Prison de Fresnes : Vive la belle à l’ancienne !

Le Parisien / dimanche 30 décembre 2018

Matons et flics restent bredouille

La prison de Fresnes n’avait pas connu d’évasion depuis celle, spectaculaire, d’Antonio Ferrara, surnommé « le roi de la belle », en mai 2003. N. B., lui, n’a nullement fait appel à des complices armés de lance-roquettes. Ce détenu de 29 ans, placé en maison d’arrêt pour une affaire criminelle, a réussi à franchir à la force des bras et à l’aide d’un drap deux murs d’enceinte du centre pénitentiaire et à s’échapper à pied. Le tout malgré les sommations et trois tirs de gardiens depuis les miradors.
Le jeune homme n’en est pas à sa première fuite, après s’être fait la belle, notamment du tribunal de Créteil en décembre 2016. Ce dimanche, c’est depuis la cour de promenade, où il se trouvait vers 16 h 30, qu’il a franchi la grille et a été aperçu dans le chemin de ronde. « Les surveillants en poste sur deux miradors ont vu l’individu et ont procédé aux sommations réglementaires » précise l’administration pénitentiaire.

Cela n’a pas suffi à stopper la course folle du détenu, qui a réussi à franchir le second mur de la prison, malgré trois coups de feu tirés depuis les tours. […]
« L’inspection générale de la justice a été saisie pour faire la lumière sur les circonstances de cette évasion », précise Youssef Badr, porte-parole de la Chancellerie, qui rappelle qu’en 2018, 27 tentatives ont été déjouées. Quatre évasions se sont cependant produites : Rédoine Faïd depuis Réau (Seine-et-Marne), interpellé trois mois après son début de cavale, deux détenus depuis Colmar (Haut-Rhin), retrouvés 24 heures après, et un dernier depuis Saint-Etienne en mars dernier.
Dans sa fuite, Nicolas Bras se serait blessé à la main en franchissant les barbelés qui surmontent les murs d’enceinte. « Ce n’est pas le genre à aller à l’hôpital, c’est un caïd », estime un autre surveillant. « C’est un vrai violent celui-là, se désole un policier qui a déjà eu affaire au jeune homme originaire de L’Haÿ-les-Roses. Il a sur son casier un certain nombre d’agressions violentes, toujours pour des vols. » Le malfrat avait été placé en détention provisoire à Fresnes, pour « extorsion en bande organisée avec arme ». En 2016, il avait déjà été condamné à huit ans de prison pour vol avec effraction et extorsion. Il faisait l’objet d’une surveillance particulière pour ses précédentes tentatives d’évasion. La plus spectaculaire fuite de Nicolas Bras remonte au 16 décembre 2016. Il avait réussi à se faufiler hors du box des prévenus au tribunal de Créteil et avait ensuite échappé aux policiers en faction.
En novembre 2017, il avait été condamné à trois ans et six mois de prison ferme pour cette évasion et une autre tentative, alors même qu’il était en récidive. Ce nouveau « roi de la belle » avait déjà été condamné pour tentative d’évasion avec violence par le tribunal de Créteil en 2012. Il était cette fois libérable en 2026, sachant que les peines prononcées pour évasion ne peuvent pas faire l’objet de remises de peine.

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