Athènes (Grèce) : Attaque au cocktails Molotov contre des flics à moto

Dark Nights / mercredi 19 janvier 2022

Le vrai visage de l’État, du capital et du patriarcat sont la misère et la mort. Cela est imposé comme normal par la rhétorique et la propagande des dirigeants, un appauvrissement qui se résume à une vie de travail dans des espaces et avec des durées étouffants, avec des heures supplémentaires non payées, des cadences, des salaires ridicules et un coût de la vie élevé. Un environnement socio-professionnel malsain pour la condition physique et mentale des personnes défavorisées. La violence patriarcale qui perpétue le cauchemar de la famille grecque et protège les relations genrées de pouvoir-tolerance-oppression. Les camps de détention pour les immigrant.e.s, l’emprisonnement de celles/ceux qui résistent et de ceux/celles qui d’une manière ou d’une autre menacent la souveraineté de l’État national et ses intérêts politico-économiques. Pourtant, toute personne qui est laissée de côté par cycle de perpétuation du marché capitaliste est marginalisée, interdite et, quand elle ne se conforment pas, abattue avec 38 balles [probable référence à l’assassinat, de la part de la police, de Nikos Sambanis, à la suite d’une course-poursuite, le 22 octobre 2021 ; NdAtt.]. Des meurtres baptisés « accidents du travail », des meurtres à la frontière pour l’idéal national, des meurtres de détenu.e.s par manque de soins médicaux, des féminicides baptisés « tragédies familiales », des meurtres d’individus qui ont dévié des normes de genre, des meurtres pour préserver l’intégrité de la « sacro-sainte propriété », des millions de meurtres d’animaux non humains, sur l’autel du capital… Et nous qui, malgré l’époque, ne nous habituerons pas à la mort.

Le soulèvement de décembre 2008 a laissé dans nos consciences une trace de la résistance militante des opprimé.e.s. Il n’est pas sorti de nulle part. Il s’est agi de l’explosion qui a suivi les conflits et les luttes des années précédentes. Aujourd’hui, face à des mécanismes répressifs qui sont constamment doté de plus d’instruments technologiques et renforcés par le recrutement de flics, et étant à l’écoute de l’héritage des soulèvements mondiaux du passé, nous insistons sur le fait que la confiance et la cohérence dans la lutte sont nécessaires, afin de créer des fissures dans la domination. Notre capacité de nous organiser et notre volonté de passer à la contre-attaque mettent en lumière les points faibles de nos adversaires, elles terrifient l’État et ses vassaux et elle donnent de la force à ceux/celles qui luttent pour la liberté.

Depuis sa fondation, l’État grec a inclus dans son territoire des minorités qui ne s’identifient pas à ses caractéristiques nationales et il tente par la force de les intégrer. Des nombreuses personnes ont succombé, certaines ont été expulsées, d’autres ont été exterminées et d’autres luttent encore pour l’autonomie de leurs communautés. Les communautés roms sont la cible d’une rhétorique raciste qui les présente comme dangereuses pour le corps national. De la présentation que les médias font d’eux/elles comme des sauvages et des criminel.le.s, à l’approbation de leur extermination physique par des flics véreux, à l’acquittement judiciaire des tueurs et au silence – ou le consentement – des proprios, la stratégie de contrôle et d’assimilation de l’État est exécutée. Le 22 octobre 2021, le rom Nikos Sampanis, de 18 ans, a essayé d’échapper, état poursuivi par un groupe de policiers à moto de l’unité DIAS – et ils se soupçonnaient d’être en train de commettre un crime – il a été assassiné de sang-froid par 7 salauds en uniforme, déterminés. Sous leur forme est personnifié ce que nous haïssions le plus. Et contre eux, ils ne trouvent pas seulement leurs cibles : nous nous vengerons pour tou.te.s ceux/celles qui ont été assassiné.e.s par l’État, le capital et le patriarcat.

Mercredi 8 décembre, à minuit, rue Katehaki, nous avons mis en place un piège pour les motos de l’unité DIAS de passage. Nous avons assuré notre sécurité et celle des autres véhicules qui passaient. A cause d’une erreur à nous, la moto que nous avions ciblé a dépassé les cocktails Molotovs en feu et aucun policier n’a été blessé. Cependant, les salauds en uniforme qui ont été épargnés pour une question de quelques secondes ont reçu un message clair, en regardant avec peur l’incendie qui s’est déclenché quelques mètres derrière eux. Devant eux, ils rencontreront des nouvelles attaques et les luttes qui continueront.

pour la propagation du feu anarchiste

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