Combaillaux (Hérault) : Un engin incendié sur le chantier du Lien

Metropolitain / dimanche 27 mars 2022

Un engin de chantier a été volontairement incendié, dans la nuit de samedi à dimanche, dans la commune de Combaillaux, sur le chantier du dernier tronçon de la Liaison intercantonale d’évitement nord de Montpellier, Lien. Un témoin a prévenu la gendarmerie ce dimanche, en découvrant un concasseur calciné sur le site, près du Mas de Gentil. Il aurait été aspergé de carburant, avant que le ou les incendiaires ne mettent le feu.

Une enquête est ouverte à la compagnie de Castelnau-le-Lez, les gendarmes scientifiques ont réalisé des investigations. Depuis cette dernière phase du chantier du Lien qui ralliera l’A9 à Vendargues à l’A750 à Juvignac, des opposants manifestent régulièrement.

Des associations ont introduit un recours en justice, la procédure n’est pas encore terminée. Des ouvriers ont été malmenés et des engins de chantier vandalisés et déjà incendiés, provoquant la colère du Département de l’Hérault et du chef d’entreprise, dont le préjudice de ces incendies criminels est très élevé.

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Mise à jour du 13 avril : la répression met le paquet

Midi-Libre / dimanche 10 avril 2022

Engins incendiés ou dégradés, jet d’huile de vidange sur la cabine d’un ouvrier : depuis le début des travaux, en octobre dernier, le chantier du Lien (Liaison intercantonale d’évitement nord) est la cible de sabotages et actions malveillantes.

Fin mars, un concasseur était incendié sur le chantier du Lien (Liaison intercantonale d’évitement nord) à la limite de Grabels et Combaillaux. L’engin était entièrement détruit par le feu. Un acte malveillant qui s’ajoutait à ceux commis depuis le lancement des travaux, à la fin du mois d’octobre dernier.

Dès le 15 décembre, le conseil départemental, maître d’ouvrage, avait réagi au lendemain de plusieurs événements du même ordre : camions et machines incendiés ou dégradés. Il dénonçait les « actes de vandalisme, voire d’agression en direction des entreprises intervenant sur le chantier et de leur personnel ».

Et de préciser : « Le 14 décembre, de l’huile de vidange a été jetée sur la cabine d’un engin de débrouissaillement alors que le conducteur était à l’intérieur. Dans la nuit du 14 au 15, un camion a été incendié et plusieurs engins endommagés. Les dégâts s’élèvent à plusieurs centaines de milliers d’euros ».

La collectivité condamnait ces comportements : « Certains groupuscules usent de méthodes illégales qui sont de nature à faire courir des risques aux ouvriers du chantier et génèrent des retards et des surcoûts aux entreprises de travaux ».

Le 18 février, en pleine journée, des membres du mouvement Extinction rébellion pénétraient sur le site de concassage du chantier, à Grabels, montaient sur une machine et la maculaient de peinture rouge.

Sur leur page Facebook, des photos de cette action étaient publiées, accompagnées d’un commentaire : « Vendredi nous avons bloqué le concasseur, engin qui contribue à la destruction de la nature sur le chantier du LIEN. Le (faux) sang déposé sur cette bête destructrice est celui des espèces protégées malmenées par ce projet, des arbres et plantes broyées, des écosystèmes et des terres cultivables détruits ». Les gendarmes étaient intervenus.

« Le responsable du groupe a été interpellé. La procédure suit son cours », indique le lieutenant-colonel Vanderstiggel, commandant de la compagnie de gendarmerie de Castelnau-le-Lez.

Le conseil départemental avait à nouveau dénoncé ces agissements : « Les engins ont été dégradés avec pour conséquence de fortes perturbations dans le déroulement des travaux. Ces interventions illégales pourraient mettre en danger aussi bien les opposants qui s’introduisent sur des chantiers interdits au public pour des raisons de sécurité, que les ouvriers pris à partie dans ces dégradations de leurs outils de travail ».

Il soulignait au passage : « Le Lien, projet d’utilité publique et d’intérêt majeur, est très attendu par la population de l’aire urbaine de Montpellier et même au-délà ».

Et d’ajouter, sur l’aspect environnemental : « Le concasseur visé par ces dégradations permet de réduire les roches extraites du site en fragments de plus petite taille qui, dès lors, peuvent être réutilisés soit en remblai soit dans un corps de chaussée. Cette technique permet de préserver les ressources naturelles (…) Cela évite aussi les transports des matériaux par voie routière, bénéficiant au bilan carbone de l’opération et à la sécurité routière en limitant les convois ».

De son côté, la gendarmerie est fortement mobilisée face à ces actes. « Lors de chaque dégradation, les sociétés de travaux concernées ont déposé plainte systématiquement. Des recoupements sont effectués entre les différents faits, afin d’identifier les auteurs. Nous attendons des retours d’analyses et travaillons en lien avec le parquet », indique le commandant de la compagnie de Castelnau-le-Lez.

Après les dégradations du mois de décembre, la préfecture avait organisé une réunion avec les entreprises et la gendarmerie afin de mettre en place une surveillance renforcée.

« Nous assurons une présence accrue sur le site, notamment la nuit, et sommes en contact direct avec les agents de sécurité présents sur place, ajoute le lieutenant-colonel Vanderstiggel. Nos référents sûreté ont fait des préconisations et la gendarmerie s’engage à se rendre très rapidement sur les lieux en cas de problème. Cela nécessite beaucoup de réactivité et de coordination. »

Le portail d’un responsable associatif tagué

En marge du chantier, un autre acte malveillant en rapport avec le Lien a été commis dans la nuit du 26 au 27 février dernier.

L’un des responsables de l’association Vivre à Combaillaux a vu le portail de sa maison tagué de plusieurs inscriptions, dont les mots Zad, Lien, et la lettre A entourée d’un cercle, un symbole anarchiste. « Vivre à Combaillaux fait partie du comité de suivi environnemental du Lien.

Notre but est que le Lien apporte le moins de nuisances possible aux habitants de la commune », rappelle son vice-président, Jean-Paul Mourlon. « Les tags ont été réalisés au lendemain d’une opération de tractage que nous avions mené au niveau du petit point de Grabels, où passent de nombreux automobilistes. Nous demandons l’aménagement de talus, d’enrobés phoniques et la plantation d’arbres sur le tracé du Lien ».

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