Italie : Opération répressive contre des anarchistes, dans le Trentino

Il Rovescio / samedi 26 février 2022

Hier, 25 février, la police judiciaire a notifié à des compagnons 3 mesures de privation de la liberté – on a lu dans les papiers que les destinataires seraient 4. Il s’agit d’une mesure de détention préventive, d’une arrestation domiciliaire et de deux interdictions de sortir de la commune de résidence officielle, hors de la région Trentin (une dans le secteur de Trévise, l’autre à Trieste).

Les délits dont les compas sont inculpés sont de typologies différentes et aussi lointains entre eux dans le temps. Le seul fil conducteur semble être la lutte anti-carcérale. Après les révoltes qui ont eu lieu dans les prisons italiennes en réponse à la gestion de l’épidémie, l’attention policière à l’encontre de ceux qui, en dehors des murs, se mobilisent sur ce sujet clairement explosif est devenue plus forte (une exemple local est la procédure judiciaire ouverte à Trente pour « incitation aux délits », pour des rassemblements ou des parloirs sauvages à la prison de Spini di Gardolo, en 2021). Dans l’ordonnance de placement sous contrôle préventif qui a été notifié hier, les procureurs (Raimondi, Ognibene et Profiti, les mêmes de l’opération Renata) parlent de la volonté d’« imposer leur idéologie anti-carcérale ».

Les délits dont ils sont inculpés sont trois.

Selon l’accusation, Juan aurait placé un engin à l’extérieur du bureau du Juge d’application des peines de Trente, en 2014 (art. 280 bis du code pénal [« acte de terrorisme avec des engins mortels ou explosifs » ; NdAtt.]. A l’heure actuelle, Juan est détenu dans la prison de Terni et fait face à un procès pour attentat terroriste et massacre, pour les engins placés derrière le local de la Lega de Trévise en 2018.

Un compagnon et une compagnonne sont accusés d’avoir aidé Juan dans sa cavale, entre 2017 et 2018 (art. 390 du code pénal, « aide au non-respect d’une peine »), en lui fournissant un faux document d’identité et un logement en location.

Un autre compagnon est accusé de tentative d’extorsion, avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme, parce que, avec d’autres personnes, il aurait essayé de convaincre le responsable de la radio régionale Radio Ottanta de lire en direct un communique en solidarité avec les détenus, pendant les révoltes et les massacres dans les prisons de mars 2020.

Aucun délit d’association subversive n’a été notifié.

Voilà en quelques mots ce que dit le dossier. Ce que nous disons, c’est que l’esprit de liberté ne sera jamais maté par aucune manœuvre policière Que nous continuerons à lutter contre la prison. Que nous voulons à nouveaux nos compagnons à nos côtés. Que nous ne les priverons pas de notre proximité.

Solidarité avec Juan, Massimo, Agnese e Stecco.

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