Biélorussie : Le cas de l’anarchiste Alexander Zaitsev

Anarchist Black Cross Belarus / vendredi 4 février 2022

En décembre, nous avons reçu des informations selon lesquelles Aleksandr Zaitsev, qui a déclaré son engagement dans le mouvement anarchiste, était en détention provisoire à la prison de Valadarka [le château Pishchalauski, à Minsk (officiellement nommé SIZO n°1), est le plus grand établissement pénitentiaire de Biélorussie ; y sont enfermé.e.s notamment des nombreux.ses opposant.e.s au régime de Loukachenko ; NdAtt.]. Il nous a fallu beaucoup de temps pour vérifier l’histoire de ce mec et aller jusqu’au bout de son affaire.

En 2020, Zaitsev a participé activement aux protestations contre le régime et a été détenu au moins une fois, en novembre, en vertu de l’article 23.34 du [Code pénale ; NdAtt.] « populaire ». Pendant sa détention, Zaitsev a rencontré un homme qui s’est présenté comme Dmitry Sergeenko. Les camarades du groupe Pramen ont découvert le vrai nom de cet homme : Dmitry Akulich, qui depuis de nombreuses années travaille pour le ministère de l’Intérieur, comme agent provocateur et comme maton. Akulich commence à « travailler » activement Zaitsev et, l’été suivante, les deux sont déjà en train de planifier une action radicale : ils veulent mettre le feu à la datcha de Sukalo [Valentin Sukalo est, depuis 1997, le président de la Court suprême de Biélorussie ; NdAtt.]. Pour brosser un joli tableau pour l’enquête, Akulich dit qu’il est entré en contact avec le groupe « Vol de cigogne » et qu’ils lui ont payé deux jerrycans de cinq litres d’essence.

Non loin de la datcha, les deux sont attrapés par l’Almaz [unité spéciale antiterroriste, aux dépendances du ministère de l’Intérieur biélorusse ; NdAtt.]. Zaitsev avoue tout et est maintenant inculpé en vertu de l’article 289, partie 3 de la loi antiterrorisme (avec une peine pouvant aller jusqu’à la peine de mort). Nous ne connaissons pas le statut d’Akulich dans cette affaire judiciaire, mais il est très probablement considéré comme un témoin, sous le faux nom de Sergeenko. Il faut noter que, pour travailler avec Zaitsev, Akulich a reçu un vrai passeport avec un faux nom.

Aujourd’hui, Aliaksandr Zaitsev est toujours enfermé en maison d’arrêt, dans l’attente de son procès. Nous n’avons pratiquement aucune information sur ce compagnon lui-même, car personne parmi les militant.e.s le connaît.

Rappelez-vous que si vous souhaitez mener une action radicale, vous devez le faire uniquement avec des personnes de confiance et non avec des simples connaissances. Cette histoire montre également que les flics s’engagent activement dans des provocations, pour poursuivre la répression et faire tisser le mythe du terrorisme.

En ce moment, il est extrêmement important de se rappeler d’avoir une culture de la sécurité et de prendre le temps de se familiariser des textes sur la façon de faire face à la répression !

Ce contenu a été publié dans International, Les outils de l'ennemi, Nique la justice, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.