Chili : Des blocages routiers en solidarité avec les prisonnier.e.s en grève de la faim

Santiago : Barricades en solidarité avec les prisonnier.e.s en grève de la faim, dans le quartier Simón Bolívar

Contra Info / samedi 17 avril 2021

Cela fait plus de 19 jours de grève de la faim et le corps commence à ressentir les conséquences du manque de nourriture. Le courage des compas mobilisé.e.s à l’intérieur des différentes prisons ne nous laisse pas indifférent.e.s ; c’est pour cette raison que nous sommes sorti.e.s dans les rues pour mener une action de solidarité, brisant la « Normalité » citoyenne et l’ordre auquel ils veulent nous soumettre.


Cette fois, nous étions dans les rues du quartier Simón Bolívar, à l’endroit où, le 18 avril 1989, Erick Rodríguez et Iván Palacios ont été tués lors d’un affrontement avec la C.N.I. [Central Nacional de Informaciones, la police politique pendant la dictature de Pinochet ; NdAtt.], alors qu’ils s’apprêtaient à placer un engin explosif dans un transformateur électrique, pour agir contre la dictature et la fraude d’un plébiscite de transition vers une démocratie qui continuait à emprisonner celles/ceux qui poursuivaient la lutte.

Trente ans sont passés et le même processus se répète : après la révolte d’octobre [2019 ; NdAtt.], l’élite politique de la bourgeoise d’affaires a fait passer à la télé, le soir du 15 novembre 2019, l’« Accord pour la paix » [accord entre gouvernement et parlement, signé par la majorité des partis, pour convoquer un plébiscite pour une nouvelle constitution, qui a eu lieu en octobre 2020 ; NdAtt.], nous imposant encore une fois l’arnaque électorale d’un nouveau plébiscite et d’un changement constitutionnel par lequel les mêmes ordures qui ont gouverné pendant 40 ans pourront dicter des nouvelles lois en leur faveur, qui garderont enfermé.e.s nos frères et sœurs.

Aujourd’hui, il est indispensable d’apprendre de nos erreurs, afin de renverser la stabilité institutionnelle bourgeoise que les partis politiques de gauche et de droite défendent tant.

Nous, qui continuons la lutte dans la rue, nous sommes les mêmes indomptables qui n’ont pas déserté les rues même avant la révolte : la ferme conviction de s’attaquer à ce système de misère nous maintient en vie… Nous savons clairement que, dans notre lutte, seuls ceux qui sont oubliés meurent.

Les révolutionnaires n’ont pas cru aux fausses élections de la démocratie et nous ne croyons pas non plus que la seule forme possible d’organisation sociale puisse exister sous l’égide de l’État ; nous savons bien que de nombreux mondes sont possibles et que le feu coloré de nos cœurs détruira le béton gris de la ville.

Pour nos mort.e.s, pour les prisonnier.e.s, pour Ramiro, pour Oso, pour Erick, pour Iván, pour ceux/celles qui continuent la grève de la faim, nous continuerons à être sur le pied de guerre contre le capital.

Nous continuerons, pour amour de la vie…
Jusqu’à détruire toutes les cages
Liberté immédiate pour Juan Aliste et Marcelo Villarroel.
Avec amour pour ceux/celles qui continuent à faire face.

La jeunesse combattante n’oublie pas, la mémoire insurrectionnelle vit dans nos cœurs, à chaque barricade en flammes.

« TANT QU’IL Y AURA DE LA MISÈRE, IL Y AURA DE LA RÉBELLION »

Des individualités et des compas affin.e.s

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Archipel de Chiloé : Barricades en solidarité avec les prisonnier.e.s en grève de la faim

Contra Info / samedi 17 avril 2021

Depuis le territoire insulaire de Chiloé, nous partageons la vidéo de propagande d’un blocage routier, pendant le couvre-feu ; en misant sur le sabotage et la désobéissance, nous appelons à multiplier les actions contre ce régime de misère qui nous rend malades et nous asservit, jour après jour !

Par cette action, nous saluons ceux/celles qui donnent leur vie pour subvertir ce monde, sans perdre l’amour, celles/ceux qui ont concrétisé la cohérence de la lutte pour une vie libre de toute domination.

Tant qu’il y aura de la misère, il y aura de la rébellion !

ASSEZ DU COUVRE-FEU
SOLIDARITÉ AVEC LES COMPAS EN GRÈVE DE LA FAIM, ABROGATION DE L’ARTICLE 9 DE LA LOI 321
LIBERTÉ POUR TOU.TE.S LES PRISONNIER.E.S POLITIQUES !
COMPAGNONNES BAU ET ANGELA GONZALEZ PRÉSENTES !

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