Île-de-France : Tout le monde déteste les caméras !

Essonne : De l’imagination et de la persévérance contre les yeux de la police

extrait du Parisien / mercredi 3 avril 2019

Des mâts sciés, une voiture-bélier projetée contre un poteau, un local technique incendié. Certains ne manquent pas d’imagination pour mettre hors service les caméras de vidéoprotection.

Brétigny-sur-Orge, le 5 mars 2019. Les traces de l’incendie de la bagnole utilisée pour mettre hors service une caméra.

Jusqu’à commettre l’impensable. Le 8 octobre 2016, un groupe de 19 assaillants, cagoulés et habillés en noir, se sont attaqués à quatre policiers, qui surveillaient une caméra installée au carrefour du Fournil, sujette à de nombreuses dégradations. Coups de poing, jets de pierres et de cocktails molotov : plusieurs fonctionnaires seront grièvement blessés et brûlés.

Plus récemment, c’est à Brétigny-sur-Orge que deux caméras, situées à proximité du petit centre commercial de La Fontaine, ont été la cible d’attaques répétées. Les objectifs ont été cassés, les fils brûlés… quelques jours seulement après leur installation. La ville a porté plainte. « Leur remplacement est en cours », assure Nicolas Méary, maire (UDI) qui vient de lancer ce dispositif, pour un montant de 1 M€. « Ce vandalisme n’est pas dû au hasard, c’est la preuve que ce dispositif est utile, poursuit l’élu. Ceux qui font cela doivent comprendre que nous ne céderons pas. » […]

Ces attaques touchent généralement les quartiers dits sensibles. À Étampes, une structure modulable située dans le complexe sportif Michel-Poirier, dans le quartier de la Guinette a été incendiée en juillet dernier. Elle servait de local technique pour la vidéoprotection.

Aux Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, c’est un des mâts de vidéosurveillance qui a été scié en janvier. « Il sera remplacé d’ici une à deux semaines », promet Régis Caudron, adjoint au maire en charge de la sécurité, qui ajoute : « La présence de ce dispositif gêne les petits commerces souterrains, comme les trafics de stupéfiants. Nous avons déployé 154 caméras sur l’ensemble de notre territoire. Les images sont régulièrement sollicitées dans le cadre d’enquête de police, ce qui prouve leur efficacité. »

Corbeil-Essonnes, le 22 janvier 2019. Le mât soutenant les caméras a été scié

Un sentiment confirmé par Claude Carillo, du syndicat Alliance. « Ces caméras nous épaulent, elles complètent le travail des policiers, assure-t-il. Ce qui explique ces dégradations. On ne peut pas oublier ce qu’il s’est passé le 8 octobre 2016 à Viry-Châtillon. » Depuis, les forces de l’ordre ne surveillent plus les caméras sujettes aux attaques. « Entre du matériel et des hommes, le choix est vite fait », précise un membre des forces de l’ordre […]

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Noisel (Seine-et-Marne) : Les caméras ont des câbles, les trappes ont des accès…

Le Parisien / mercredi 3 avril 2019

Dans la nuit de mardi à mercredi, des câbles dédiés à la vidéoprotection ont été brûlés place des Genêts, dans le quartier du Bois-de-la-Grange à Noisiel. Le ou les individus qui ont dégradé le système ont ouvert des trappes où passent ces câbles pour y mettre le feu afin d’empêcher l’installation des caméras de vidéoprotection.
Promesse du maire socialiste Mathieu Viskovic aux habitants du quartier, la mise en place de la vidéoprotection doit être effective d’ici à cet été 2019. Elle aura pour objectif de perturber le trafic de stupéfiants. Ce dernier s’est déplacé au Bois-de-la-Grange lorsque le cours du Luzard ainsi que le 43 cours des Roches ont été pourvus en caméras.
« Les personnes qui ont dégradé n’avaient pas anticipé que les caméras arriveraient si vite mais elles finiront par partir. Nous n’avions pas rencontré de difficulté lors de la première phase de la vidéoprotection mais ce genre de phénomène arrive fréquemment. La société doit intervenir dans la semaine pour sécuriser les boîtiers. Il n’y aura pas de retard dans le chantier », assure le cabinet du maire.
Huit caméras avec vision à 360 degrés doivent être déployées dans ce quartier au printemps. Elles seront implantées rue du Bois-de-la-Grange, place des Genêts, allée du Gui, place du Bois-de-la-Grange et avenue Pierre-Mendès-France. Parmi elles, quatre seront posées dans le domaine privé et financées par les bailleurs du quartier.

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