Toulouse : Les révoltés en procès [MAJ du 25 mai]

Sans Attendre Demain / Lundi 23 avril 2018

13 personnes devaient être jugées en comparution immédiate vendredi 20 avril 2018 à Toulouse, après les nuits d’émeutes qui ont éclaté après la mort d’un détenu à Seysses. 7 des 13 prévenus ont demandé le report de leurs procès, afin de parfaire leur défense. Quatre d’entre eux sont (notamment) poursuivis pour violences commises en réunion. Leurs audiences se tiendront donc au mois de mai.

Deux autres personnes – un homme de 38 ans et une femme de 24 ans – ont été relaxées pour leur participation aux émeutes. Ces deux personnes, que les journaflics d’Actu Côté Toulouse qualifient de « membres de l’ultra-gauche toulousaine » participent à la lutte en cours à l’Université du Mirail. Les deux ont été relaxées pour le chef de « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou dégradations de biens ». En revanche, ils ont été condamnés à un mois de prison avec sursis pour « refus de se soumettre au prélèvement biologique » destiné à l’inscription au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). La jeune femme, étudiante au Mirail, a également écopé de 500 euros d’amende pour « avoir fourni une identité imaginaire » aux policiers. Deux autres personnes, qui avaient été interpellées en même temps, accusées elles-aussi de faire partie de « la mouvance d’ultra-gauche » et de « s’être faufilés parmi les émeutiers« , ont vu leur audience reportée à une date ultérieure. Deux hommes de 18 et 19 ans ont également été condamnés à des peines de six mois de prison ferme (sans mandat de dépôt) pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

Un homme de 24 ans, interpellé en possession d’un laser, est lui accusé d’avoir ébloui le pilote de l’hélico de la gendarmerie qui survolait la zone: il a été condamné à trois mois de prison avec sursis, 210 heures de travaux d’intérêt général, et un stage de citoyenneté.

Enfin, un sans-papier Tunisien vivant en Espagne, interpellé dans les coursives d’un immeuble, a été relaxé pour le chef  de « participation aux émeutes » mais condamné à deux mois de prison avec sursis et interdiction de territoire français pendant trois ans.

Pour rappel, un émeutier de 18 ans (casier vierge) avait écopé mercredi 18 avril de six mois de prison, dont trois mois ferme, sans mandat de dépôt pour avoir des pierres sur une voiture de police.

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Mise-à-jour du 25 mai : la répression continue

Sud-Ouest / jeudi 24 mai 2018

Un jeune homme a été condamné à six mois de prison, dont trois mois ferme avec maintien en détention, pour avoir été impliqué dans les violences urbaines qui ont touché le quartier du Grand Mirail mi-avril à Toulouse.

Le jugement du tribunal correctionnel, rendu tard mercredi soir, est conforme aux réquisitions du parquet. Il prévoit en outre une mise à l’épreuve de deux ans et une interdiction de paraître sur les lieux des faits du prévenu, a précisé jeudi la vice-procureure de la République Annick Browne.

Le jeune homme, encagoulé lors de son interpellation, « voulait faire des snap, voir ce qui se passait », a-t-il déclaré à l’audience, selon la Dépêche du Midi. L’étude de son téléphone a montré qu’il se trouvait au plus près de l’action, un tournevis a été retrouvé dans sa poche, des pétards dans la voiture de son copain, précise le quotidien régional.

Lors de la même audience, une jeune fille a été condamnée à 70 heures de travaux d’intérêt général et un mois de prison ferme en cas de non-exécution, selon Annick Browne.

Deux autres jeunes hommes, poursuivis pour destruction du bien d’autrui, rébellion et entrave à la circulation des véhicules, ont obtenu un délai supplémentaire pour préparer leur défense. Ils ont été maintenus sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur comparution le 5 juin, a précisé la vice-procureure. […]

 

 

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