Smithers (Canada) : Revendication de l’incendie de véhicules de la Gendarmerie royale, dans le territoire Wet’suwe’ten

Abolition media / vendredi 25 novembre 2022

Aux premières heures du 26 octobre, plusieurs véhicules du groupe C-IRG de la Gendarmerie royale du Canada ont été incendiés, sur le parking de l’hôtel Smithers Sunshine Inn.

Au moment où vous lisez ceci, l’entreprise Coastal GasLink est en train de faire des forages sous les sources sacrées de la région Wedzin Kwa.
Le sol tremble, dans les territoires de la population Wet’suwet’en. Pour chaque secousse de la terre, lorsqu’ils conduisent leurs foreuses et font sauter leurs explosifs à travers des lits de rivières et de la roche, juste en dessous des bancs de saumon qui frayent, des secousses de douleur et de rage se réverbèrent à travers les cœurs de ceux/celles qui ont encore de la place pour les sentir.

La mort nous entoure. Les saumons meurent en masse et les ruisseaux sont à sec. Des grandes zones de ce qui était une forêt humide florissante brûlent. Un milliard de crabes des neiges disparaissent et meurent, en Alaska. Le chaos climatique grandit, alors que des megaprojets transforment le monde vivant en vivant cauchemar. Du coup, trop de monde quitte ce monde trop tôt. Peut-être à cause de ce qu’on appelle un suicide. Ou une overdose. Ou un AVC. Peut-être qu’il s’agit d’une balle de la police qui déchire la chair et les organes. Tout cela est la manifestation de la douleur insupportable, de la souffrance et de la violence portées par le colonialisme et par l’État.

En « Colombie Britannique », c’est la Gendarmerie royale du Canada qui défend et applique cette violence. Et là où l’industrie extractive rencontre la résistance autochtone, la Gendarmerie royale utilise une division spécialisée appelée Community-Industry Response Group [Groupe de Réponse Communauté-Industrie ; NdT]. Ce sont les flics du C-IRG qui se portent volontaires pour attaquer, surveiller, harceler et brutaliser les défenseur.euses de la terre, pour le compte de leur patrons du monde des affaires.

Tôt le 26 octobre, quatre véhicules du C-IRG ont été incendiés à Smithers, tandis que les agents du C-IRG dormaient a quelques mètres à peine de là. Le feu a endommagé ou détruit tous les quatre camions et s’est répandu à plusieurs véhicules industriels et à une ambulance, sur le parking. Les camions de Coastal GasLink et de BC Hydro brûlés ne sont guère à regretter. Les dégâts à l’ambulance ont été malencontreux et non intentionnel. Personne n’a été blessé par cette action, parce que des précautions ont été prises en ce sens. Les véhicules ont été incendiés seulement là où il était certain que le feu ne se serait pas propagé à la structure ou n’aurait pas pu mettre en danger des vies.

La violence dictée par l’industrie et appliquée par la police condamne une entière planète à une avenir de désert ardent. Reconnaître le fait que l’enjeu de cette lutte touche chacun.e de nous signifie reconnaître l’importance d’agir, avec nos possibilités, avec notre autonomie et urgemment. Nous devons tou.tes aiguiser notre souffrance dans la détermination nécessaire pour agir contre les responsables de notre douleur.

Il n’y a aucun mot à échanger avec le gouvernement ou l’industrie, qui puisse changer le fond de leur nature. Ces institutions ne sont pas des personnes. Elles n’ont pas d’âme, pas d’éthique et pas de conscience.
Leur force motrice et le profit à tout prix et on ne peut pas négocier avec elles ni les raisonner.

Les gens de gauche et du centre veulent que la politique soit claire et nette, dans les limites de la respectabilité. Le fait de qualifier les actions qui sortent de ces limites comme des opérations « false flag » [coup monté ; NdT] limite fortement notre capacité à élargir le champ de la lutte et à défier directement la violence de l’État. Les mouvements efficaces utilisent un large éventail de tactiques, pour atteindre leurs buts. Les accusations de « coup monté » ne servent qu’à isoler celles/ceux qui choisissent de s’engager dans des actions plus offensives que le large soutien et ces accusations sont dangereuses et limitantes. S’il y a une conspiration, ici, il s’agit de la collusion manifeste entre les grandes entreprises et les forces de l’État, dans le but de poursuivre l’héritage de la violence génocide à l’encontre des peuples autochtones et de leur terre.

Incendier des voitures de flics est facile. Prendre les mesures nécessaires à éviter des arrestations l’est moins. Cherchez des méthodes qui marchent ; warriorup.noblogs.org est un bon site par où commencer. Utiliséz des instruments informatiques orientés vers la sécurité  et open source ou un WiFi public pour le faire, ou encore mieux faite-le à l’ancienne, procurez-vous des livres. Testez vos méthodes. Pensez attentivement à la façon dont le feu peut se répandre, pour être sûr.es que vous n’allez pas brûler involontairement un bâtiment où provoquer des blessé.es. Sachez comme éviter de laisser des traces. Pensez critiquèrent au conséquences, tant d’une action quant de l’inaction. Faites confiance à vos instincts rebelles et agissez avec courage.

Il a toujours été le moment de lutter. Il l’est encore.

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