Manifs contre la police, samedi 18 février : Briser la paix sociale / Manif sauvage à Belleville (Paris) [Mise-à-jour 22 février 2017]

Paris : Récit de la journée de révolte pour Théo du samedi 18 février

Indymedia nantes / Dimanche 19 février 2017

Un rassemblement cadenassé place de la République a été suivi d’une manif sauvage express entre Belleville et Ménilmontant. Un appel à rassemblement ce samedi place de la République avait été lancé pour empêcher SOS-Racisme de récupérer le mouvement de solidarité avec Théo qui a commencé il y a deux semaines par des nuits d’émeute à Aulnay-sous-Bois. SOS-Racisme et d’autres orgas appelaient effectivement à un rassemblement au même moment au même endroit. L’initiative autonome s’était bien entendu ébruitée suffisamment pour que la préf’ quadrille tout le quartier avec des fourgons et flics anti-émeute, la place de la République étant complètement bloquée et filtrée par les flics. De plus, le métro République était fermé, aucun des métros qui y passent ne s’y arrêtaient. Entre 15h et 16h, plusieurs prises de parole se sont enchaînées. Celle de SOS-Racisme a d’ailleurs été accueillie par des huées dans la foule, certain-e-s criant même « SOS-Racisme, complice de la police », le tout engendrant quelques frictions entre des manifestant-e-s et le SO de SOS-Racisme. Au milieu de tout ça, un bon nombre de drapeaux de partis et syndicats (LO, NPA, POID, Solidaires, CGT, FSU, …) profitent de l’occasion pour se faire voir, vu que lors des autres moments de mobilisation pour Théo ils n’étaient pas forcément les bienvenus.

Après les prises de parole, les nombreux-nombreuses manifestant-e-s autonomes (« autonomes » au sens large, sans étiquette et sans parti) ont commencé à se faire entendre encore plus et une sorte de manifestation s’est mise à tourner autour de la place, agrégeant presque tout le monde avec des slogans hostiles à la police. Pendant ce temps-là, les drapeaux politiciens disparaissaient du paysage. Il y avait 2 300 personnes selon la préf’, perso j’aurais dit un peu moins donc bon… Une fois n’est pas coutume, ça change des chiffres de la police qui prétendent qu’on est 50 alors qu’on est 4 000 !

Quelques bousculades avec les flics et des premiers projectiles lancés à l’entrée du boulevard Voltaire puis devant le Go-Sport et à l’entrée de la rue du Faubourg du Temple laisseront place finalement à un long moment d’affrontement à l’entrée du boulevard de Magenta. Là, ça dépave, et des caillasses conséquentes y sont lancées sur les lignes de flics anti-émeute. En face, les flics balancent des grenades lacrymogènes à plusieurs reprises, et une salve assez flippante de grenades de désencerclement qui touchent plusieurs personnes (avec des bruits d’explosion assez impressionnants). En plus des caméras de vidéo-surveillance, un hélico survole la place de loin… Je me demande toujours si c’est pas un peu trop chaud d’attaquer la police en plein jour sur une place complètement fermée par les flics, j’espère vraiment qu’il n’y aura pas eu trop d’arrestations sur la place [Il y aurait eu d’après la presse 13 interpellations à l’issue du rassemblement à République, NdA]. En tout cas les affrontements continuent comme ça pendant un bon moment, puis au bouche-à-oreille tourne l’info qu’un rencard est donné à 18h à Belleville pour manif sauvage.

À Belleville, on est 100 à 200 au moment de partir en manif sauvage (une grande majorité de jeunes). On s’engage sur le boulevard de Belleville en direction de Couronnes, et très vite, les slogans habituels sont entonnés (« Flics, violeurs, assassins », « Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas », « Tout le monde déteste la police ») et plusieurs poubelles sont renversées sur notre passage. Du matos de chantier est emprunté, pour bloquer la route ou s’attaquer à d’éventuelles cibles. Des tags apparaissent sur les murs (« Nique la police ») et au bout du boulevard de Belleville une banque Caisse d’Epargne est taguée et défoncée à coups de barres de fer et de pavés (attention aux lancers de pavé, souvent ça rebondit pas mal, faites gaffe qu’il y ait pas des gens juste en-dessous ou à côté).

Puis, alors que ça commence à tourner dans la rue de Ménilmontant et qu’un début d’autoréduc’ a lieu dans le KFC, les keufs arrivent en trombe derrière nous.

Il est 18h35 et ça se disperse un peu dans tous les sens, rue de Ménilmontant et dans les rues adjacentes. C’était court, très court, moins carnage et exaltant que mercredi dernier, mais bien plus facile pour se disperser, en plein quartier populaire.

Ensuite, le quartier était en état de siège, avec des véhicules de police partout entre Ménilmontant et Gambetta. Pas le moment de traîner… À la prochaine !

Un anarchiste du 93


Le Parisien / Samedi 18 février 2017

Quelque 350 manifestants ont défilé samedi à Rennes contre les violences policières et en soutien notamment à Théo. Parti de la place de la mairie, le cortège, au sein duquel avaient pris place quelques syndicalistes, a tenté de rejoindre la place du Parlement de Bretagne, dont l’accès a été rapidement bloqué par des CRS.
Des cordons de forces de l’ordre ont interdit ensuite tous les accès au centre historique. Vers 17h15 les manifestants ont commencé à se disperser, les forces de l’ordre procédant en toute fin de manifestation à quatre interpellations.

Ailleurs en France, des manifestations similaires ont réuni 250 personnes à Nice, 230 au Mans, 200 à Poitiers, 150 à Montpellier et 150 à Dijon où des incidents ont également eu lieu (Voir ci-dessous, NdAtt]. Ils étaient également 150 à Nantes et Angers, une centaine à La Rochelle et Amiens, et 80 à Avignon.


Dijon: des tags et quelques caillassages après le rassemblement citoyenniste de la gauche

Le Bien Public / Samedi 18 février 2017

Ce samedi après-midi, à partir de 15 heures, une manifestation de soutien à « Théo et les autres victimes » est organisée place Darcy à Dijon par les organisations Attac, LDH, Mrap, CGT, FSU, Solidaires. A 15 heures, environ 150 personnes ont répondu à l’appel des organisateurs. Le rassemblement s’est, dans un premier temps, déroulé dans le calme en étant encadré par une présence policière moins importante qu’en début de semaine. A 15h50, alors que les organisateurs terminaient leurs prises de parole, un groupe de perturbateurs s’est présenté devant la trentaine de policiers empêchant l’accès à la rue de la Liberté au cortège. Après quelques insultes, ce défilé improvisé a pris la direction de la place de la République en empruntant les voies du tramways, boulevard de Brosses. En marge de ce nouveau cortège, des tags ont été peints sur plusieurs bâtiments ainsi que sur le tramway.

Par la suite, les manifestants sont revenus vers le centre-ville en direction de la place des Halles. Peu après 16 heures, des poubelles y ont été renversées, des vitrines de commerces taguées et pommes utilisées comme projectiles. C’est à ce moment que les forces de l’ordre ont décidé d’intervenir en faisant usage de bombes lacrymogènes et en arrachant les banderoles et autres pancartes de ce second cortège. Après cette scène, durant laquelle des passants ont également subi les effets du gaz lacrymogène, le rassemblement s’est dispersé. A 16h20, le calme était revenu autour des halles et la situation semblait revenir à la normale en centre-ville. Pour rappel, lundi dernier, un premier rassemblement de 150 personnes avait eu lieu à Dijon entraînant des dégradations en centre-ville et deux interpellations  (cf ci-dessous, NdA).


Le Bien Public / Mardi 14 février 2017

Place du Bareuzai, ce sont une cinquantaine de personnes qui se sont réunies sous étroite surveillance policière dès 18 heures. Sur cette place, l’appel au rassemblement avait été lancé par la Caisse de solidarité 21, Tanneries. Peu après 18h30, les manifestants ont tenté de rejoindre le second cortège situé place de la République en empruntant la rue Musette. Une initiative immédiatement stoppée par les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour que les contestataires retournent vers la place du Bareuzai.

Place de la République, ce sont une vingtaine de personnes qui attendaient le renfort de ce premier cortège. Initié par le mouvement Nuit debout, le second rassemblement entend témoigner de sa « solidarité pour ceux et celles qui sont victimes de violences policières » et dénoncer « l’appareil répressif de l’Etat ».

A 19 heures, le cortège de la place du Bareuzai était en route pour la place de la République avant de bifurquer, finalement, vers la place Darcy. Un trajet qui s’est effectué dans le calme, encadré par un important dispositif de CRS. Quelques minutes plus tard, le défilé poursuivait sa marche vers la rue Musette. Alors que l’avant du cortège se retrouvait face à un cordon de forces de l’ordre, des bombes lacrymogènes ont une nouvelle fois été lancées, entraînant la dispersion des manifestants. A 19h30, des petits groupes étaient encore présents en centre-ville. Certains ont notamment été signalés rues Berlier et Jeannin. Des renforts policiers restaient sur place pour empêcher les manifestants de rejoindre la place de la Libération.

A 20 heures, le rassemblement semblait totalement dispersé. Au total, environ 150 manifestants étaient présents et deux interpellations ont eu lieu selon nos informations. Par ailleurs, durant le défilé, des poubelles ont été renversées, des murs tagués et des dégradations ont été commises sur deux véhicules. Enfin, contactée, la première adjointe au maire de Dijon Nathalie Koenders nous a indiqué que « deux abris de bus ont été dégradés, rue Chabot-Charny, et que les équipes de la Ville sont mobilisées dès ce soir pour nettoyer et réparer les dégradations intolérables ».

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Dijon : La presse découvre l’attaque d’une banque plus d’une semaine plus tard….

Bien Public / Mercredi 22 février 2017

Plusieurs impacts ont été constatés en fin de semaine dernière sur les fenêtres de la banque Crédit mutuel située au niveau de la place du Théâtre à Dijon. Selon nos informations, ces dégradations feraient suite à la manifestation de soutien à Théo du lundi 13 février, durant laquelle deux personnes avaient été interpellées. Une plainte est en cours.

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