Des peines de prison requises contre les « 7 de Briançon »

CQFD / samedi 10 novembre 2018

Lors du procès ce jeudi 8 novembre à Gap, le procureur a requis six mois de prison avec sursis contre cinq prévenus. A l’encontre des deux autres, il a demandé douze mois de prison, dont huit avec sursis. La défense a demandé la relaxe. Jugement le 13 décembre.

Une audience fleuve qui a duré 17 heures. A l’extérieur du tribunal, plusieurs centaines de personnes venues soutenir les « 7 de Briançon », ces militants solidaires des migrants mis en cause pour avoir participé à une manifestation transfrontalière le 22 avril. Cette marche, partie d’Italie et arrivée à Briançon (Hautes-Alpes), répondait à l’arrivée dans la région la veille du groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire. Des migrants s’étaient joints à la manifestation, traversant la frontière avec le cortège.

Le parquet avait vite engagé des poursuites pour « aide à l’entrée irrégulière en France », avec cette circonstance aggravante que les faits auraient été commis en bande organisée. Trois militants passeront neuf jours en détention provisoire avant d’être libérés. Puis, mi-juillet, quatre nouvelles personnes seront mis en cause dans cette affaire.

Jeudi 8 novembre, à Gap, alors que les prévenus risquaient dix ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende, le procureur a finalement abandonné la circonstance aggravante de « bande organisée ». Il a tout de même requis six mois de prison avec sursis simple contre les cinq prévenus dont le casier judiciaire était vierge. Pour un autre, qui devait également répondre de faits présumés d’attroupement, le parquet a demandé douze mois de prison, dont huit avec sursis simple. Pour le dernier, à qui étaient également reproché des faits présumés de rébellion, ont été réclamés douze mois de prison, dont huit avec sursis et mise à l’épreuve.

La défense, elle, a plaidé la relaxe, en pointant notamment les faiblesses du dossier d’accusation et le contexte de violations « systématiques » des droits des exilés à la frontière franco-italienne.

Mis en délibéré, le jugement sera prononcé le 13 décembre.

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