Paris-Montreuil : Vélib’ pris pour cible [MAJ presse et Mairie de Paris]

Indy Nantes / mardi 15 avril 2014

http://www.observatoiredessubventions.com/wp-content/uploads/velib-paris-velo-jcdecaux.jpgDepuis quelques temps déjà, JC Decaux et la justice collaborent: en effet dorénavant lorsque la police interpelle un mineur accusé de vol ou de dégradation sur des Vélib’, JC Decaux peut les faire travailler gratuitement à titre de sanction dans ses ateliers de réparation, avec la bénédiction d’un juge pour enfant.

L’esclavage ne s’arrête pas là: le 2 avril dernier, un détenu s’évadait de la prison de Villepinte (93), en se cachant dans un carton contenant des pièces détachées entrant dans la fabrication de ces jouets pour bobos. Leurs chers Vélib’ sont donc en partie fabriqués en taule…Non content d’être une des premières fortunes de France, JC Decaux s’engraisse également sur l’exploitation de prisonniers, en partenariat avec l’Administration Pénitentiaire, les juges et juges pour enfant.

Pour ces quelques raisons, nous avons voulu faire payer ces esclavagistes.

Dans la nuit du 14 au 15 avril, sous une magnifique pleine lune, dans les 10ème, 11ème et 12ème arrondissements ainsi qu’à Montreuil, les pneus de 453 Vélib’ ont été crevés.

Ainsi nous envoyons un clin d’œil à l’évadé de Villepinte, malheureusement rattrapé.

Vive la belle, Crève les pneus.

Face à la justice et au travail, on se dégonfle pas.

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Sur le sujet, on pourra lire cet article paru dans Lucioles n°16 :

Capitalisme vert et bagne…

Le Velib’… une juteuse opération économique teinte en vert écolo. Trop de pollution ? Trop de circulation ? Le géant de la publicité JCDecaux, en collaboration avec la Mairie de Paris, nous sert le vélo-liberté ! « Liberté » qui signifie argent pour son richissime patron (le onzième homme le plus nanti de France). « Liberté », pour les bobos écologistes, d’aller consommer leurs « produits culturels » tout en faisant une bonne action anti-CO2. Liberté d’être fiché dans ses déplacements. Liberté, encore, toujours, d’être un rouage de la machine domination-production-consommation.

Un jouet à bobos, bien sûr. Pour emprunter les vélos « en libre service » il faut payer et quand tu mets ta carte bleue dans la borne, en plus du ticket… ils te bloquent 150€ comme dépôt de garantie. Autant dire que si t’as pas de carte bleue ou de thune dessus (parce que pauvre, interdit bancaire et/ou sans papiers), laisse tomber… ou vole le vélo ! Et amuse-toi avec !

Mais pas besoin d’inciter ici à voler ou à dégrader les Velib’. Les patrons eux-mêmes se plaignent du fait que les pauvres n’apprécient guère leurs attentions écolos. En effet, le Nord-Est parisien (notamment les 18e, 19e, et 20e ardt., Pantin, Aubervilliers et Bagnolet) voit de nombreuses et constantes dégradations de vélos et de stations.

Le réseau Velib’, mis en service en 2007, compte un parc de 24 000 vélos. En 2012, 9000 avaient déjà été dégradés ou volés (un journal a même publié la photo d’un Velib’ arrivé à Bamako !). Au total, entre 2007 et début 2014, ce sont 15 millions d’euros de dégâts. Et la Mairie de Paris en bave aussi : selon le contrat du service, elle participe aux frais. D’où l’attention accrue des flics : les deux dernières années les interpellations (pour vol, recel ou vandalisme) se sont multipliées, aussi avec l’emploi des caméras de surveillance de la Préfecture.

Pour prévenir le vandalisme, qu’ils disent être dû surtout aux jeunes, JCDecaux et les bureaucrates de la Mairie ont aussi fait pas mal de pub’ (eh, c’est leur spécialité aux deux !) dans des écoles. Tiens, ça ne marche pas ! Alors on passe au bagne. JCDecaux, la Mairie, la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et les Procureurs de la République de Paris et de Bobigny ont signé en 2013 deux conventions pour mettre sur pied un système de réparation pénale. Les mineurs qui se font chopper avec un Velib’ chouré, s’ils veulent éviter le tribunal (et s’ils n’ont pas de casier) doivent travailler pour JCDecaux. Pendant deux jours, ils sont sous la surveillance d’un responsable d’atelier, tuteur volontaire (collabo !) ayant reçu une formation pour cela et sous le contrôle de la PJJ. Ces travaux forcés ont lieu dans les atelier de réparation de rue des Reculettes (13e) ou rue du Sergent-Bauchat (12e). 38 jeunes gens ont déjà subi cette punition pendant les vacances scolaires de 2013. Encore de la pub’ pour JCDecaux et son plan « Responsabilité Sociétale et Environnementale ». Un peu de fard social-démocratique et beaucoup de travail en moins pour les tribunaux…

Mais on espère bien que les jeunes bagnards ne seront pas trop prêts à revenir sur la bonne voie !

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Paris : 367 pneus de Vélib crevés, JC Décaux a porté plainte ce jeudi matin

20Minutes / jeudi 17 avril 2014

Les militants du  groupe Indymedia accusent JC Decaux «d’esclavagisme»… Une opération «anti-Vélib’» à Paris a été réalisée dans la nuit de lundi à mardi par des militants d’extrême gauche, rapporte ce jeudi RTL. Ces derniers ont crevé les pneus de 453 vélos dans l’est de Paris (10e, 11e et 12e arrondissements) et à Montreuil (Seine-Saint-Denis). JC Décaux, le fabricant de ces Vélib’, confirme les dégradations, mais parle lui de 367 vélos dégradés. «Ils ont été réparés en une demi-journée, ce qui a permis de limiter la perturbation du trafic», précise l’entreprise, qui a porté plainte ce jeudi matin.

Le mouvement anti-fasciste et anti-capitaliste Indymedia a revendiqué l’opération, accusant le fabriquant JC Decaux «d’esclavagisme», car cette entreprise collabore avec le ministère de la Justice.

«Travaux d’intérêt général gratuits»

En effet, JC Decaux accueille des mineurs envoyés dans leurs ateliers pour effectuer des travaux d’intérêt général. «Lorsque la police interpelle un mineur accusé de vol ou de dégradation sur des Vélib’, JC Decaux peut les faire travailler gratuitement à titre de sanction dans ses ateliers de réparation, avec la bénédiction d’un juge pour enfant», déplore un communiqué d’Indymedia diffusé mardi.

«La réparation pénale est une mesure saluée par tous et une action de sensibilisation qui porte ses fruits, se défend JC Décaux. C’est une alternative aux poursuites judiciaires. Le Procureur de la République peut proposer aux mineurs ayant dégradé des vélos en libre-service de réparer les conséquences de leurs actes délictueux et éviter de passer ainsi devant le juge pour enfants.»

«Exploitation de prisoniers»

Le mouvement accuse également JC Decaux de «s’engraisser également sur l’exploitation de prisonniers, en partenariat avec l’administration pénitentiaire, les juges et juges pour enfant», car certains détenus de Villepinte réparent des vélos durant leur incarcération. Depuis décembre, l’entreprise, en partenariat avec Sodexo et l’administration pénitentiaire, a effectivement confié des réparations de Vélib’ aux ateliers de la maison d’arrêt de Villepinte.

Mais pour JC Décaux, «cette activité s’intègre dans un objectif innovant plus large qui est de faciliter le retour à l’emploi des sortants de prisons. Quarante-cinq Vélib’ sont ainsi réparés à Villepinte chaque semaine, en plus des 1.100 qui sortent de nos centres de réparation parisiens.»

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Vélib’ vandalisés : accusé «d’esclavagisme», JCDecaux porte plainte

Le Figaro / vendredi 18 avril 2014

Des militants anti-capitalistes ont crevé les pneus de 367 Vélib’ pour protester contre un accord permettant à des mineurs délinquants de travailler gratuitement dans les ateliers du groupe.

Plus de 450 pneus crevés sur 367 Vélib’. C’est le résultat d’une opération «anti-Vélib’» menée dans la nuit de mardi à mercredi par le collectif parisien du réseau anti-capitaliste Indymedia. Les militants d’extrême-gauche s’en sont pris aux vélos stationnés dans des stations de l’Est parisien ainsi qu’à Montreuil. Ils entendaient ainsi protester contre «l’esclavagisme» dont se rendrait coupable le fabricant des Vélib’, le groupe industriel JC Decaux, qui a accepté que des mineurs en détention puissent réaliser des travaux d’intérêt général dans ses ateliers.

«Depuis quelques temps déjà, JC Decaux et la justice collaborent. En effet, dorénavant lorsque la police interpelle un mineur accusé de vol ou de dégradation sur des Vélib’, JC Decaux peut les faire travailler gratuitement à titre de sanction dans ses ateliers de réparation, avec la bénédiction d’un juge pour enfants», s’indigne Indymedia dans un communiqué.

Une convention entre le parquet et JC Decaux

Une convention a effectivement été signée en janvier 2013 entre le parquet de Paris, la protection judiciaire de la jeunesse, la mairie et JC Decaux. Elle prévoit une mesure de «réparation pénale» qui consiste à travailler deux jours dans les ateliers de JC Decaux, en Seine Saint-Denis et dans le XIIIe arrondissement. Elle n’est accessible qu’aux mineurs interpellés pour des faits de vol ou dégradation sur des Vélib’ dont le casier judiciaire était auparavant vierge.

Paris s’est spécialisée dans la recherche de mesures alternatives à des poursuites pénales, notamment pour les délinquants mineurs. La mairie avait déjà accueilli au sein de ses équipes des personnes condamnées à des travaux d’intérêt général. C’était cependant la première fois qu’un partenariat de ce type était signé avec une entreprise privée. L’ancienne adjointe municipale à la prévention et la sécurité, Myriam El Khomri, avait justifié cette démarche en arguant que Vélib’ est «un service public».

Une plainte déposée pour «dégradation»

Indymedia reproche également à JC Decaux de faire travailler des prisonniers sur ses vélos, comme c’est le cas à la prison de Villepinte. «Non content d’être une des premières fortunes de France, JC Decaux s’engraisse également sur l’exploitation de prisonniers, en partenariat avec l’administration pénitentiaire», peut-on ainsi lire sur le forum nantais d’Indymedia.

Le groupe JC Decaux a confirmé que «367 Vélib’» avaient été détériorés. Il a annoncé le dépôt d’une plainte ce jeudi matin pour «dégradation». La police a ouvert une enquête. Elle permettra de déterminer si les responsables de ces actes sont mineurs ou non. Auquel cas, ils pourraient être condamnés… à réparer les Vélib’ qu’ils ont dégradés dans les ateliers de JC Decaux.

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COMMUNIQUÉS DE PRESSE de Christophe Najdovski et Myriam El Khomri – Dégradation Velib’

18/04/2014
Par M. Christophe NAJDOVSKI
et Mme Myriam EL KHOMRI

Plusieurs centaines de Vélib’ ont été dégradés cette semaine à Paris. Avec la Maire de Paris, Anne Hidalgo, nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes de vandalisme revendiqués qui nuisent à la qualité du service, pénalisent en premier lieu les usagers et représentent un coût budgétaire conséquent.

Vélib’ connaît depuis 2007, un grand succès populaire, jamais démenti : au début du mois d’avril, la barre des 200 millions de locations a été franchie et le nombre d’abonnés ne cesse d’augmenter, atteignant à ce jour les 260.000 abonnés annuels. Il constitue une offre de déplacement que les Parisiennes et les Parisiens, et en particulier les plus jeunes d’entre eux, ont largement adoptée. Offre de mobilité durable et écologique, Vélib’ répond aux objectifs que s’est fixée la Ville de Paris de renforcer les déplacements doux et propres, pour une ville plus fluide et apaisée.

Le phénomène de vandalisme de ces derniers jours, sur les vélos mis à disposition, porte atteinte à ce service public populaire.

Pour répondre à ces actes de vandalisme, la Ville de Paris a signé le 7 janvier 2013 une convention avec le Parquet de Paris, la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et la société JCDecaux, créant un dispositif de réparation pénale « Vélib’, tu casses, tu répares ».

A ce jour, 44 mineurs ont été concernés par cette mesure de réparation pénale. Ces jeunes sont intégrés au sein des équipes chargées de leur réparation, dans les ateliers de Cyclocity (la filiale de JCDecaux qui réalise la remise en état systématique des Vélib’ endommagés). Cette réponse pénale constitue une action efficace de lutte contre la récidive permettant, dans un délai rapide, de répondre au délit par une sanction responsabilisante.

Une campagne de sensibilisation va également être prochainement lancée auprès du public scolaire.

Parce que toute atteinte à Vélib’ constitue une atteinte au service public, les dégradations doivent être fermement condamnées et chacun doit donc faire preuve de civisme pour que ce service continue à bénéficier au plus grand nombre.

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