Quelques sabotages ferroviaires en temps de gréve des cheminots

Si, dans des entreprises d’Etat comme la SNCF, traditionnellement marquée par le corporatisme et la fierté professionnelle, les prolétaires applaudissaient à la chasse aux postes de responsabilité à laquelle se livraient les bureaucrates, c’est bien parce qu’ils y voyaient la réalisation de leurs propres aspirations réformistes et démocratiques. Une fois dans la place, les bonzes se sont évidemment conduits comme tous les managers à l’égard des « camarades ». Ils les ont traités avec la dernière des rigueurs, à coups de licenciements, de blocages des salaires et autres douceurs. C’est ainsi qu’ils ont commencé à scier la branche sur laquelle ils étaient assis. La traditionnelle « communauté des travailleurs » constituait leur force et la base de leur capacité à gérer les « conflits du travail ». Dans la mesure où ils participaient à la modernisation des relations sociales, à la solution finale du problème de la lutte de classes, ils sapaient eux-mêmes les fondements de leur puissance. Et ils poussent maintenant des gémissements parce que leurs maîtres les ont fort mal remerciés !

Extrait de SNCF Blues, De la grève des cheminots en France, 1986.

Deux TGV bloqués après des actes de malveillance

Figaro / samedi 14 juin 2014

Deux TGV transportant au total quelque 2.200 personnes étaient bloqués samedi soir dans la région de Toulon après des actes de malveillance qui ont endommagé la caténaire, a-t-on appris auprès de la SNCF.

Des actes de malveillance, probablement des tirs de carabine, dans le secteur de Cuers ont occasionné une rupture d’alimentation électrique samedi vers 19h00, a indiqué la compagnie ferroviaire.

Deux TGV ont été stoppés entre Marseille et Nice. La SNCF a affrété deux motrices diesel pour les remorquer, les réparations pouvant durer une partie de la soirée, a-t-on précisé.

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Un train Laon-Paris reste en gare après un acte de sabotage

Figaro / lundi 16 juin 2014

Cet acte de vandalisme pourrait avoir été perpétré en représailles à la grève à la SNCF. L’entreprise va porter plainte.

Dure matinée lundi pour des dizaines d’usagers du TER Laon-Paris 849908. Ils sont en effet arrivés avec plus de deux heures de retard à destination après avoir été obligés de changer de train. En cause: un acte de sabotage qui pourrait être lié au mouvement de grève contre la réforme ferroviaire entamé depuis une semaine.

Selon la SNCF, «plusieurs» bouts de tuyaux d’air qui relient une voiture à une autre de la rame et servent au système de freinage du train, ont en effet été sectionnés. Un porte-parole de l’entreprise, qui n’a pas précisé quand et comment cet acte a été perpétré, a tout de même indiqué que le train ayant été empêché de circuler, la SNCF portera «plainte contre X».

Cet acte de sabotage intervient 24 heures après l’épisode survenu dans la nuit de samedi à dimanche dans le Var, où, selon la SNCF, des tirs de carabine sur des installations électriques ont entraîné une panne d’alimentation et l’immobilisation de deux TGV Nice-Paris avec 2300 personnes à bord. Les passagers avaient, pour certains, passé la nuit dans les trains et regagné Paris avec plus de 15 heures de retard.

Comme le laisse entendre le responsable de la compagnie ferroviaire, ces deux affaires pourraient être liées à la grève qui entre ce mardi dans sa seconde semaine. «Ce genre de choses n’arrive pas lorsqu’il n’y a pas de mouvement social. Il s’agit donc là de situations exceptionnelles très liées à la période».

Tout comme les passagers du Nice-Paris qui, selon la compagnie, seront «remboursés à 200%», les passagers du TER picard devraient également être indemnisés.

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Val d’Oise : Des panneaux de signalisation sabotés sur la ligne H

vonews / lundi 16 juin 2014

Ce lundi matin peu avant 7 heures, la circulation des trains a été perturbée par plusieurs pannes de signalisation. Il semble que des câbles aient été volontairement sectionnés à Champagne-sur-Oise ainsi que sur le tronçon entre les gares de Nointel et Presles.

Si le trafic n’a pas été stoppé, les trains ont été contraint de réduire leur vitesse d’environ 20 km/h. Des actes de sabotage qui interviennent en pleine grève des cheminots.

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Actes malveillants à la SNCF

courrier-picard / mardi 17 juin 2014

Alors que la grève des cheminots entame ce mercredi son 8e jour, des actes malveillants ont encore eu lieu ce mardi sur le réseau (lire le Courrier picard de mardi 17 juin). Le premier train Amiens-Paris (5h09) a subi un retard d’une heure, à cause d’un incident technique, doublé de claquements de pétards intempestifs. La SNCF utilise en effet ce type d’artifices posés sur les rails, comme des signaux d’arrêt impératif en cas de danger, tel que l’entrée sur une voie en travaux. Hier, plusieurs de ces « agrès » de sécurité, très spécifiques à la SNCF, ont claqué indûment entre Amiens et Longueau. Ce qui a obligé le conducteur à stopper son convoi et à descendre sur les voies pour vérifier.

Selon la direction régionale du transporteur, d’autres incidents se sont multipliés ces derniers jours. Dont le sabotage du système de freinage d’un train Laon-Paris lundi matin, qui l’a bloqué. La dégradation s’est soldée par un retard de 2 heures pour les passagers. La semaine dernière, «  des passages à niveau se sont mis hors-service  ».

De même, «  des clefs d’ouverture de locomotives sont retirées des machines, occasionnant un retard, le temps pour le conducteur d’en récupérer une nouvelle au dépôt  », illustre encore la SNCF, pas vraiment surprise par ces manœuvres que seuls des gens du métier peuvent a priori maîtriser. «  Des plaintes sont déposées systématiquement  », assure en tout cas la Direction. «  Et des gens ont déjà été sanctionnés par le passé  ».

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