Athènes (Grèce) : Revendication de l’attaque incendiaire contre un concessionnaire Renault

Act for Freedom Now! / samedi 25 novembre 2023

C’était le matin tôt, le 15 octobre, le ciel était complètement noir. Jour d’élections municipales. Nous avons attendu que les électeurs et les flics se déplacent dans le quartier. Les rues étaient presque vides. Nous avons atteint notre cible. Nous nous sommes regardé.es les un.es les autres, avec une étincelle dans les yeux. Tout était propre. Rien ne nous arrêtait. Quelques secondes avant l’action, nous nous sommes demandé.es si cela en valait la peine, la peur nous a pris, mais cela en valait la peine, pour toutes les raisons du monde. La détermination, le cœur ardent prennent la place de la peur. C’est l’une des rares fois où l’on sourit. Nous avons donné l’OK définitif. La personne a activé l’engin incendiaire, l’a placé sous la voiture. Il a fait le signal. Nous nous sommes éloigné.es, chacun.e à son tour, et avons vu que personne dans le secteur avait remarqué ce qui s’était passé. Quelques minutes après, pendant que nous étions loin, dans la sécurité de la nuit, l’engin s’est activé et a réduit cinq voitures à un chaos de flammes. Si les voisins n’ont pas été réveillés par le bruit de l’incendie, ils l’ont sûrement été par les sirènes des pompiers.

La seule chose qui a du sens, dans le monde misérable où nous vivons, est d’essayer de le détruire complètement. De résister de toutes les manières possibles. Cette petite action est une contribution à cette résistance. Elle est aussi une invitation à participer, à l’adresse d’autres individus et groupes. Il y a des cibles étatiques et capitalistes partout, tout ce dont on a besoin est un plan bien préparé et de surmonter nos peurs, individuellement et collectivement.

À une époque où le désespoir et la futilité l’ont emporté, nous répondons que nous n’avons pas besoin d’espérer dans un avenir meilleur, pour pouvoir résister à un présent qui nous tue. Avec ou sans espoir, nous nous battrons toujours.

Nous refusons de nous intégrer dans un système qui écrase nos vies. Nos désirs sont crées et contrôlés par la famille, l’éducation, la télévision. La raison pour laquelle nous sommes utiles au pouvoir est que nous sommes rentables, à nos frais, et tous les quatre ans ils nous jettent une carte pour choisir celui qui détruira nos vies et nous vendra le conte de fées de la liberté. Nous ne combattons pas pour une meilleure démocratie, qui nous donnerait plus de miettes, qui ferait de nous de meilleurs consommateur.trices, qui tuerait de manière un peu plus civilisé. Nous combattons pour un monde de solidarité, d’égalité, de liberté, pour l’anarchie et cela ne peut se faire que par la destruction de l’État, du capitalisme, du patriarcat, de la société et du pouvoir.

Combien de meurtres d’État encore, combien de guerres encore, combien d’immigrées encore doivent se noyer ou brûler, combien de trains encore doivent entrer en collision ? Combien de personnes encore doivent être tabassées et jetées hors d’un bateau, combien d’autres enfants doivent être enfermés derrière une porte de garage et assassinés sous les yeux coupables des travailleurs ?

Combien de fois l’État doit-il armer la main du flic qui tire et tue quiconque désobéit à ses ordres et défie son autorité, avant que nous comprenions que nous devons prendre notre vie entre nos mains et la jeter dans le feu ? Dans ce feu qui peut arriver à porter des coups à ceux qui oppriment nos vies. La seule chose qui nous reste, dans notre guerre contre l’État, le capitalisme, le patriarcat, est de devenir une vague impétueuse de résistance. De ramener à nouveau le conflit dans la vie quotidienne et éliminer l’oppression, l’exploitation, le racisme, le pouvoir.

Au printemps [plus précisément, le 27 juin ; NdAtt.], Nahel a été assassiné par des flics français, tout comme Christos Michalopoulos, un Rom de 17 ans, a été tué le 11 novembre par des flics grecs.
Vengeance pour Christos Michalopoulos, Rom de 17 ans.
Aucun meurtre d’État restera sans réponse.
Victoire pour la lutte des prisonnier.es.
Libération immédiate de l’anarchiste Kostas Dimalexis*.

 

P.-S. En général, nous n’avons pas besoin de raison spécifiques pour attaquer des multinationales, parce qu’elles sont toutes de la merde. Néanmoins, Renault produit et vend des voitures et, comme tous les constructeurs automobiles, fabrique des voitures de patrouille et des véhicules. Renault est une société automobile qui appartient en partie à l’État français. Et l’État français a récemment élargi sa coopération avec l’État grec. En plus de vendre des armes à la Grèce (avions de combat et navires de guerre) des flics français sont venu en Grèce avec l’intention de former des policiers à la surveillance par caméra et au contrôle avancé des foules. La France soutient aussi la Grèce et Frontex dans la guerre contre les migrants.

 

* Note d’Attaque : il avait été arrêté le 22 novembre 2022, accusé d’association de malfaiteurs et d’une attaque contre une station radio. Il a été libéré le 20 novembre 2023, le montage policier étant complètement tombé.

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