Paris : Les étudiants flics de l’INALCO

Le Parisien / jeudi 20 août 2015

florineLorsqu’elle remonte les Champs-Elysées (VIIIe) tout sourire entre deux policiers, gilet pare-balles de rigueur et drapeau chinois au plastron, Florine [photo ci-contre, NdR] suscite pas mal de curiosité. Mais quand elle aborde des touristes de l’empire du Milieu, très vite la méfiance s’évanouit. C’est que Florine, 24 ans, les accoste dans leur langue et pour la bonne cause. Elle est l’une des 17 élèves de l’Institut national de langues orientales (Inalco), actuellement en stage estival au commissariat du VIIIe. Jusqu’à la fin du mois, ces étudiants qui parlent couramment japonais, coréen ou chinois, assistent les policiers dans leur dialogue avec les Asiatiques en visite dans la capitale.

Lorsqu’ils sont avec une patrouille, ils les sensibilisent aux dangers de la rue : argent liquide trop visible, sac à dos facile à ouvrir, fausses pétitions… Au bureau, ils sont en liaison téléphonique avec tous les commissariats de Paris et de petite couronne. « Ces étudiants facilitent vraiment le contact avec une population qui parle rarement anglais, notamment les Chinois et les Japonais », souligne le commissaire adjoint du VIIIe, Vincent Messager. « Cela permet aux victimes d’être plus précises dans le récit de ce qui leur est arrivé, dans la description des gens », remarque Sonia, qui prépare un master de japonais.

Sur le terrain, les étudiants de l’Inalco distribuent les conseils édités en plusieurs langues par la préfecture de police. « On fera attention », approuve un couple de Taïwanais que Florine vient de sensibiliser au piège du jeu de bonneteau. Un peu plus loin, l’étudiante aborde Jovini, venue de Hongkong, à qui elle conseille de porter son sac à main bien devant elle. « C’est vrai que chez nous, on peut sortir son téléphone ou son argent sans aucun risque », sourit un peu amèrement Jean, le mari français de la jeune touriste. « Paris pour ça, c’est infernal… »

Cette première sera sans doute reconduite, voire « élargie à d’autres langues », imagine le commissaire adjoint. « Cela dépendra des partenariats possibles avec les instituts de langues et de la disponibilité des étudiants. » Ceux de cette année, tous volontaires, ont en tout cas trouvé leur expérience « intéressante et originale ».

 

Pour info :

Inalco – 2 rue de Lille, 75007 Paris, ou :

Pôle des langues et civilisations
65 rue des grands moulins
75013 Paris

Ce contenu a été publié dans Portraits de collabos, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.