Grèce : Un texte en solidarité avec Errol

athens.indymedia.org / dimanche 13 décembre 2020

DÉPORTATION IMMÉDIATE POUR LES FLICS, LES JUGES ET LES POLITICIENS

6 décembre 2020
Dans le contexte des rassemblements appelés pour la journée de commémoration et de lutte 12 ans après l’insurrection de ’08 pour le meurtre d’État de l’anarchiste Alexis Grigoropoulos par la main armée des flics Korkoneas et Saraliotis, un nouveau régime de gouvernance aux caractéristiques clairement totalitaires est mis en marche. La Grèce applique son interdiction totale des rassemblements et manifestations votée quelques mois auparavant sous le prétexte de la gestion de la pandémie Covid19. Le quartier d’Exarchia est assiégé par les forces en uniforme de l’État qui ont pour objectif d’éliminer toute possibilité de rassemblements et de manifestations. La décision politique de gouvernement est d’interdire complètement l’accès à l’emplacement du mémorial d’Alexis aux collectifs, groupes politiques et assemblées qui ont appelé aux rassemblements ainsi qu’à tout.e individu.e qui souhaite s’en approcher. Parallèlement, depuis l’aube du même jour, le quartier est transformé en zone militaire en raison de l’interdiction totale et de son application.

La police à chaque coin de rue

Les forces de police stationnaires (civils, gardes spéciaux et policiers anti-émeute) font examen minutieux des informations personnelles de quiconque se trouve dans la zone. Dans le même temps, des unités mobiles de DELTA (voltigeurs) font des raids en permanence, créant une ambiance et essayant d’appréhender les individu.e.s qui n’obéissent pas à l’interdiction et refusent de quitter Exarchia et ses environs. Une interdiction imposée par le régime et qui supprime le choix politique de chacun.e de protester et d’exister dans un espace public ainsi que le sens de l’usage social de l’espace public lui-même.

Lors de l’une de ces descentes, le camarade anarchiste Errol (de nationalité française) est arrêté et emmené à GADA (commissariat central d’Athènes). Après de nombreuses heures de garde à vue et alors que tous.tes les autres détenu.e.s ont été libéré.e.s avec une amende – conformément à la nouvelle stratégie de recherche de profit de type société d’État mise en place «en raison de» covid19 – il est informé de sa décision de déportation imminente et transféré à l’enfer de Petrou Ralli (centre de détention central d’Athènes).

Prisons de Petrou Ralli et Amygdaleza

L’impunité et la vengeance de l’État et de ses mécanismes conduisent à nouveau et dans un temps record au transfert du camarade au centre de détention d’Amygdaleza, juste un jour après l’intervention de solidarité et à la suite de ses vives protestations contre les conditions générales de détention. De l’enfer de Petrou Ralli jusqu’à celui d’Amygdaleza, l’État continue de construire et d’administrer des entrepôts d’humains, où les gens sont chaque jour privé même de leurs besoins les plus inaliénables comme l’accès à la nourriture, aux soins médicaux, à l’information et au contact avec le monde extérieur. Dans ces purgatoires violents au long passé d’abus physiques et psychologiques envers les détenu.e.s, les conditions inhumaines qui y existent ont longtemps été le point de départ de luttes et de revendications à l’intérieur et à l’extérieur des murs des prisons. Les détenu.e.s ont maintes fois réclamé leur dignité via des luttes collectives, des insurrections et des grèves de la faim, nous rappelant qu’elleux, opprimé.e.s, de leur côté trouveront toujours des moyens de lutter et de répondre à la dégradation totale de leur statut politique et social.

La décision de déportation du camarade Errol est éminemment politique

… et est en parfaitement cohérente avec une tactique de vengeance que chaque appareil du pouvoir utilise inlassablement contre les militant.e.s anarchistes ainsi que contre tous.tes celleux qui luttent contre toute répression. Chaque ennemi politique du pouvoir devra être éloigné et emprisonné afin d’être neutraliser et désarmer. Dans le prolongement naturel de la répression étatique, la détention du camarade à Petrou Rally a immédiatement pris une tournure politique et exécutée sous des conditions spéciales. Sans étonnement, il file tout droit à l’isolement afin de le séparer du reste des détenu.e.s et est brutalement transféré dans un autre endroit, le camp de détention d’Amygdales, où il est toujours actuellement à l’isolement. De cette manière, l’État aspire à l’empêcher d’avoir une quelconque activité politique à l’intérieur et de forcer ainsi son isolement aussi bien politique et physique ainsi que son extermination psychologique.

Quelques jours après son arrestation, la direction de Petrou Rally annonce officiellement la décision de déportation du camarade à 7 ans d’interdiction de territoire avec une décision de déportation subsidiaire de la Sécurité Nationale. Son dossier est construit sur l’argument qu’il représente un danger pour l’ordre public et la sécurité nationale.

Il est clair que cette déportation est motivée par l’identité politique du compagnon en tant qu’anarchiste, son engagement militant et sa participation active aux luttes sociales et politiques. C’est encore là une décision-condamnation qui s’ajoute à la longue liste de criminalisation des militant.e.s ; une tentative de mise en oeuvre de méthode de répression politique auxquelles le gouvernement Nouvelle Démocratie s’adonne au regard de son dogme « Loi-ordre-sécurité » visant à la décimation et l’éradication de tout sujet politique combattif, condamnant quiconque choisit de s’organiser collectivement et de prendre part active à la résistance qui gronde contre l’État et le capital, alimentant la flamme de l’insurrection et ouvrant la voie vers une société plus libre.

L’arrestation d’Errol témoigne d’une escalation de la répression étatique puisqu’on peut maintenant s’attendre à ce qu’une poursuite pour délit conduise à l’emprisonnement et à la déportation d’un sujet politique. L’état de paralysie et de décimation des résistances sociales doit s’arrêter là et être rompu, et la lutte pour l’abandon des poursuites contre notre camarade constitue un pas de plus dans cette direction.

AUCUN.E COMPAGNON.NE SEUL.E FACE À LA RÉPRESSION
LIBERTÉ POUR L’ANARCHISTE ERROL
FEU AUX PRISONS ET À TOUTES LES CAGES

Assemblée de solidarité avec le compagnon anarchiste Errol

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