Madrid (Espagne) : Solidarité avec les inculpées de l’opération « Arca »

Quemando Arcas / vendredi 20 mars 2020

Le 13 mai 2019, la police nationale, accompagnée de la brigade provinciale des renseignements de Madrid, a fait irruption dans deux bâtiments squattés du quartier de Tétouan [à Madrid ; NdAtt.]. Les deux sont des habitations, mais l’un d’eux est aussi un espace politique ouvert au public, connu sous le nom d’Espace occupé autogéré La Emboscada.

Pendant les perquisitions, la police retient les personnes à l’intérieur des espaces. Les flics remplissent des boîtes en carton avec des affiches, des vêtements de différentes couleurs, des outils de travail, des cahiers, des agendas, des clefs USB, des téléphones portables, etc.

Ils ouvrent également les ordinateurs pour en retirer les disques durs, essaient de copier les cartes mémoire et finissent par saisir pratiquement tous les appareils électroniques qu’ils trouvent. Après six heures de fouilles, la perquisition est terminée et deux compagnonnes sont arrêtées, accusées de terrorisme.

Après une nuit passée dans les cachots de Moratalaz [la direction de la police de Madrid, du nom du quartier où elle se trouve ; NdAtt.], elles sont transférées dans les cellules du tribunal de l’Audiencia Nacional, en calle Génova, où, le matin même, elles passent devant un juge, puis sont libérés dans l’attente de leur procès.

Après plusieurs mois, le secret du dossier est levé, et l’on a accès aux informations dont dispose l’accusation.

Depuis 2017, la Brigade provinciale des renseignements enquête sur différentes attaques, aux caractéristiques et motivations différentes, comme par exemple des incendies de voitures appartenant à des sociétés de sécurité, le placement d’engins explosifs dans des agences bancaires, le bris des vitres de partis politiques ou le vandalisme contre des agences immobilières. Il y a plus de 10 actions depuis 2017.

L’accusation de terrorisme est justifiée par l’existence d’une idéologie qui motive les actions.

En tant que groupe de soutien aux compagnonnes inculpées, ça ne nous intéresse pas si pour l’État elles sont innocentes ou coupables, si elles sont des criminelles ou des terroristes. Nous ne voulons pas légitimer leur spectacle, ni un système judiciaire et politique qu’ils ont créé pour leurs propres intérêts. La seule définition que nous reconnaissons, et dans laquelle nous nous reconnaissons nous-mêmes, avec complicité, est celle d’anarchistes. Parce que nous luttons pour retrouver notre vie et notre autonomie face à ce système autoritaire.

Pour nous, la meilleure façon de faire preuve de solidarité est de poursuivre les luttes que nous partageons ; c’est pourquoi ces compagnonnes et tant d’autres, frappées quotidiennement par le système, sont dans les luttes en eux et les inspirent. Un clin d’œil complice à celles qui se battent, qu’elles soient criminelles, terroristes ou simplement anarchistes.
Leurs cages ne nous arrêtent pas.

Le blog Quemando Arcas relaye des informations à propos de cette opération répressive.
https://quemandoarcas.noblogs.org

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