Ouest-France / vendredi 18 mars 2022
Une caméra militaire raccordée à un routeur et des batteries lithium a été découverte sous un filet de camouflage à l’entrée du bourg de Sevreau, près de Niort. Elle était orientée vers le domicile du père de Julien Le Guet, le porte-parole du collectif « Bassines non merci ! ». Ce collectif s’oppose, depuis plusieurs années, au nom de la protection de l’environnement, à la construction de grandes réserves d’eau pour les agriculteurs des Deux-Sèvres.
Souriez car à partir de maintenant, vous êtes filmés.
Julien Le Guet essaie d’en plaisanter mais il n’a pas vraiment envie de rire, ce vendredi 18 mars. A une semaine de la mobilisation citoyenne attendue à La Rochénard contre le projet des réserves de substitution, le porte-parole du collectif « Bassines non merci ! » a découvert que la maison de son père était sous surveillance vidéo et sans doute sur écoute
.
À proximité de son habitation située à l’entrée du bourg de Sevreau, entre Niort et Magné, c’est tout un dispositif militaire qui a été installé à l’abri des regards. C’est le chien d’un ami qui a flairé les équipements dernier cri : une caméra, sortant à peine du sol, recouverte de ronces et d’herbe, reliée à un routeur Pepwave et à deux mallettes renfermant des batteries lithium de haute technologie étiquetées Accuwatt, dissimulées dans un fossé, sous une bâche et un filet de camouflage.
Accuwatt est reconnue dans l’étude et la conception de batteries communicantes (tous réseaux RS 485, LoRa, SigFox, 4G, 5G, Iridium) toutes technologies avec une compétence particulière pour les batteries lithium militarisées à destination des forces de police, gendarmerie et tous groupes opérationnels. Il s’agit d’un fournisseur historique des ministères de l’Intérieur, de la Défense, de l’OTAN ainsi que des plus grands donneurs d’ordres civils de l’industrie française.
Ces méthodes sont extrêmement choquantes
, a réagi Christian Le Guet. La nouvelle préfète dit qu’elle est prête à nous rencontrer. On voit effectivement qu’elle est dans l’écoute, coûte que coûte
, s’indigne son fils. Après avoir hésité à rapporter le matériel à la préfecture, le duo a finalement décidé d’aller installer le dispositif au bord de la Sèvre sur le canal TV loutre
… Un dépôt de plainte pourrait suivre.