Ni loi, ni travail : Manifs du 12 mai [MAJ 2 – 15 mai]

Le Huffington Post / jeudi 12 mai 2016

Paris 12 5 2016 4Des affrontements ont éclaté jeudi 12 mai dans l’après-midi dans les cortèges de Paris, Rennes et Nantes de la manifestation contre la loi travail.
À Paris, les incidents ont eu lieu près des Invalides, où quelques jeunes cagoulés ont lancé des projectiles sur les manifestants contre la loi travail. Plusieurs personnes, dont deux blessées à la tête, se faisaient soigner sur place, ont constaté des journalistes de l’AFP. Sept personnes ont été interpellées, selon la préfecture, et 20 personnes ont été blessées, dont la moitié faisaient partie du service d’ordre de la CGT [qui ont joué aux flics; NdAtt].
Parmi les autres blessés, quatre sont des manifestants, deux des militaires de l’opération Sentinelle et quatre des policiers et gendarmes.

Paris 12 5 2016 MolotovAlors que le cortège arrivait au terme de son parcours, des jeunes casseurs s’en sont pris brièvement aux manifestants [au fait, face au service d’ordre de la CGT – voir plus loin; NdAtt.] et aux journalistes présents. Quelques minutes auparavant, les CRS avaient quitté la tête du cortège. Plusieurs casseurs ont réussi à pénétrer dans l’enceinte du musée des Invalides, mais ont été rapidement interceptés par des soldats. Des CRS sont arrivés en renfort.

Il s’agit de la cinquième journée de mobilisation nationale et unitaire en deux mois à l’appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires, l’Unef, l’UNL et Fidl. Mais la mobilisation semblait marquer le pas. La préfecture de police a annoncé 11.500 à 12.500 manifestants à Paris, en baisse par rapport aux précédentes journées. La CGT de son côté en a compté 50.000.

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Paris 12 5 2016

Security members of French workers' union CGT spray pepper spray as they clash with other protesters on May 12, 2016 in Marseille, southeastern France, during a demonstration after the French government made use of the constitution's Article 49,3, allowing them to bypass parliament to force through a controversial labour reform bill. France's embattled Socialist government faces a no-confidence vote May 12 after bypassing parliament to force through a labour reform bill that has drawn hundreds of thousands onto the streets over the last two months. / AFP PHOTO / BERTRAND LANGLOISA Marseille, les jeunes s’en sont également pris avec des projectiles au service d’ordre de la CGT [qui a joué aux flics, voir photo ci contre; NdAtt.], et ceux-ci ont fait usage en retour de sprays lacrymogènes, avant que les forces de l’ordre ne s’interposent. Neuf interpellations ont eu lieu à Toulouse, huit à Lyon, trois à Bordeaux après de brèves échauffourées entre la police et des jeunes manifestants. A Caen, 25 personnes ont été placées en garde à vue. Les forces de l’ordre ont procédé à 73 interpellations en France, a précisé à l’AFP Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur. [A Nantes 6 personnes ont été interpellées; NdAtt.]
Au Havre, le siège du PS a été saccagé au passage de la manifestation, selon la préfecture. […]

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Paris : Le SO de la CGT fait le taffe des flics et repart bredouille

extrait de AFP / jeudi 12 mai 2016

Demonstrators, left, clash with Unions security men during a protest against Labor Law as the Socialist government decided to force the bill through Parliament without a vote, in Paris, Thursday, May 12, 2016. France's government is facing a major test as lawmakers hold a no-confidence vote, prompted by a deeply divisive labor law allowing longer workdays and easier layoffs.(AP Photo/Christophe Ena)/XENA110/16534364394/1605121638[…] Les services d’ordre de la CGT ont quant à eux été invectivés et pris à partie aux cris de « SO salaud, le peuple aura ta peau » ou « flics, SO, même combat ». [Encore une fois, le SO de la CGT a travaillé pour la Pref’, allant jusqu’à gazer les manifestants (tout comme le 23 mars). Mais au final, ils ont du se cacher derrière lurs copains (et collègues) CRS, avec 10 blessés! NdAtt.]

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Lille : Du jamais vu

La Voix du Nord / jeudi 12 mai 2016

Lille 12 5 2016Ce jeudi, une nouvelle manifestation contre la loi travail a réuni entre 2 000 et 3 000 personnes dans les rues du centre-ville de Lille. Marquée par cinq interpellations, l’après-midi de protestation a été très confuse et violente.

Lille 12 5 2016« L’eau bout à 100 ºC. La France à 49,3 ºC » : ce slogan sur la pancarte en carton d’une étudiante aurait pu résumer la nouvelle journée de mobilisation lilloise contre la loi travail, qui a réuni moins de manifestants que celle du 29 avril (2 000 ce jeudi contre 4 500 il y a deux semaines, selon la police).
On retiendra autre chose : avant le départ, à 15 h, une centaine d’individus cagoulés intègre le milieu du cortège, se mélangeant aux autres manifestants.
Au début, pas de heurt à signaler, si ce n’est des jets de bonbonnes de peinture ou de pétards. Tout dégénère à l’entrée de la rue Nationale. Lille 12 5 2016 3Là, le groupe de casseurs brise des distributeurs automatiques et la vitrine de la boutique Air France à coups de masse. Le Printemps est aussi visé. Plusieurs dizaines de policiers avec casques et boucliers déboulent dans le cortège pour dissoudre les groupes de casseurs, en usant de bombes lacrymogènes. […]
La manif se retrouve coupée en deux, dans une grande confusion. La tête du défilé se dirige jusqu’à la rue Solférino avant de rebrousser chemin : l’autre moitié des manifestants est bloquée rue Nationale, avec parmi eux les casseurs. S’ensuit une demi-heure de flottement sous tension, avec jets de bouteilles vers la police, de nouvelles dégradations (une vitrine de la Sergic et des distributeurs). Des chariots et divers objets sont aussi incendiés. Finalement, des renforts de CRS dispersent les casseurs. La situation se calme.
Les manifestants se rejoignent place de la République. Mais trois cents d’entre eux vont au commissariat, afin de « libérer » les personnes interpellées rue Nationale, « cinq » selon la police, qui décompte aussi « deux policiers légèrement blessés ». Des manifestants évoquent des blessés par des tirs de flash-ball de la police. Ce qui n’est pas confirmé par les forces de l’ordre. Un militant CGT et un policier aguerris s’inquiètent des événements : « On n’a jamais vu ça à Lille. »

Lille 12 5 2016 rue NationaleUn abribus en morceaux, des pans de trottoirs en pavés démontés, des barricades enflammées, panneaux renversés, et des nuages de gaz, un peu partout. Jeudi soir, la rue du Faubourg-des-Postes à Lille-Sud est un champ de bataille sur près de 800 mètres. Un peu plus tôt, depuis 18 h, environ 300 manifestants font le siège de l’hôtel de police (côté rue de Marquillies) protégé par plusieurs centaines de policiers en tenue de maintien de l’ordre, réclamant la libération de cinq militants interpellés l’après-midi.
Lille 12 5 2016 2Et subitement, c’est l’explosion. Les policiers qui ont reçu un projectile, chargent, provoquant la colère des manifestants, qui disent n’avoir fait que « danser » devant les forces de l’ordre. Une heure d’affrontements suivra, où les militants vont ériger plusieurs barricades, tandis que les policiers les pousseront vers le sud en gazant copieusement, jusqu’à la charge finale. […]

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Lille, 12 mai, ça commence

Indymedia Lille / jeudi 12 mai 2016

LA POLICE ATTAQUE LA MANIFESTATION, DES BLESSES, DES ARRESTATIONS, MANIF SAUVAGE VERS LE COMICO DE LILLE SUD !

Aujourd’hui, dans une humidité chaude, sous un ciel lourd d’orage, la manif contre la loi travail met du temps à démarrer. Comme le 28, le cortège anticapitaliste s’est glissé au milieu de la manif. Si les capuches et les foulards sont nombreux à masquer nos visages, de nombreuses personnes de tous horizons se sont jointes à nous, reprenant nos slogans : « Tous les patrons sont des batards », »Anti Anti Anticapitalistes », « Contre la loi travail, contre le capital, grève, blocage et sabotage. Les étudiants sont chauds bouillants. Les antifas sont là. Des copains de la CGT en colère tiennent avec nous. Toutes les cliques énervées se sont rassemblées, décidés à se faire entendre et à marquer notre commune détestation de flics, de l’état et des patrons.

Derrière le bloc et ses banderoles renforcées, « 49, 3, 2, 1 Boum ! » « Loi, Travail, retrait des deux ! On est pas des pantins », les bombes de peintures et les extincteurs sont prêts à outrager les banques et les grosses boutiques puantes des Mulliez et des Pinault. Rue nationale, Air France est repeint. Quelques DAB et quelques vitrines prennent chers.

Et c’est ici, qu’une fois de plus, nous avons pu vérifier que la fonction de la police est de défendre les vitrines des banques. Rue nationale, au niveau d’HSBC et des locaux du Medef, la flicaille charge le manif au niveau du bloc. Manifestement, tout cela a été négocié avec quelques crevards de bureaucrates de l’UD CGT – la honte sur eux – qui eux aussi préfèrent la propriété privé et les banques à la solidarité de classe. La charge est violente. Ca gaze à fond. Un écart se creuse entre le cortège CGT, d’un coté, et le bloc anticapitaliste, les étudiants et SUD, de l’autre. Les flics s’y glisse. Le bordel !

Et là ça devient magique. Les manoeuvres des bureaucrates et leur dénonciations des casseurs ne marchent plus. Des gens du cortèges syndicales, et des orgas politiques, loin de continuer leur chemins vers la place de la république, rebroussent chemin. Les flics sont obligés de faire une deuxième ligne pour les empêcher d’avancer vers les camarades du cortège déter et de SUD. Ca gueule « Tous ensemble ! Tous ensemble ! Ouais ! Ouais ! » et ce slogan qui fut souvent une vaine incantation prend une réelle consistance. « Libérez nos camarades ! » et même une vigoureuse Internationale. Coté déter, « Tout le monde déteste la police ! ». A juste titre. Alors que tout semble se calmer, le massacre commence. En deux secondes, surprise, une dizaine de grenades de désencerclement sont jetés dans le cortège déter, blessant plusieurs personnes. Ils tirent au flashball, choppent des gens pour trois fois rien, tabassent et gazent des gens blessés dans les ruelles. Utiliser des grenades de désencerclement dans une foule encerclée et s’étonner de la haine anti-flic, voilà la morale policière.

Sous la pression des deux cortèges, les flics relâchent leur dispositif. Tous le monde se bouge et se retrouve à république. Et là, au lieu de se disperser, ce sont des centaines de personnes, vraiment beaucoup de monde, de tous âges, de toutes obédiences… qui se dirigent vers le comico par la rue des postes. Sacré beau moment de force et de solidarité !

Alors que le rassemblement stationne tranquillement devant le comico central, reclamant la libération des interpelés, avec la musique du camion de SUD, les camarades de la CGT et des autres syndicats qui ont refusés la dissociation, une horde de casqués s’approche et commence à vouloir nous encercler.
Nous nous décalons alors vers l’entrée de la rue du faubourg des postes. Deuxième surprise de la journée, les chtars décident de nous charger. Ca gaze tout le quartier, une grenade pète même une vitre d’un appart. Et là les jeunes du quartier rentrent dans la danse. Des barricades se dressent. Ca caillasse. Après avoir rassembler les autonomes et les syndiqués, les flics et leurs conneries nous réunissent avec les jeunes de Lille Sud. Ca c’est de la convergence !

Conclusions temporaires :
4 manifestants à l’hopital et 10 à 20 au comico, (chiffre à vérifier) surement plus vu la répression rue du faubourg des postes.
Les flics ont abandonnés leur approche « élastique » du maintien de l’ordre, pour une répression brutale. Leur stratégie a changé, ils essayent de nous démobiliser par la peur. Vue la réponse collective à Lille Sud, on parie que c’est raté !
Les bureaucrates de la CGT risquent fort de se faire cogner par leur propres camarades s’ils continuent à faire autant de merde. Plein de CGTistes étaient en colère contre leurs manœuvres flicardes foireuses et se joint aux énervés.
La violence policière visant à nous intimider a provoqué une des plus belles manifs sauvages que Lille ait vue depuis longtemps. Manif où des gens qui ne brassent habituellement pas ensemble se sont retrouvés, pétant les clivages bidons qui taraudent la mobilisation.

Big up aux jeunes de Lille Sud !
Big up au camion de SUD qui a assuré tout du long [sic! NdAtt.]!
Le printemps a commencé à Lille !

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Nantes : Encore et toujours de la casse (et la gare prend cher)

20minutes / jeudi 12 mai 2016

Nantes 12 5 2016En début d’après-midi, ils étaient 2.500 selon la police à avoir défilé dans les rues de Nantes contre la loi Travail. En fin de manifestation, aux alentours de 15h30, la situation est devenue tendue dans le centre-ville. La préfecture fait état de 19 interpellations et de trois policiers blessés, alors que le calme est revenu peu avant 20h30.
Nantes 12 5 2016 3Après qu’un groupe de manifestants a fait irruption sur les voies SNCF, la circulation a été bloquée pendant une vingtaine de minutes. Le trafic devait reprendre progressivement. « On doit être sûr qu’il ne reste aucun manifestant sur les rails », précise la SNCF.
Des dégâts à l’intérieur du hall côté Sud sont aussi à signaler. Toutes les vitres extérieures de la gare ont été brisées et l’entrée et les boutiques de la gare sud ont fermé prématurément. nantes 12 5 2016 gare 2Un agent SNCF aurait aussi été blessé.
Quelques minutes plus tôt, une banque au niveau de la cathédrale a été saccagée par une dizaine de casseurs. Près de la place de la Petite-Hollande, trois camions de CRS ont été bloqués dans la circulation. Une centaine de manifestants en ont profité pour courir en direction des véhicules. Des affrontements se sont déroulés tout l’après-midi entre manifestants et forces de l’ordre qui ont échangé projectiles et gaz lacrymogènes. La maire de Nantes, Johanna Rolland, a annoncé sur Facebook s’être entretenue avec le ministre de l’Intérieur «pour lui faire part de la gravité de la situation à Nantes». «Ces violences doivent impérativement cesser.»nantes 12 5 2016 2

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Le Havre : Dégradations à la mairie et à la permanence PS

Normandie Actu / jeudi 12 mai 2016

Le Havre 12 5 2016 2Jeudi 12 mai 2016, l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL se réunissait à 11 heures pour protester contre la loi travail et le recours au 49-3, à l’Hôtel-de-Ville du Havre (Seine-Maritime). À leur arrivée, les manifestants ont trouvé les portes de la mairie fermées. La direction générale de la Ville avait fait le choix de fermer toutes les portes d’accès. Ce qui a provoqué la colère des manifestants, mais aussi du personnel syndical de la mairie, enfermé dans les lieux et interdit ainsi de manifestation. Les grévistes forceront une porte de secours pour envahir le hall d’accueil de l’Hôtel de Ville. […]
Le Havre 12 5 2016Les dockers, 2 000 hommes, rejoignaient alors le cœur de la manifestation. Ils se postaient néanmoins à l’extérieur, face à l’entrée principale de la mairie. Des œufs et de la peinture étaient alors lancés sur la façade, des fumigènes et boules puantes vers l’entrée. Toutes les alarmes incendie de la mairie se sont déclenchées. Bientôt, la porte d’entrée s’ouvrait pour libérer le flux des grévistes et du public qui était toujours dans les lieux. Le hall d’accueil était dévasté : des sacs entiers de papiers broyés avaient été déversés sur le sol et des fumigènes laissaient échapper leur couleur tonitruante dans le hall, empêchant bientôt toute visibilité. […]
Les manifestants avaient déjà repris le chemin de la contestation, prêts à aller adresser un message à la députée PS Catherine Troallic, de la rue de Neustrie. Des militants ont une nouvelle fois tagué la façade de la permanence, exprimant leur rejet de l’application de l’article 49-3, pour la loi Travail. Pendant ce temps, plusieurs se sont introduits dans les locaux. Le Havre PS 12 5 2016 3 Le Havre PS 12 5 2016 2*****

Toulouse : Manif sauvage, heurts et dégradations

Le Figaro / jeudi 12 mai 2016

Neuf manifestants ont été interpellés jeudi en fin de manifestation à Toulouse, lors d’échauffourées entre forces de l’ordre et protestataires, a-t-on appris de source policière.
Quelque 3.000 manifestants selon la préfecture, 12.000 selon les syndicats, avaient protesté depuis la mi-journée contre la loi travail et pour dire « non au 49-3 », a constaté une journaliste de l’AFP. Dans un cortège parsemé de drapeaux syndicaux, salariés de l’aéronautique, de la fonction publique ou intermittents, étudiants et lycéens avaient défilé dans le centre-ville et fait halte devant l’Hôtel de police où ils ont réclamé et obtenu la remise en liberté de quatre manifestants interpellés la veille, selon une source policière.
Environ 400 protestataires, selon la police, ont ensuite repris leur défilé à travers le centre de Toulouse, quand des incidents sont survenus, émaillés de dégradations, de prises à partie de policiers isolés ou de jets de projectiles et de scooters, a rapporté une source policière. Des accrochages ont également eu lieu à proximité d’une salle de spectacle où le cortège a été dispersé par la police à coups de gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l’AFP.

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Caen : Manif et affrontements… et on s’en prend à la CGT

France Bleu / jeudi 12 mai 2016

Caen 12 5 2016Six personnes ont été interpellées à Caen lors de la manifestation contre la loi travail ce jeudi 12 mai. Un groupe de protestataires a occupé quelques minutes la Caisse des Allocations Familiales, avenue du six juin. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
A Caen, ce cinquième rassemblement contre le projet de loi travail a mobilisé près de 2 000 personnes ce jeudi 12 mai. C’est un peu moins que lors des dernières manifestations. Au lendemain de l’annonce de l’utilisation du 49-3, le gouvernement craignait des débordements. Ils ont bien eu lieu…
Le mouvement avait pourtant commencé dans le calme. Aux alentours de 10h30, près de deux mille personnes se sont rassemblées sur la place Saint-Pierre. Les jeunes, étudiants et lycéens étaient venus en nombre et ont pris la tête du cortège. Le matin même, les lycées Jean Rostand et Charles de Gaulle à Caen étaient bloqués. Arrivés sur les rives de l’Orne et le quai de juillet, les manifestants ont fait face dans le calme aux forces de l’ordre, en dansant et chantant.
Mais en remontant vers le centre-ville, un groupe de manifestant a décidé d’occuper le bureau de la Caisse des Allocations Familiales. Les policiers sont intervenus à l’intérieur, tandis qu’à l’extérieur, ils ont dispersés les manifestants avec du gaz lacrymogène. Résultat de l’échauffourée: une personne arrêtée, six interpellées, dont quatre pour contrôle d’identité. Les deux autres pour outrage à agent et pour s’être masqué le visage. Un des occupants, en tentant de s’échapper, s’est également cassé la cheville. […]
Les syndicats, qui tentent eux d’éviter les débordements et de contenir ces excès de violence, sont de plus en plus mal perçus par les manifestants. L’intersyndicale, comprenant la CGT, FO, la FSU, l’UNEF et l’UNL ont travaillé en collaboration avec la préfecture en amont du rassemblement. La CGT avait notamment prévu un service d’ordre, qui a calmé le jeu, notamment sur le Pont Winston Churchill lorsque certains voulaient en découdre avec les forces de l’ordre. Une intervention mal perçus par une partie des manifestants, qui sur le chemin du retour ont pris à partie des membres du syndicat, les traitant de « sociaux-traîtres » et de « complices de la police ». Après la CFDT, très critiquée pour s’être ralliée au texte, un autre syndicat est désormais critiqué.

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Les 48 heures de la lutte à Caen

Indymedia Nantes / vendredi 13 mai 2016

mardi : après l’annonce du 49.3, 70 personnes s’invitent au local du PS, déménagent le mobilier dans la rue. Plusieurs tags apparaissent sur les murs.

mercredi : AG de Luttes qui décide d’un programme alléchant la semaine prochaine. Blocages économiques mardi, mercredi et jeudi, grosse AG mardi. Le soir, une trentaine de personnes partie vers le local du député PS Duron sont nassées et contrôlées.

jeudi matin : manif traîne-savattes. Au pont de l’Orne, 300 personnes font face aux flics pendant que la CGT emmène ses drapeaux en promenade. Au retour, une occupation de la CAF s’improvise. Les flics déboulent, matraquent et gazent. Une vingtaine de personnes à l’intérieur sont contrôlées. 3 gardes à vue.

jeudi après-midi : occupation de la direction départementale du travail par 70 personnes. Le mobilier est déménagé dans la rue. Après une petite heure, les flics déboulent, matraquent et gazent, y compris des salariés de la « direct ». Un groupe sort à l’arrière par des issues de secours, la BAC les charge. Interpell’, matraquage et gazage. Dispersion dans les ruelles du quartier. Beaucoup de gens restés à l’intérieur ressortent comme ils et elles peuvent au fur et à mesure. Les flics reviennent à la charge, et c’est une chasse à l’homme qui s’organise pendant un long moment. 22 gardes à vue, pour « tentative de vol en réunion », c’est-à-dire que dalle. Un rassemblement se tient alors devant le comico.

Vive la grève !

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Police et syndicats, même combat !

extrait de Le Courrier / vendredi 13 mai 2016

[…] les méthodes appliquées par la police lors des manifestations interrogent au sein même des unités de terrain. «Le maintien de l’ordre, on sait faire. C’est balisé», nous indique un cadre qui préfère rester anonyme. La plupart du temps, il suffit de s’entendre avec le service d’ordre des syndicats. «Ceux-ci savent éviter que la manifestation ne soit polluée par des casseurs», ajoute la même source policière. Les CRS restent en deuxième rideau, en évitant le contact, notamment en ne cherchant pas à faire évacuer les lieux publics de manière intempestive. Cette mise en réserve serait d’autant plus judicieuse que les effectifs déployés le long des défilés comprennent nombre d’unités de police-secours ou de brigades anticriminalité, peu ou pas formés aux techniques du maintien de l’ordre. Après cinq mois d’état d’urgence, en effet, la fatigue se fait sentir et les unités de CRS mobilisables sont limitées. Toujours sous couvert d’anonymat, le policier s’étonne de ne pas voir ces méthodes éprouvées appliquées de façon systématique. «Du coup, la tension monte.» […]

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Paris : Arrestations préventives avant la manif du 12 mai

Paris-Luttes.info / vendredi 19 mai 2016

La police aimerait empêcher certaines personnes de manifester… Elle ne se contente pas d’arrêter pendant et après les manifs : elle le fait aussi avant.

Jeudi, nous sommes deux à quitter notre appartement dans le haut de Belleville pour rejoindre la manifestation à Denfert-Rochereau.
Quelques mètres après la sortie de l’immeuble, des flics en civil (au moins sept officiers de police judiciaire) sortent leur carte de police et nous arrêtent pour un contrôle d’identité. On proteste, et exigeons de connaître le motif : « Réquisition du Procureur ».
On finira par lire le document qui leur autorise entre midi et 20 heures, le contrôle, la fouille des sacs et voitures dans une vingtaine de quartiers de Paris. Au moment de sortir le document, on aperçoit dans le même dossier un papier avec un trombinoscope. Évidemment, l’arrestation est ciblée, le contrôle d’identité est un prétexte, puisqu’ils savent très bien qui nous sommes. Ils fouillent nos sacs où ils trouvent tout l’attirail du manifestant (lunettes de plongée, masque, sérum, pulvérisateur au maalox, foulards, gants, citron), ainsi que quelques œufs de peinture. Ils prétextent que l’absence de carte officielle les empêche d’établir avec certitude notre identité. On est embarqué au commissariat de Louis-Blanc malheureusement toujours en service malgré l’attaque qu’il a subi après les violences policières au lycée Bergson…
On est fouillé plus méthodiquement. Les œufs sont testés (par sur la destination qui leur était réservée) et reniflés par les mêmes chiens qui nous ont arrêtés. De même pour le maalox. Le tout est pris en photo sous toutes ses coutures. Ils ne cherchent pas trop à nous interroger puisque nous ne répondons pas. A défaut de pouvoir nous inculper pour quoi que ce soit, ils veulent juste nous priver de manifestation, et nous garder les quatre heures complètes du contrôle que permet la loi. Juste avant de nous relâcher, dernière vengeance : ils vident méticuleusement un sachet de farine dans nos affaires. Nous repartons avec notre kit complet moins les œufs, mais la manif est déjà finie.
Depuis le début du mouvement, la répression est féroce, qu’elle se fasse directement à coups de matraque (des flics ou du SO), de flashball, de gaz, et de peines de prison ; ou plus insidieusement en empêchant toutes les tentatives de s’organiser (tenir une AG, occuper des lieux, bloquer, et maintenant aller en manif).
A priori, d’autres personnes ont été arrêtés préventivement jeudi. Il serait intéressant d’en connaître le nombre, et de s’organiser en conséquence la prochaine fois.

On va pas se laisser intimider, on reste déterminé !

[NdAtt. : pareil, dans la station de métro Denfert-Rochereau et aux alentours des stations voisines, plusieurs contrôles d’identités et fouilles de sacs ont été signalés]

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Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime) : La mairie saccagée

Normandie-actu / jeudi 12 mai 2016

Deville les Rouen 12 5 2016 2Le deuxième jeudi du mois, Valérie Fourneyron, députée PS de Seine-Maritime, tient sa permanence à la mairie de Déville-lès-Rouen, près de Rouen. Jeudi 12 mai 2016, dans le cadre de la lutte contre la loi Travail, les manifestants (250, selon la police) lui ont rendu visite. Pas de chance, l’ex-maire de Rouen se trouvait justement… à Montréal. Mais, dans l’Hôtel de Ville, la visite a tourné au saccage […]. Dans la mairie, le passage des manifestants laisse des traces : tags, papiers…Deville les Rouen 12 5 2016 4 « Nous sommes en train de chiffrer tout cela. Nous avons fait des photos, monté un dossier. Nous allons porter plainte », indique un porte-parole du maire. Trois personnes ont été interpellées.
Le maire, Dominique Gambier (PS), s’est indigné de ces dégradations : « Je ne peux pas croire que les « voyous » qui ont tagué, dégradé la Mairie de Déville et ses abords, l’aient fait au nom des salariés, même si quelques drapeaux de la CGT, FO, Sud flottaient parmi les manifestants. […les conneries habituelles des politicards…; NdAtt.] »

Deville les Rouen 12 5 2016 3Valérie Fourneyron a, elle aussi, apporté son soutien au maire de cette commune de 10 000 habitants : « Dans le contexte des manifestations contre la loi travail, des individus se sont introduits de force au sein de la mairie de Déville-Lès-Rouen, lieu où je tiens habituellement une permanence parlementaire. En raison d’un déplacement à Montréal dans le cadre de mes responsabilités au sein de l’Agence mondiale anti-dopage, j’étais absente et avais assuré cette permanence lundi dernier. Toujours ouverte au dialogue, à l’écoute de chacune et de de chacun, attachée au droit fondamental de manifester, je condamne avec la plus grande fermeté les violences inacceptables qui ont amené le saccage d’un lieu public tel que la mairie et la prise en otage de son personnel. »

Deville les Rouen 12 5 2016

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