Bubry (Morbihan) : « On ne veut pas de flics »

Le Télégramme / dimanche 17 novembre 2024

« ACAB » (« All cops are bastards », NDLR), « On ne veut pas de flics » mais aussi « All cats are beautiful ». Voici les messages tagués en rouge et noir qui sont apparus sur la façade de la future gendarmerie de Bubry, dans la nuit du 16 au 17 novembre.
La peinture extérieure avait récemment été faite sur cette nouvelle gendarmerie en travaux qui doit ouvrir ses portes en début d’année 2025. « C’est navrant, se désole Roger Thomazo, maire de Bubry. C’est un bâtiment qu’on vient juste de réaménager et il est déjà dégradé. » Le maire a porté plainte. Dans la journée de ce dimanche, les services techniques sont intervenus pour faire disparaître les tags.

Mise à jour du dimanche 1er décembre 2024

Une lettre de revendication envoyée à la mairie et à un journal

Ouest-France / samedi 30 novembre 2024

Dans un courrier adressé à la mairie de Bubry, mais également à la rédaction Ouest-France de Lorient, un collectif nommé Cent Noms revendique les tags dessinés mi-novembre.
On ne veut pas de flics ,  Ni dieux ni maîtres ,  ACAB  (pour All cops are bastards, traduction de Tous les flics sont des salauds, N.D.L.R.)… Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 novembre, des messages expressément hostiles aux forces de l’ordre avaient été tagués sur les murs de la future gendarmerie de Bubry.
Rapidement effacés, ces graffitis n’avaient, jusqu’à hier, pas été revendiqués.
Dans un courrier adressé par voie postale à la mairie de la commune, mais aussi à la rédaction Ouest-France de Lorient, le collectif des Cent Noms revendique en être l’auteur. Un nom choisi en  hommage  à celui de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), qui occupait le site il y a une dizaine d’années pour protester contre le projet d’aéroport.
« Nous avons commis cet acte dans l’intention de marquer les esprits, est-il écrit. Nous en sommes peu fiers mais la situation nous a obligés.  Le ou les auteurs de la lettre expliquent ainsi leur opposition à  la ligne droitière et autoritaire  du  gouvernement macroniste , qui se traduit, selon eux, par l’implantation de la gendarmerie à Bubry. L’argent de l’État plus utile  ailleurs »
«  Cette gendarmerie est davantage le fruit d’une stratégie de séduction de l’électorat d’extrême droite […] qu’une volonté d’améliorer la qualité de vie des habitants » , poursuit le courrier. Le collectif estime, en substance,  l’argent de l’État  plus utile pour la santé, l’éducation ou l’agriculture.
Nous allons le transmettre à la gendarmerie , réagit le maire, Roger Thomazo, interpellé directement dans le courrier sur le coût supporté par la collectivité. Sur ce point,  nous avons refusé le portage financier, cette opération ne nous coûte quasiment rien , assure-t-il. L’implantation d’une gendarmerie à Bubry fait suite à un appel à candidatures national, pour lequel la commune morbihannaise avait été retenue fin 2023.
Depuis, elle a mis à disposition un ancien logement – tagué une nouvelle fois le week-end dernier –, qui accueillera temporairement les dix militaires attendus au cours du premier semestre 2025.  Nous avons simplement réalisé des petits travaux d’aménagement pour quelques milliers d’euros , précise Roger Thomazo. La construction de la gendarmerie, sur la même parcelle,  pourrait être à la charge de Morbihan Habitat , précise l’élu.
Sollicitée, la compagnie de gendarmerie de Lorient, en charge du dossier, indique simplement qu’une enquête est toujours en cours.

Le bâtiment devant accueillir temporairement la future gendarmerie de a été tagué pour le deuxième week-end d’affilée, probablement dans la nuit du 23 au 24 novembre.

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