Espagne : Des nouvelles de la situation de Gabriel Pombo Da Silva

reçu par mail / jeudi 15 avril 2021

Depuis la publication du dernier communiqué de notre compagnon (en juillet dernier) il ne s’est passé rien qui change radicalement sa situation, mais il y a quand-même quelques petits informations qui pourraient être intéressantes pour quelqu’un.e qui voudrait approfondir sa connaissance de l’« ingénierie juridique » et de ses labyrinthes.

Les délais habituels, liés à la hiérarchie entre les différents tribunaux, continuent à être très lents et si, en plus, ces longs délais sont la seule arme dont le pouvoir judiciaire dispose, ils deviennent d’autant plus long !

Il manque peu de temps avant que Gabriel puisse savourer à nouveau la liberté et ceux qui veulent l’enterrer vivant le savent bien… ils savent bien qu’il ne devrait même pas se trouver en prison… ils savent bien qu’ils devraient même lui rendre des années de sa vie !

Toutes les portes stratégiques qui sont nécessaires pour le libérer sont ouvertes et, petit à petit, on entrevoit quelque chose venir… quelque chose bouge. En appliquant des petites doses de « droit », comme s’il s’agissait de gouttes d’homéopathie… toutes les réductions de peine qu’ils devraient lui reconnaître sont faites passer pour des « grâces » ou bien ils sont le fruit d’efforts surhumains. Depuis quand les anarchistes croient-elles/ils en l’« État de droit » ?

Étant donné que la procédure auprès de la Cour de justice de l’Union Européenne, au Luxembourg (où on est en train de faire appel pour obtenir l’annulation du mandat d’arrêt européen par lequel ils ont pu arrêter à nouveau Gabriel), prend beaucoup de temps, le travail de la défense est actuellement focalisé sur l’ « extinction » de la condamnation (ce qui en réalité a déjà eu lieu, car il a déjà purgé ses condamnations), par des calculs liés aux règlements pénitentiaires.

La juge Alcazár Navarro, du deuxième tribunal de Gérone, exige que notre compagnon paye avec 16 ans de prison de plus, mais elle « a oublié » qu’ il faut déduire de ce décompte les réductions de peine que Gabriel a cumulé pendant trois décennies d’enfermement et qui sont acquises (en tant que « droit ») depuis un bout de temps, déjà. Mais la loi est tellement perverse que, même si les réductions de peine sont déjà acquises, il est indispensable qu’un juge les reconnaisse, sinon elles ne sont pas valables (ce « détail », dans la bouche des avocats sonne comme ça : « avoir raison c’est une chose, qu’on te donne raison c’en est une autre » !).

Lentement, ils sont partiellement en train de reconnaître que Gabriel a raison et, jusqu’à maintenant, ils lui ont réduit la peine de 6 ans (pour des remises de peine calculées seulement sur 8 ans de ceux qu’il a purgé). Dans le dernier document qu’on a demandé, on lit que la « date de fin de la peine » serait « novembre 2030 »… c’est déjà ça, mais nous ne pouvons ni nous enthousiasmer, ni nous contenter de ce résultat minimal. Il y a encore beaucoup de maths à faire. Si vraiment toutes les réductions de peines lui étaient appliquées, ils devraient le laisser sortir immédiatement. Voici ce qui serait donc une bonne question : « pourquoi ils font tous ces calculs seulement maintenant et pourquoi, jusqu’ici, aucun juge ne les a reconnus ? »… c’est bien évidemment une question rhétorique : parfois même les maths sont politiques !

Entre-temps, il y a quelque semaines les avocats ont présenté un recours au tribunal suprême pour qu’ils soit reconnu a Gabriel le droit à un nouveau décompte du total de ses peines, pour le réduire à 20 ans (et non à 30 ans, comme cela a été décidé en 1990 par le tribunal d’Orense, sur la base du Code pénal de 1973, qui était en vigueur à l’époque), étant donné qu’en 1995 est entré en vigueur un nouveau Code pénal permettant cette révision de la peine (on rappelle que tout le monde a le « droit » de se voir appliqué le Code pénal le plus favorable, avec effet rétroactif). Ces mois-ci, le tribunal d’Orense a refusé à trois reprises ce « droit » et le temps à attendre avant que le tribunal suprême examine le recours peut être évalué à 6-8 mois (c’est le délai « normal », s’il y a pas de volonté de vengeance de leur part). Encore une fois, voici ce qui serait donc une bonne question : « pourquoi, après des si longues années, il faut encore résoudre des questions fondamentales comme celle-ci ? ». La réponse est simple et elle a à faire avec la « nature » et la « culture humaine » : la nature digne d’un individu anarchiste, contre la culture du pouvoir d’un mécanisme juridique essentiellement pervers !

En effet, ces derniers 25 ans, aucun juge n’a ouvertement déclaré (ce qui serait obligatoire) quel est le Code pénal qu’ils sont en train d’appliquer à Gabriel et la juge Alcazár Navarro (qui devrait le faire maintenant) continue à ne pas répondre aux nombreuses demandes de clarification à ce propos. A cet égard, le temps, dans ses mains, devient une arme très puissante.

Bref, malgré l’attente épuisante, la situation n’est pas désespérée : si on parle d’une condamnation à 20 ans, Gabriel serait libéré immédiatement, si on parle de 30 ans, ils devraient continuer à calculer ses remises de peine, pour ensuite « se rendre compte » que la peine a déjà été entièrement purgée… c’est « seulement » une question de temps.

Au cas où ils lui confirment une peine de 30 ans, Gabriel aurait immédiatement le « droit » à des permissions de sortie, à un régime de détention moins dur et à la libération conditionnelle ; on le saura bientôt… l’ « équipe chargée de la rééducation » se spécialise de plus en plus dans l’écriture de rapports et le remplissage de formulaires où, si tu n’as pas démontré ta volonté de soumission, ton passé continue à te condamner.

Gabriel va très bien au niveau santé et il garde la pêche, il continue à être déterminé et cohérent dans son autodiscipline faite de sport, de livres et de lettres. Il envoie plein d’accolades à tou.te.s les solidaires et ceux/celles qui luttent à travers le monde.

Liberté pour notre compagnon Gabriel Pombo !
Vive l’Anarchie !

 

Pour lui écrire :
Gabriel Pombo Da Silva
C. P. Mansilla de las Mulas
Paraje Villahierro
24210 Mansilla de las Mulas (León) (Espagne)

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