Espagne : Communiqué du compagnon Amadeu Casellas, depuis la prison de Brians I

ContraMadriz / vendredi 30 août 2019

Septembre 2008, pendant la grève de la faim d’Amadeu

Salut compas,
comme certain.e.s d’entre vous le savent déjà, je suis en prison depuis le 5 juin 2018, accusé par le tribunal n° 3 de Sabadell d’un vol avec violence à Sabadell, Barcelone.

Le jour de mon arrestation ils ont défoncé la porte de ma maison, mais les tueurs à gages de l’État des Mossos de Esquadra [la police autonome catalane; NdAtt.]n’ont rien trouvé de ce prétendu vol de presque 300.000 euros ; en fait les tueurs à gages de l’État me suivaient, apparemment depuis des mois, et je suis allé de chez moi au travail et retour, quelques fois au bar, entre autres parce que je n’avais pas d’argent et que ma mère a l’Alzheimer et je n’avais pas de temps pour autre chose.

Le fait est que cela n’a servi à rien que je travaille, qu’ils n’aient rien trouvé et que la victime elle même ne m’ait pas reconnu au début, ni qu’il s’agit d’un crime caractérisé dans le code pénal par une condamnation mineure, c’est-à-dire un maximum de cinq ans, ni qu’ils me doivent beaucoup d’années : le juge m’a envoyé en détention provisoire sans possibilité caution, du coup j’ai perdu mon emploi, tous les meubles, vêtements, appareils électriques, ma voiture, etc.

Pour pouvoir payer l’avocat, quelques amis et xxxx collectent de l’argent et moi, pour changer et comme toujours, le suis là, mais ça c’est la moindre des choses.

Dans la prison où je suis, Brians I, à Martorell, on a changé, mais en pire encore ; tout ce que nous avons gagné dans les luttes passées a été perdu ; il y a des modules dans lesquels les matons torturent physiquement les prisonniers, non seulement physiquement, avec des coups de poing et tabassages, mais aussi verbalement et psychologiquement ; en fait j’ai été témoin de certains de ces agissements. La nourriture est dégueulasse, de mauvaise qualité, froide, répétitive, peu abondante, bref, de la merde. Les horaires des ateliers sont incompatibles avec ceux du module, de sorte que les prisonniers qui travaillent aux ateliers ne peuvent pas se doucher, ni cantiner, et le magasin interne est sans doute le plus cher que le meilleur des magasins de la région. Bref, un centre d’extermination en règle, ce qui a toujours été. Tout ce qui se passe est connu par la direction du centre, par la direction générale, par le Tribunal d’application des peines, etc., et cela depuis des mois, car je l’ai écrit moi-même ; aucune réponse.

J’imagine que beaucoup d’entre vous n’ont pas le courage de commencer une autre lutte ; je n’ai pas arrêté depuis que je suis sorti en 2010 [après une série de condamnations qui lui ont fait passer environs 23 ans derrière les barreaux, pendant lesquels Amadeu n’a pas arrêté de lutter, aussi avec des longues grèves de la faim; NdAtt.], je n’ai pas arrêté, oui c’est vrai que la dernière année je n’ai pas été très actif, à cause des problèmes familiaux et économiques que j’avais et que j’ai, mais je suis conscient, et encore plus maintenant que je suis ici, que la lutte continue, et voilà.

Salut et anarchie

Amadeu
Martorell, le 18 août 2019

Pour lui écrire :
Amadeu Casellas Ramón
C.P. Brians I
Carretera de Martorell a Capellades, km 23
08365 Sant Esteve de Sesrovires (Espagne)

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