Chili : La bienvenue au Pape ! [MAJ : la revendication]

Attaques incendiaires et explosives coordonnées contre cinq églises, avant la visite du Pape

Noticias de la guerra social / samedi 13 janvier 2018

Dans la nuit du 12 janvier, une série d’attaques explosives et incendiaires ont frappé la capitale chilienne, trois jours avant la visite du Pape François Ier, leader pourri et monarchie d’une institution tachée de sang et fondé sur la torture, le pillage et l’inquisition.

1. Attaque incendiaire contre la paroisse « Santa Isabel de Hungria », en calle Las Catalpas # 99, dans la commune d’Estacion central, à Santiago.
Ici, des inconnus ont sauté le grillage et vers minuit quinze un engin incendiaire a fortement endommagé la porte et un vitrail. Les prêtres et des voisins ont essayé d’éteindre l’incendie, évitant que l’église brûle entièrement.
Des tracts revendiquant l’action ont été trouvés sur le lieux. Les flics du GOPE [groupe d’interventions spéciales des Carabineros; NdAtt.] et de la police scientifique sont arrivés, mais personne n’a été arrêté.

2. Attaque explosifs contre la chapelle du « Cristo vencedor », en calle Peninsula #2167, dans la commune de Peñalolén.
Vers 3h10, un engin explosif fabriqué avec de la poudre noire entassée dans un extincteur a explosé, endommageant une partie du mur extérieur et laissant un trou à côté de la porte principale. Ici aussi ont été retrouvés des tracts qui revendiquent l’action et ici également le GOPE et la police scientifique sont arrivés pour examiner les restes de l’engin, sans interpeller personne.

3. Attaque explosive contre la chapelle « Emmanuel, Parroquia Santos Apóstoles”, située calle Salzburgo #4068, dans la commune de Recoleta.
A 3h20, un engin explosif fabriqué avec de la poudre noire pressée dans un cylindre en métal a explosé, faisant tomber la porte principale de la chapelle, en plus de briser les vitres de cette partie de l’église.

4. Attaque incendiaire ratée contre l’église « Cristo Pobre”, matucana #540, commune de Quinta Normal.
Au matin du 12 janvier, en engin incendiaire qui ne s’est pas enflammé a été retrouvé devant la porte de l’église. Il était composé d’une jerrican avec 5 litres de combustible et d’un minuteur, qui n’a pas marché. La prese a essayé de lier cette attaque au « Movimiento Juvenil Lautaro » [une organisation marxiste-leniniste; NdAtt.], à cause de tags et tracts présents dans le quartier, mais cette orga a essayé de mener une autre typologie d’agitation de rue contre la visite du Pape, avec la perspective d’une organisation de masse, très lointaine de ce type d’attaques incendiaires et explosives.

5. Attaque incendiaire ratée contre la paroisse « Jesús Maestro”, en avenida Central #3895, dans la commune de Quinta Normal, à l’intérieur de Villa Portales.
Le matin du 12 janvier a été retrouvé un engin composé d’une jerrican de combustible et d’un minuteur qui n’a pas marché.
Les flics du GOPE et de la scientifique sont arrivés faire les constats sur les lieux, trouvant encore le même tract.

 

Voilà le texte du tract :

Nous ne nous soumettrons jamais à la domination qu’ils veulent exercer sur nos corps, nos idées et nos actes, puisque nous naissons libres de décider le chemin à prendre.
Contre toute religion et tout.e prédicateur.ice.
Corps libres, impurs et sauvages.
Attaquons avec le feu de la lutte, en faisant exploser leur morale dégueulasse.
Liberté pour tou.te.s les prisonnier.e.s du monde.
Wallampu [la terre Mapuche; NdAtt.] libre. Autonomie et résistance.
Pour François : les prochaines bombes seront sous ta soutane !

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Mise-à-jour du 14 février : La revendication (envoyée par mail à Noticias de la guerra social)

À l’aube du 12 janvier, dans une nuit de lune masquée, nous avons décider d’attaquer une des entités les plus répugnantes et assassine de l’histoire, celle qui s’est reposé sur des contes pour maintenir des millions de personnes soumises dans leur misère et avec les mains maintenues dans la passivité.
Nous revendiquons l’attaque de 5 églises catholiques dans les secteurs de Quinta Normal, Villa Portales, Estación Central, Peñalolen et Recoleta [des quartiers de Santiago]. Deux des engins que nous avons placé n’ont pas rempli l’objectif attendu, mais cela a quand même mené à un tapage médiatique. Face à cette action coordonnée nous déclarons :

1) nous n’avons aucun lien avec le Mouvement lautarista [Ndt : mouvement luttarmiste marxiste léniniste fondé sous la dictature de Pinochet, mais qui ces dernières années a revendiqué des attaques sur des bâtiments étatiques, comme des ministères], ni contre les attaques contre des partis politiques, que la presse et le ministère public essaient maladroitement de lier.

2) Les raisons pour mener ces actions sont le mépris profond envers le catholicisme, qui, s’il a pu devenir « populaire » c’est grâce aux contraintes qui ont lieu lors des massacres de la conquête [Ndt : la colonisation des Amériques], où suite à ces massacres, des peuples et
communautés déjà « orphelins » de leurs cultures en voix d’extinction n’avaient pas d’autres choix que d’accepter le conte apostolique romain. Nous ne respecterons ni ne tolérerons aucune église qui défend les génocides, les mise à sac, les viols et l’autorité, et nous n’aurons aucun respect envers les institutions assassine, qui bénissent les blindés prêts à réprimer et intimider les communautés dans le Wallmapu. Nous ne tolérerons la principale institution qui favorise l’anthropocentrisme qui détériore toute la nature insoumise qui nous entoure, la laissant aux pieds de l’espèce humaine, et donnant à cette dernière le rôle de protectrice et principale bénéficiaire, comme si l’existence de tout ce qui forme ce monde dépendait seulement de nous. Nous crachons sur leurs soutanes faussement populaire, qui n’ont fait qu’escroquer les gens, leur apprenant à s’agenouiller et répondre face aux tortures avec rien de moins qu’en tendant l’autre joue. Nous crachons sur leur culture patriarcale, qui depuis des milliers d’années s’est construite et renforcée, passant par des étapes remplies de cadavres, comme c’est le cas avec l’inquisition et les
persécutions des femmes sur la base de la sorcellerie, et jusqu’à aujourd’hui où leur pouvoir mal-en-point essaie de s’immiscer dans les corps et la sexualité des compas. Qu’on ne nous raconte pas des salades, leurs croix et symboles ont été plus proches des massacres et de la torture que du bien-être.

3) La menace directe contre le Pape est due au symbole d’autorité qu’il représente et que nous rejetons. Francis n’est ni plus saint ni plus pêcheur que n’importe qui d’autre. Nous refusons l’idolâtrie et l’autorité, vue que celle-ci n’est que de la poudre aux yeux, qui prend
sa force dans la crédulité des gens. Il n’y a personne qui soit capable de commander ou qui soit supérieur aux autres. D’autre part, Bergoglio, a favorisé la torture et l’autorité. Il a fait partie de la « garde de fer » (groupe de droite peronniste), et à l’époque de la dictature il a
proposé de donner de fausses informations aux militaires au sujet de deux membres de sa congrégation (jésuites) qui ont été torturés pour avoir soi-disant soutenus les guérillas car ils étaient en lien avec les bidonvilles. Comme si cela était peu, il a aussi été complice de vol de bébés sous la dictature de Videla. Aujourd’hui il protège les complices des pédophiles, comme c’est le cas du Père Barros, qu’il a défendu fermement à chaque fois qu’on lui posait des questions à ce sujet lors de sa visite. Nous pensons que ce n’est qu’un sale manipulateur, qui croit cacher sa vie de luxe en ne s’asseyant pas dans un trône en or et en ne portant pas de vêtements trop ostentatoires. Il a été capable d’envoyer à la torture ses propres compagnons jésuites, il est capable de nier par un sourire sa participation au vol et la vente d’enfants en bas âges, et avec ce sourire dégueulasse il est aussi capable de cacher les kilos de pédophilie et d’abus sexuels qui rongent son institution. Il est digne de recevoir des menaces et des attaques.

4) nous espérons que ces actions motivent et incitent d’autres personnes à se positionner de façon combative contre le clergé, le capital et toute forme de domination. Il n’y a pas de limites pour attaquer l’autorité. La conviction, l’ardeur et la réflexion sont de grands moteurs au moment de se lancer à l’attaque.

Il n’y aura rien ni personne qui décidera de nos actes, et nous ne laisserons personne nous imposer ses décisions et perspectives sur notre façon de vivre et nos corps. Nous n’oublions pas les siècles d’esclavage et d’abus soutenus par l’église. Nous ne gobons pas les salades de l' »humilité » lorsque leur « Saint Père » dort dans une maison qui vaut des millions. Nous continuerons d’attaquer, mais peut-être que la prochaine cible ne sera pas une église. Nous espérons que nos actions servent à réfléchir au sujet du catholicisme et comment il est arrivé sur notre territoire. Nous sommes pour la libération de la nature, et
nous voulons renverser cette société poubelle, qui chaque jour saccage la beauté sauvage de la Terre Mère.

Solidarité avec la résistance mapuche face à la dévestation du capital et de la farce religieuse !

Liberté pour Kevin Garrido, Juan Flores, Tamara Sol, Joaquín García, Ignacio Muñoz, Natalia Collado, Facundo Jones Huala, Celestino Cordova, Michael Escobar, Ale Centonio, Freddy Fuentevilla, Marcelo Villaroel, Juan Aliste, Gonzalo toro, Fernando Droguett, Maitu Garay, Tomás Montenegro et tous les prisonnier-e-s subversifs du monde !

La taule n’est pas éternelle et vous le savez mieux que personne. Une bise complice et que la guerre et la solidarité s’étendent dans et hors de ces horribles murs.

Contre toutes leurs églises, prisons et chaînes, nous continuerons de conspirer et d’attaquer !

Conspiration des Cellules Noires

 

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