Biélorussie : Sur les tortures subies par les quatre partisans anarchistes

Déclaration de l’ABC Belarus à propos de Dzmitry Dubovski

Anarchist Black Cross Belarus / jeudi 30 décembre 2021

Varsovie – novembre 2020

Le lendemain de l’arrestation du groupe de partisans anarchistes, les ordures de l’appareil de propagande ont mis en ligne une vidéo dans laquelle Dzmitry Dubovski avoue sa culpabilité dans l’attaque du régime et témoigne contre d’autres membres du groupe. A l’époque, la publication relativement rapide de la nouvelle de la part du régime de Loukachenko, les graves accusations de terrorisme et l’engagement de longue date de Dubovski lui-même dans le mouvement anarchiste nous ont amenés à douter de la véracité de cette histoire de l’anarchiste qui avait commencé à coopérer avec les enquêteurs.

Les tchékistes ont enfermé Dubovski et les autres membres du groupe de guérilla pendant près d’un an dans le centre de détention préventive du KGB, un lieu d’où les informations ne parviennent que très rarement au monde extérieur. Pendant l’année de la soi-disant enquête, nous n’avons pas pu trouver d’informations précises sur ce qui s’était passé, de façon à nous faire une opinion claire, et nous avons continué à soutenir Dzmitry malgré certaines voix qui l’ont condamné à partir des premiers jours après que ses aveux ont été rendus publics.

Seulement un an plus tard, les partisans anarchistes ont ou partager avec leurs proches des informations sur les tortures et les violences qui leur ont été infligées par l’État. Dubovski a dit qu’il a commencé à témoigner à cause de la torture. En même temps, dans sa déclaration il ne s’est pas repenti, mais a continué à soutenir l’aspect politique de l’affaire. La peine de 18 ans de prison a montré que Dubovski n’avait passé aucun accord avec les enquêteurs et n’avait tiré aucun bénéfice de son témoignage, à part l’arrêt de la torture.

Malgré tout cela, nous avons estimé que la décision de soutenir Dzmitry devait être prise, entre autres, par le reste du groupe des partisans anarchistes. Pour autant que l’on sache, aucun des anarchistes [impliqués ; NdAtt.] ne condamne son acte et tous les quatre continuent de se considérer comme des compagnons, malgré tous les obstacles.

Nous avons décidé de clarifier cette question une fois pour toutes, pour ceux/celles qui continuent à demander de boycotter Dubovski. Compte tenu de l’opinion de ses propres compagnons et des circonstances de son témoignage, nous avons décidé de continuer à le soutenir.

ABC Belarus

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Du sang sur vos mains – à propos des tortures subies par les partisans anarchistes

Pramen / mardi 28 décembre 2021

Aujourd’hui, la sœur de l’anarchiste Dmitry Dubovsky a publié un court compte-rendu, après avoir rendu visite en prison au militant. Le texte parle des tortures subies par les partisans dans les premiers jours après leurs arrestations : les flics ont entaillé la peau des pieds d’Igor Olinevich, Dubovsky a été étranglé avec un sac en plastique et suspendu à une espèce de crochet. Il avait déjà été signalé précédemment que Sergey Romanov s’était ouvert les veines, à cause des passages à tabac de la part des gardes frontières.

Nous sommes bien conscients du fait qu’ à plusieurs reprises les anarchistes ont fait face à des passages à tabac de la part des autorités répressives. Mais depuis août 2020 [le début de la révolte contre le régime de Loukachenko, déclenchée par sa victoire dans les énièmes élections truquées ; NdAtt.], les flics n’ont plus aucun frein. Ce sadisme flagrant existait parmi les soi-disant « forces de l’ordre » avant même le début des manifestations. Une personne ne se transforme pas en animal du jour au lendemain. Il y a eu des nombreux cas de tortures et passages à tabac de prisonnier.e.s de droit commun, avant les prisonnier.e.s « politiques ».

L’histoire des partisans anarchistes n’est qu’une petit exemple de ce qui se passe en ce moment dans ce pays. Il y a des milliers de personnes derrière les barreaux, qui n’ont aucune possibilité de faire sortir leurs voix, et nous n’avons aucun doute sur le fait qu’elles sont battues et torturées en permanence. Même après qu’elles ont été condamnées. La dictature biélorusse est passée d’un régime autoritaire à une secte de sadiques, prêts à verser du sang non seulement pour garder leur pouvoir, mais aussi pour jouir de l’acte en soi. Si vous avez des doutes à propos des gens qui travaillent dans le système du ministère de l’Intérieur/KGB, pensez à tou.te.s ceux/celles qui, en ce moment, se battent dans les prisons pour votre et notre liberté.

Chaque goutte de sang versée dans la lutte contre le régime ne sera jamais oubliée. Pour chaque gémissement et chaque cri, ce ne seront pas seulement les flics, mais aussi chaque trou du cul qui a exécuté la sentence, qui devra payer. Vous avez peut-être gagné en 2020, mais la guerre contre la dictature continue !

Jusqu’à ce que tout le monde soit libre !

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