République Tchèque : Des poubelles aux centres commerciaux

Magpie / mardi 6 juillet 2021

Dans deux supermarchés, je viens vers des poubelles dans lesquelles on jette un tas de bonne nourriture. Je veux la prendre pour me nourrir, moi et mes ami.e.s. Les vigiles m’en empêchent. Ils me traitent avec indignation, comme si je voulais vider le frigo dans leur cuisine. Ils se comportent de manière agressive et dangereuse. Je demande pourquoi. « Ce sont les règles. Tu ne peut pas la prendre. »

Merde, ils le disent sans aucun regret. Ils aiment pouvoir faire respecter ces règles par la violence ou au moins sa menace.

Je demande : « Comment faites-vous pour vous endormir le soir, après avoir surveillé de la nourriture destinée à la déchetterie au lieu qu’à des personnes qui ont faim ? »
« Je dors bien parce que au moins je travaille », répond un de ces connards.

Que dire ? L’esclave se vante de son esclavage. Il utilise son esclavage comme un argument contre ceux/celles qui évitent l’esclavage. Je voudrais le plaindre, mais dans ce cas je ne peux pas. Il ne le fait pas par peur d’une sanction. Il le fait par conviction. Avec plaisir et fierté. Le plaindre ? Qu’il aille se faire foutre ! S’il lui arrivait quelque chose, à mon avis il l’aurait mérité. Avec des mains cassées, il ne pourra certainement pas prendre la nourriture de la bouche de quelqu’un.e. Est-ce cela est une pensée dégoûtante et violente ? Je m’en fiche. Refuser de la nourriture à quelqu’un.e qui a faim et préférer qu’elle finisse dans une une déchetterie, c’est de la violence dégoûtante. Et cela est important.

Je ne serai pas une victime qui tolère d’être fouettée sans réagir. Vous m’avez empêché de prendre vos déchets ? Ok, alors maintenant vous me trouverez dans les rayons des magasins. Donnez-moi une gifle, je vous en donnerai deux. Je met dans mon sac ce dont j’ai besoin et je ne paie pas. Je consomme moi-même quelque chose et je donne le reste. Je mets aussi quelque chose de côté pour les activités subversives. Que pense la morale bourgeoise ? Que c’est un délit et du vol. Et moi ? Que c’est de l’action directe et de la lutte de classe. Comme ça, ce n’est pas un délit. Je prends ce qu’ils nous ont pris. Je m’en fiche des tribunaux des prédicateurs de l’idéologie bourgeoise. J’ai ma faculté de jugement et je sais où est ma place. Hors la loi, mais dans la justice.

« Je ne fais que mon travail et je supervise le respect des règles ». C’est la défense habituelle de ceux/celles qui refusent de la nourriture aux gens. Même chose pour ceux qui ont envoyé des gens dans les chambres à gaz et les goulags. Tant que les gens suivront docilement des règles absurdes, ce monde sera un amas de merde ou l’on empile encore de l’autre merde. Je ne veux pas être un autre travailleur obéissant qui fait qu’ils sont là-haut. Et donc j’exproprie et je lutte. Je partage mon expérience et je m’allie dans le combat avec d’autres prolétaires en colère.

Anonyme

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