’ont réussi qu’à terroriser les familles des deux compagnons et à récolter des éléments inutiles (des bouteilles de bière vides, deux ordinateurs, une bouteille d’huile de paraffine, un bâton de jonglage et un masque à gaz qui remonte aux années 1940), qui ont été transformés en pièces à conviction. Les jours suivants, il y a eu une farce médiatique qui les a jugés avant l’heure. Après plusieurs jours de garde à vue, les deux compagnons se sont retrouvés avec des chefs d’inculpation exagérés, par lesquels le procureur ne montre aucun autre souci que d’atteindre son objectif, sans aucune place pour la défense. Les chefs d’inculpations sont : tentative d’homicide, incendie criminel, incendie criminel en concours avec autrui, fabrication d’engins explosifs et possession de matériaux incendiaires et explosifs, cela sans aucune preuve à l’appui, et depuis ils sont détenus dans l’enfer de Vlora-Korydallos.

Le but principale de toute cette affaire, et l’aspiration de l’État et des médias, a été de mettre en évidence l’application de la nouvelle disposition du code pénal, selon laquelle la possession de cocktails Molotov est maintenant un crime, avec la possibilité d’être emprisonné.e, comme ça a été le cas ici, avec les potes de cette société qui fêtent. Pour nous, ce n’est pas quelque chose qui semble paradoxal ; le gouvernement Mitsotákis a montré, et déclaré depuis le début de son mandat, que le fait de prendre pour cible et de réprimer le mouvement antagoniste est l’un de ses objectifs les plus importants. L’une de ses principales promesses électorales était d’ailleurs de « nettoyer » les universités et les grandes écoles, ainsi que de durcir le code pénal. Nous ne tombons donc pas des nues quand ils envoient des gens en prison dans le but de montrer une prétendue cohérence politique dans leurs discours, encore moins quand ils s’agit d’anarchistes, qui créent toujours des problèmes dans le monde du pouvoir.

Notre solidarité avec chaque compa pointé.e du doigt et/ou emprisonné.e est entière et sans interruption. Nous serons toujours du côté des opprimé.e.s et de ceux/celles qui choisissent de résister à l’appauvrissement, par tous les moyens et que ce soit de manière simple ou complexe.
Du coup, de notre côté, jeudi 12 avril nous avons essayé d’être proches en esprit de nos compagnons en bloquant la rue Patission et en attaquant avec des pierres, des extincteurs, de la peinture les voitures de police qui passaient et leurs escadrons qui approchaient.

Pour chaque personne incarcérée, la haine augmente, FLICS FASCISTES ASSASSINS.

Solidarité et libération immédiate pour Fotis D. et Iasona R.

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