Santiago (Chili) : Communiqué de Pablo Bahamondes, prisonnier subversif en grève de la faim

Publicacion Refractario / vendredi 2 avril 2021

Communiqué de Pablo Bahamondes Ortiz « Oso », prisonnier subversif en grève de la faim, depuis la prison Santiago 1

Des jours comme aujourd’hui*, ils/elles sont nombreux.ses, les frères/sœurs qui me reviennent à la mémoire… le temps a passé, mais à chaque instant de ma vie, elles/ils sont toujours présent.e.s dans mon être et je recueille toute l’expérience et la sagesse de leurs pas.


Les mentionner un.e par un.e donnerait une longue liste, les différentes circonstances de leurs morts montrent clairement que l’époque n’a pas tellement changé, en ce qui concerne les coups portés par le pouvoir à ceux/celles qui choisissent de défier le confort des puissants.

Le sang, la douleur et la rage se transforment en chemin de destruction créative, qui n’a pas de fin. À partir de cette humble réflexion, je prends mon souffle et je continue, irréductible.

Il faut garder à l’esprit que l’emprisonnement est un scénario probable, dans la vie de ceux/celles qui choisissent de briser la normalité et la légalité du pouvoir.

Le châtiment et l’isolement comme méthodes pour obtenir la repentance, mais cela ne sera jamais le résultat qu’ils trouveront dans nos corps et dans nos esprits indomptables.

La continuité de la lutte est une construction permanente, infinie et multiforme, avec une nature insurrectionnelle et insolente qui affronte l’oppression, la misère et l’exploitation.

Depuis ce lieu, l’appel sera toujours à l’approfondissement du conflit, à préparer, sentir et vivre la praxis subversive, en brisant les vieilles logiques, dogmatiques, moralisatrices, patriarcales, autoritaires et toxiques, qui ne font que provoquer des dégâts et de la méfiance au sein des collectivités et des individualités conscientes.

Depuis toujours, le fait de donner de la visibilité à nos sœurs/frères kidnappé.e.s par l’État est la tâche qui complète la lutte que des milliers d’entre vous portent, jour après jour, dans les divers espaces de résistance offensive.

Il est urgent de multiplier et de renforcer les réseaux de complicité, en mettant en place différentes actions pour exiger la liberté sans conditions des milliers d’entre nous qui sont derrière ces murs. La solidarité doit faire ce magnifique saut offensif et combatif qui reflète historiquement les pas des milliers de personnes qui sont tombées dans cette lutte.

L’ennemi est à l’affût, jour après jour, et il est temps de rendre les coups… il est temps de mettre en pratique le fait que ses mécanismes de contrôle seront inutiles contre ceux/celles qui empruntent avec conscience et avec le cœur les chemins de la libération totale.

Une accolade complice et insurgée aux sœurs/frères avec qui nous sommes aujourd’hui en grève de la faim ; aujourd’hui nous faisons de nos corps des armes, en affrontant une fois de plus l’État et ses lois.

Jeunesse combative, insurrection permanente !
Pour l’abrogation de l’article 9 et le rétablissement de l’art. 1 du décret-loi 321 !
Libération du camarade Marcelo Villaroel et de tous les prisonnier.e.s politiques subversif.ve.s, anarchistes, de la lutte de libération mapuche et de la révolte [commencée en octobre 2019 ; NdAtt.] !
Tant qu’il y aura la misère, il y aura la rébellion !

Pablo Bahamondes Ortiz « OSO »
Prisonnier subversif de Villa Francia
Prison-entreprise Santiago 1
Section de sécurité maximale
29 mars 2021

 

* Note d’Attaque : au Chili, le 29 mars on commémore le « Día del joven combatiente », journée du jeun combattant (le 29 mars 1985, Rafael et Eduardo Vergara Toledo, proches du groupe révolutionnaire MIR, ont été tués par les Carabineros de Pinochet).

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