Bâle (Suisse) : La violence contre les exilé*es est systémique

reçu par mail / jeudi 4 juin 2020

Récemment, des rapports ont rendue publique la violence dont les personnes exilées sont systématiquement victimes dans les camps d’asile fédéraux à Bâle (CH).
Il nous semble évident qu’il ne s’agit ni de cas isolés, ni d’une situation propre à la Suisse.
Cette violence est inhérente à ce système, et portée par des responsables d’envergure internationale. Montrons-leur qu’ils ne peuvent pas agir impunément, et que leurs actes ont des conséquences.

L’expansion du coronavirus a accentué et explicité la violence du régime migratoire européen – tant aux frontières extérieures de l’UE que dans les camps et prisons locales.
Cet appel souhaite s’allier aux nombreuses voix qui luttent sans relâche.

Qu’est-ce qu’un camp d’asile fédéral?

Depuis mars 2019, la totalité du processus de demande d’asile a lieu dans un camp d’asile fédéral. Sous le couvert d’alléger la procédure par des décisions plus rapides, ce nouveau système abouti en réalité pour la plupart des requérant*es à un renvoi prématuré. Les camps sont isolés, construits loin de tout. La construction, la localisation ainsi que les règles disciplinaires y régnants rappellent bien trop une prison ou d’autres institutions privatives de liberté. Celles-ci sont un pilier des structures racistes étatiques et de frontières.
Peu importe qu’il s’agisse des centres d’asile fédéraux, des “ankerzentren” allemands, des CIE italiens (Centro di Identificazione ed Espulsione / Centro de Internamiento de Extranjeros), ou des CPA français (Centre de Premier Accueil [plutôt les CADA – Centre d’accueil de demandeurs d’asile ; NdAtt.]): tous représentent un régime migratoire européen qui catégorie, isole et renvoie sous la contrainte et la violence.
Le fonctionnement de tels camps nécessite une infrastructure dans de nombreux domaines: la construction du bâtiment ainsi que son entretien, la livraison de nourriture, le transport, la gestion quotidienne, la surveillance, les services d’ordre et de sécurité, etc.
Toutes les entreprises qui assument ces charges tirent profit de la précarité des personnes exilées.

Que se passe-t’il à Bâle?

D’après de nombreux témoignages, les jeunes hommes maghrébins sont la cible des employés de l’entreprise Securitas qui les importunent, maltraitent et tabassent, parfois jusqu’à engendrer des blessures graves. Ces mesures disciplinaires considérées par les agents de sécurité comme étant de la “légitime défense” finit pour les personnes concernées bien trop souvent à l’hôpital. Le SEM ainsi que l’administration du camp ORS couvrent publiquement les agents de sécurité, révélant la perversité du système : les coupables sont blanchis, les requérant*es d’asile présumé*es responsables des faits. Dans les rapports officiels, les blessures commises par les employés de Securitas sont décrites comme étant l’œuvre de “Maghrébins agressifs” contre eux-mêmes.
Le Centre Fédéral de Bâle se trouve juste à côté de la prison (de renvoi) Bässlergut. Les personnes qui y sont incarcérées expriment régulièrement leur résistance, tant dans la prison que dans le centre fédéral. Au-delà des barbelés, des actions tentent aussi de s’attaquer à ces institutions.

Pour plus d’informations:
– Brochure documentant la violence des Securitas à Bâle (en cours de traduction): https://3rgg.ch/wp-content/uploads/2020/05/3RGG_Immer-ein-Grund-uns-zu-schlagen_2020-1.pdf

– Informations et actions passées sur le Bässlergut:
https://barrikade.info/tag/74
https://renverse.co/spip.php?page=recherche&recherche=b%C3%A4sslergut

Le marché juteux de la sécurité

La principale mandataire des “services d’ordre de sécurité” dans les camps d’asile en Suisse est l’entreprise Securitas SA [qui, apparemment, n’est pas présente en France ; NdAtt.]. Protectas y est parfois aussi impliquée. Protectas est la version suisse d’une entreprise de sécurité internationale nommée Securitas (logo avec trois point rouges [on peut trouver celle-ci un peu partout en France ; NdAtt.]), qui n’a rien n’a voir avec Securitas SA en Suisse (logo avec un oeil).
Il y a de nombreuses autres entreprises qui proposent ce genre de services et sont ainsi directement responsables de l’oppression et du contrôle infligé par la violence physique et/ou psychique.

ORS: Organisation für Regie- und Spezialaufträge

La société privée ORS Service a en Suisse le quasi-monopole de la gestion des camps ainsi que de l’encadrement des requérant*es d’asile. Elle est aussi active en Italie, en Allemagne, en Autriche et en Espagne (en construction) et possède un bureau européen en Belgique.
Essaye de démasquer qui assume ce rôle dans ton camp local.

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Muthgasse 36
AT-1190 Wien
+43 (0)1 8906666-808
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ORS Group
14b Rue de la Science
1040 Bruxelles
Belgium
info@ors-group.eu
www.ors-group.eu

Ceci est un appel!

Pour une solidarité au-delà des frontières! Combattons ensemble la forteresse européenne et tous ses piliers.

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