Thessalonique (Grèce) : Des attaques en solidarité avec Dimitris Koufondinas

Act for freedom now! / lundi 1er mars 2021

« La seule chose qui compte, c’est la lutte – maintenant, aujourd’hui, demain ; que vous mangiez ou pas, ce qui compte, c’est que vous fassiez un bond en avant. Faites mieux. Tirez des leçons de votre expérience. C’est ce qu’il faut faire. Tout le reste, c’est de la merde.

Les gens (c’est-à-dire nous), qui refuse d’arrêter de lutter, soit ils gagnent, soit il meurent, plutôt que de perdre et de mourir en même temps.

Je suis désolé de devoir vous écrire de cette façon. Bien sûr, je ne sais pas ce que c’est quand quelqu’un meurt ou quand il tue. Après tout, tout le monde meurt. La question est comment on meurt et, encore plus, comment on a vécu (…).
Un révolutionnaire en lutte, avec tout son amour pour la vie et tout son mépris pour la mort. »
Holger Meins
membre de la RAF, mort d’une grève de la faim*

Cinquante-deux jours se sont écoulés depuis que le révolutionnaire Dimitris Koufondinas a encore une fois placé son corps face au régime d’exclusion et de traitement criminel, en commençant une grève de la faim. Non pas pour réclamer, au moyen d’un chantage, comme ils disent, la satisfaction de ses exigences personnelles, mais pour demander au moins son droit fondamental à un transfert à la prison de Korydallos.

La vengeance des mécanismes répressifs et la peur que le pouvoir place devant les militant.e.s est le tremplin des plus dures batailles de résistance des prisonnier.e.s de l’État. Le révolutionnaire D. Koufondinas a hypothéqué son corps pour résister à l’arbitraire étatique, afin de pouvoir revendiquer ses droits fondamentaux, et il a placé sa dignité au-dessus de sa propre vie. Aussi longtemps que l’État s’obstine à maintenir une position inflexible, en essayant de lui soutirer des déclarations de repentir politique, il oublie que des combattant.e.s comme D. Koufondinas gagneront toujours la première, même s’ils/elles doivent perdre la seconde.

Après tout, ce n’est pas la première fois que l’État, avec ses techniques de vengeance, essaye de rabaisser le choix de la lutte révolutionnaire, de mutiler toute conscience rebelle et, par la répression, d’emprisonner toute expression radicale et d’écraser la dignité de la lutte. Parce que, pour le système, la dignité de la lutte et l’attitude impénitente d’un prisonnier.e politique sont une maladie contagieuse, qui déclenchera des explosions sociales et des soulèvements. Il n’y a plus aucune doute que la famille Mitsotákis, esclave des USA, est en train d’assassiner le révolutionnaire D. Koufondinas. Elle est en train de le tuer parce qu’elle voit dans son visage la remise en cause de l’autorité, les luttes menées contre la prison contre l’injustice et l’exploitation, et elle le tue parce que la déconstruction de cette société sera incarnée pour toujours dans son visage. Parce qu’ils ont peur que, contre le terrorisme, la rhétorique humanitaire ne soit pas convaincante, comme ne le sont pas les déclarations, autrefois larmoyantes, sur l’égalité. Ils ont peur parce que, dans le combattant D. Koufondinas, ils voient tout ce qu’ils ne peuvent pas comprendre et qu’ils essayent d’exterminer, ignorant qu’il s’agit là de tout ce qu’ils n’ont jamais réussi à emprisonner, même pas un seul instant.

« Je ne pourrais jamais vivre en paix, seulement dans le calme – celui que l’on trouve dans les cimetières. »
Ann Hansen
membre de Direct Action, au Canada

La contribution de l’État américain ne pouvait pas manquer, dans tout ce qu’on vient d’évoquer ; un État qui, avec l’aide des États qui l’accompagnent, ainsi que de sa supériorité incontestable en tant que machine de guerre, est la force pionnière, et à défaut d’autres éléments la force décisive, des interventions criminelles au niveau international. L’attachement de l’État grec à l’alliance euro-atlantique et l’intervention des États-Unis dans chacune de ses décision, puisque les États-Unis sont la force principale du capitalisme d’après-guerre, sont évidents depuis des décennies. L’impérialisme américain rampant intensifie les mutilations économiques et l’exploitation, déjà provoquées par la bourgeoisie nationale. En d’autres termes, cela intensifie tout ce que D. Koufondinas a combattu, jusqu’à aujourd’hui, et qui vise à l’assassiner.

Il est de notre devoir de dresser des barrages de résistance contre le léviathan étatique, notre obligation de ne pas rester passif.ve.s face au cannibalisme moderne, parce que, de cette façon, nous provoquerions des blessures encore plus profondes que celles qui nous sont causées par les erreurs que nous commettons inévitablement, en agissant.

Pour toutes ces raisons, nous revendiquons l’engin explosif placé dans la Piraeus Bank, rue Papafi, qui n’a malgré tout pas explosé, sans que cela signifie qu’après que vous auriez évité, grâce au hasard, des dégâts matériels, vous avez évité aussi notre colère… Cela n’est pas le cas. La même nuit, nous avons mis le feu à un véhicule appartenant au coursier grec-américain Jd’s, une filiale d’UPS, rue Olympiados, en montrant aux agents du terrorisme américain que leurs aspirations à la soumission et au repentir resteront telles.

Rien n’est fini. La guerre est déjà là, avec l’obstination de ceux/celles qui ne sont pas victimes de chantage et de terreur.

NOTRE SOLIDARITÉ N’EST PAS NÉGOCIABLE
VICTOIRE POUR LA GRÈVE DE LA FAIM DU RÉVOLUTIONNAIRE D. KOUFONDINAS

Anarchistes

 

* Note d’Attaque : Holger Meins est mort dans la prison de Wittlich, en Allemagne, suite à sa grève de la faim, le 9 novembre 1974.

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