Atlanta (USA) : Des engins forestiers attaqués

AMWEnglish / mardi 18 mai 2021

Pas de sifflement dans la forêt d’Atlanta : Un communiqué

C’est l’histoire de quelque queers qui se sont trouvé.e.s hier soir dans le parc d’Intrenchment Creek, pour refuser sa destruction au nom du profit et du pouvoir et pour détruire les machines qui servent des choix politiques abominables, qui ont sali la forêt d’Atlanta. Nous ressentons un profond respect et une grande estime, en reconnaissant que celle-ci est la terre de la population Muskogee et qu’elle a été le lieu d’horribles abus, de déplacements forcées d’habitant.e.s, d’esclavage dans les plantations et d’esclavage carcéral.


Ces queers ont commencé à sillonner la forêt, touchant le sous-bois, les broussailles, respirant l’air le plus pur de la ville, sentant que la zone humide les prenait, alors que leurs talons s’enfonçaient sous elles/eux. Après une courte marche, elles/ils ont atteint une pause artificielle dans l’étreinte de la forêt. Ils/elles se sont retrouvé.e.s sur un intrépide monticule de terre, un site de destruction, une fissure déchirante dans le rythme de la forêt. Au loin, 7 machines non gardées étaient illuminées par le clair de lune. Elles/ils savaient ce qu’ils/elles avaient à faire.

Alors que les marteaux rencontraient les vitres et que les couteaux coupaient les durites, le démantèlement des monstres mécaniques qui avaient violé la forêt commençait. Aucun des outil de ces ravageurs de la forêt est sorti indemne. De nombreux messages antagonistes et proclamatoires ont été émis par le sifflement et les râles de ces boites métalliques. En peu de temps, la lune était loin d’être la seule lumière qui brillait sur le monticule de terre laissé par la destruction portée par ces machines. Les éclaboussures d’essence, tel une extension du sang qui alimente le feu qui brûle dans les cœurs de ces queers, se sont enflammées avec la rage qu’elles/ils éprouvaient. Le temps que les pompiers s’en aperçoivent, l’acte était accompli et les coupables étaient déjà disparu.e.s dans la nuit, comme la fumée noire qui s’élevait dans le ciel. C’est sur des machines inutilisables que les incendies ont été éteints. Les incendies sont temporaires et peuvent être éteint. Le lien qui unit ceux/celles qui vivent dans une forêt, qui respirent son air et qui boivent de l’eau filtrée par ses zones humides n’est pas si facile à rompre.

Nous espérons qu’en racontant notre histoire, nous pourrons vous appeler à nos côtés, pour défendre la forêt d’Atlanta, et que nous pourrons inspirer d’autres personnes à être dangereuses envers tout ce qui fait la guerre à nos corps, à la terre, et à nos vies elles-mêmes.

Nous sommes scandalisé.e.s par les ravages qui ont déjà été accomplis dans la forêt d’Atlanta par les Blackhall Studios et le soi-disant gouvernement qui leur a donné la permission.

Nous ne permettrons pas d’autres destructions ; nous ne permettrons pas à la soi-disant ville d’Atlanta de construire un horrible centre d’entraînement pour la police, une structure de 300 acres qu’ils appelleront « Institut pour la justice sociale ».

Nous ne tolérerons pas la destruction de l’ancienne ferme de la Prison d’Atlanta, ce qui effacerait encore un peu plus l’histoire et dissimulerait le lien et la transition qu’il y a eu entre l’esclavage des Noirs dans les plantation et l’esclavage pénitentiaire moderne.

Nous condamnons l’échange des 250 acres de magnifique forêt que les Blackhall Studios ont détruit puisqu’ils pensaient pouvoir développer la zone humide.

Nous condamnons la duperie hâtive des Blackhall Studios : la proposition d’un « parc Michelle Obama », qui serait situé sur le monticule de terre qu’ils ont laissé derrière eux. Nous ne leur permettrons pas de détruire davantage de forêt pour construire un énorme studio de tournage.

Nous n’avons pas besoin d’un studio de tournage pour nous divertir. Tout ce dont nous avons besoin est déjà là.

Nous n’avons pas besoin de centres d’entraînement de la police. Nous exigeons la fin de la police.

Aux promoteurs, aux gouvernements, aux entrepreneurs, aux entreprises et aux politiciens qui ont perpétré l’odieuse déforestation de la partie de la forêt située le long de la « Bouldercrest Road » : il y a quelque chose que vous devriez savoir.

Toute tentative ultérieure de destruction de la forêt d’Atlanta entraînera une réaction similaire. Cette forêt était là bien avant nous, et elle sera encore là bien après.

Nous y veillerons.

Défendons la forêt d’Atlanta

17/5/2021

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