Athènes (Grèce) : Des incendies en solidarité avec Dimitris Koufondinas

Il Rovescio / samedi 13 février 2021

« La manœuvre étatique ayant pour but d’exterminer le révolutionnaire Dimitris Koufondinas ne restera pas sans réponse »

La grève de la faim, qui dure depuis longtemps, du prisonnier politique Dimitris Koufondinas, et la menace de son meurtre de la part des mécanismes assassins du pouvoir ne sont pas quelque chose d’étranger à la réalité sociale plus large. Elles ont lieu derrière un voile de silence organisé, dans la désinformation méthodique, sous un autoritarisme débridé. Comme cela est arrivé par le passé, avec des exemples de grévistes de la faim tués par l’État, le gréviste de la faim est exclu de la normalité politique, il est déshumanisé, il est considéré comme un « outsider » qui fait chanter l’État pour satisfaire ses « caprices » personnels ; l’État n’aurait donc aucune raison de céder à son « chantage ».

« M. Sands était un criminel qui a été condamné. Il a choisi de perdre sa vie. C’est un choix que l’organisation à laquelle il appartenait n’a pas laissé à beaucoup de ses victimes ».
Margaret Thatcher, en 1981, après la mort du membre de l’IRA Bobby Sands, suite à sa grève de la faim.

Le gouvernement de Néa Dimokratía et la famille Mitsotakis/Bakoyannis sont en train d’exécuter une condamnation à mort contre Dimitris Koufondinas. Ils sont des bourreaux et des assassins. Et c’est comme-ça que la mémoire historique se souviendra d’eux. Eux, leurs larbins et ceux qui ont activement soutenu leur politique meurtrière éhontée.

Nous avons beaucoup de choses à dire, mais pour l’instant nous avons beaucoup plus à faire.

Nous revendiquons ces attaques incendiaires :
chez le lieutenant général de la police grecque, à la retraite, Christos Kontaridis. Kontaridis était probablement le plus sanguinaire des officiers de la MAT [la police anti-émeute grecque ; NdAtt.]. De 1994 à 2008, il a été en première ligne dans la répression ; il est responsable de dizaines d’épisodes de violence policière contre des manifestants. Il est responsable du sang des combattants répandu sur les trottoirs. Il a poursuivi sa misérable carrière dans des postes importants au sein du mécanisme répressif, grâce au fait qu’il était un fidèle chien de garde de l’État et du Capital. Après avoir quitté la police, il s’est présenté aux élections, comme candidat de Néa Dimokratía. Encore de ces jours, il écrit sans arrêt, en s’alignant sur l’agenda politique de l’extrême droite et en renforçant les idées fascistes au sein des mécanismes répressifs.
Chez le général de brigade de la police grecque, Michalis Ladomenou. Officier haut-gradé qui, en tant que directeur du personnel de la Police grecque, a joué le rôle de médiateur entre les syndicats et les dirigeants politiques de service. Ladomenou a longtemps joué un double rôle. D’une part pour couvrir et faire passer sous silence les crimes de ses collègues policiers et d’autre part en poussant vers la satisfaction des revendications les plus réactionnaires des syndicats de la police.

Cela ne nous étonne pas que nos actions aient été complètement passées sous silence par les médias, qui n’arrivent pas facilement à admettre que, malgré la police dans les rues et la militarisation de la vie quotidienne, le fable de Néa Dimokratía sur « l’ordre et la sécurité » instaurés dans la métropole athénienne est en train de s’effondrer, à cause des dizaines d’attaques et d’interventions qui essayent d’empêcher le plan d’extermination du gréviste de la faim Dimitris Koufondinas. L’alliance provocatrice des médias avec le gouvernement d’extrême droite de Néa Dimokratía, les dizaines de millions qu’ils ont reçu en échange de la désinformation, de la dissimulation, des mensonges qu’il propagent à toute occasion, les porterons inévitablement à faire face à leurs responsabilités. Pour les médias, « liberté d’expression » signifie se faire les porte-parole de la propagande de Néa Dimokratía, devenir son principal levier pour manipuler et construire une réalité renversée, signifie devenir la voix de la violence homicide de l’État et du Capital.

Notre position doit être claire et sans compromis.

Dans une réalité où tout est considéré comme utilisable et consommable, où la valeur est simplement abstraite et symbolique, le coût matériel le plus important est celui du sens : le coût psychologique face aux images de conflit et à la remise en question concrète du monopole étatique de la violence. Il s’agit de leur peur d’une radicalisation de la haine sociale à l’encontre de la politique gouvernementale. Il s’agit du dommage économique indirect dû à la prévention pour la défense de la barbarie existante.
Soyons inventifs, essayons d’être une menace pour ceux qui dominent nos vies. Leurs maisons sont là-bas, leurs bureaux sont là-bas, tout est à porté de main, là dehors. Et la résistance sociale s’épanouira là où les ordres de l’État sont contestés dans la pratique.
Nous ne nous attendons pas à un recul de la violence, de la part du gouvernement de Néa Dimokratía. A cette époque, le fait de nous multiplier, d’étudier l’ennemi, d’adapter les conditions de notre guerre à celles du paradigme capitaliste moderne, c’est une question de survie matérielle et politique. Le fait de devenir dangereux est une question de survie matérielle et politique. Même par des moyens facilement accessibles, pour se plonger dans des méthodologies de guerre non orthodoxes, pour construire entre nous des relations cohérentes d’honnêteté, de responsabilité, de solidarité et de confiance, afin de pouvoir faire ressortir nos projets et construire ces ponts qui ont été détruits par la violence de la crise du Capitalisme et de sa restructuration.

Rallumons nos aspirations révolutionnaires, en construisant des structures sociales et politiques capables de tenir debout et de menacer par de vrai l’équilibre du pouvoir, en parlant le seul langage qu’ils peuvent comprendre : le langage de la violence.

Victoire pour la grève de la faim du révolutionnaire Dimitris Koufondinas.
Pour son transfert immédiat à la prison de Korydallos.

Solidarité avec les prisonniers politiques, de la Grèce au Chili et de la France à l’Italie.

Organisons-nous. Attaquons. Battons-nous avec passion et dignité.

Cellules d’action directe
Cellule anarchiste de réponse à la violence

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