Paris : La rébellion incendiaire suit la tentative d’évasion ! [MAJ : une des trois unités « dévastée »]

Le Parisien / Mardi 5 décembre 2017

Nuit sous tension au Centre de rétention administrative de Paris-Vincennes (CRA). Dans la nuit de lundi à mardi, huit hommes -des étrangers en situation administrative irrégulière- ont tenté de s’évader des lieux. Vers 3h45, ils ont cassé une fenêtre de leur chambre pour s’échapper, mais ils ont été rattrapés par les policiers. Les choses ont manifestement dégénéré lorsque les fonctionnaires sont rentrés pour placer deux des hommes dans une chambre d’isolement. Les autres pensionnaires du centre ont vivement protesté, et la situation s’est tendue au point que des renforts policiers ont été appelés sur place. L’escalade s’est poursuivie, avec une douzaine de départs de feu allumés à partir des chambres de cette unité -le centre de rétention en compte trois- qui héberge 57 personnes. Selon un personnel sur place, les dégâts sont très importants.

[auf Deutsch] [in italiano] [in english]

*****

Le Parisien / mardi 5 décembre 2017 à 18h46

Une évasion ratée, une mutinerie, une douzaine d’incendies volontaires et un retenu grièvement blessé qui a été sauvé de justesse par la police. La nuit de lundi à mardi a été très chaude au centre de rétention situé dans le Bois de Vincennes à Paris. Les dégâts matériels sont lourds. L’unité n° 3, qui héberge 57 étrangers en situation irrégulière, a été dévastée. Il faudra près de deux mois de travaux pour la remettre en état. Ce mardi soir, le transfert des retenus devait se faire dans une nouvelle unité qui devait ouvrir en janvier.

Il est 3 h 30 quand huit étrangers tentent de s’échapper du centre. « Cette évasion, c’était un peu n’importe quoi, soupire un fonctionnaire. Ils ont cassé une fenêtre de leur chambre. Ils se sont retrouvés au niveau du chemin de ronde. Les collègues n’ont eu aucune difficulté à les rattraper. »

Ils sont reconduits dans leur bâtiment mais deux d’entre eux tentent de rallier les autres retenus à leur cause. Ils sont placés en chambre d’isolement. « C’est là que c’est parti en vrille peu après 5 heures, raconte une source proche de l’enquête. L’émeute a éclaté. » Les portes coupe-feu sont bloquées. Du papier-toilette est collé aux caméras de vidéosurveillance. Pire, dans une douzaine de chambres, des retenus mettent le feu.

Les six policiers seulement présents dans l’unité à ce moment-là peinent à mater la rébellion. Les pompiers et la brigade anticriminalité de nuit foncent sur place. « Les soldats du feu sont rapidement intervenus et les feux ont été circonscrits, assure la Préfecture de police. A5h45, la situation était maîtrisée. »

Un retenu, qui dormait dans sa chambre, a été surpris par l’incendie. « Les collègues ne pouvaient pas le faire sortir par la porte à cause des fumées, souligne un policier. Ils ont cassé une fenêtre pour le récupérer. » La victime a été conduite « en urgence relative à l’hôpital où il se trouvait toujours en milieu de journée », précise la Préfecture de police.

Une enquête a été ouverte. « Vu l’état d’insalubrité du centre et le manque d’effectif, ce qui s’est passé n’a rien d’étonnant », peste un policier.

 

Ce contenu a été publié dans Anticarcéral, Contre les frontières, Evasions, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.