Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais) : Le saccage reste le meilleur des sports

Nord Littoral / Mardi 5 septembre 2017

Alain Roger pousse un coup de gueule : « Je n’en peux plus. Jusqu’où cela va-t-il aller ? Il faut que les services de l’État fassent quelque chose ! », clame le maire. L’ire n’est pas feinte car de nombreuses plaintes des habitants affluent en mairie depuis l’installation sauvage d’une trentaine de caravanes. La communauté des gens du voyage a occupé le site depuis plusieurs jours, mais le pire s’est produit dans le courant de la nuit du dimanche 3 au lundi 4 septembre. « Les extincteurs vidés, les armoires des associations et le matériel sportif des clubs saccagés. Les maillots de football ont disparu. Les portes ont été arrachées de leurs gongs. La vaisselle et poteries jetées au sol et les vitres, éviers et douches ont été brisées. Tout est explosé ! » La liste des dégradations n’en finit pas. La facture s’annonce salée pour la commune. « Environs 300 000 euros de réparations », estime Alain Roger. Depuis le début de son mandat, la municipalité a investi énormément pour sécuriser les bâtiments publics : « 500 000 euros pour des bornes, barrières anti intrusion… »

Cette fois, le maire s’inquiète, car ce qui vient de se produire dans sa commune n’est plus du domaine des incivilités. « Une première fois, on en a eu pour 4 000 euros de «petites dégradations»  Cela n’a plus rien à voir avec ce que l’on a connu auparavant » Toutes les communes font le même constat, selon Alain Roger. Il est d’autant plus en colère, qu’il a appris, par hasard, que l’aire de grand passage à Rouvroy était fermée. « Le président de la communauté d’agglomération Hénin-Carvin a fait labourer le terrain, sans nous prévenir. » Résultat : sans cette aire d’accueil, les municipalités ne sont plus en règle et ne peuvent plus prétendre à une expulsion en bonne et due forme. « Nous devons relancer une procédure en respectant la hiérarchie des démarches. Cela peut durer un mois. » Alain Roger appelle l’État à prendre ses responsabilités car l’élu craint un drame « J’ai peur qu’un jour ou l’autre ça se termine mal. En attendant, je vais aller les chercher où ces 300 000 euros ? ».

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